Citation :


Salut belaid, oui mais c'est pas un peu "cliché" quand même ça?

si tu vas par là, "tout" écrit vient du coeur, à part peut-être une liste de courses...

Oui bon attendez on est mimi mais la "poésie qui vient du coeur"...

ça me rappelle les cartes de voeux dans les carteries avec les messages genre :

Ô mon coeur tu es tout pour moi
Je t'en prie épouse moi...

OK c'est rimé, c'est censé venir du coeur mais pour moi c'est pas de la poésie comme je vois moi de la poésie...
Cela dit Giacommetti, Chagall ou Dali que j'aime pour certains c'est pas de la peinture non plus...

La poésie c'est très personnel.

Après c'est comme pour tout : pour savoir faire un cube faut savoir qu'il y a 6 faces, que les cotés sont de longueur égale etc...
On peut le dessiner autrement mais faut tenir compte des bases aussi hein...

Sinon Garcons de Coxi c'est de la poésie...

Citation :

Pour moi, ça vient de la même démarche : mettre le lecteur dans notre univers d'auteur. Et du coup, que la poésie vienne du coeur est nécessaire mais pas suffisant. Il faut surtout qu'elle touche le coeur de l'autre - du lecteur. Ca ne suffit pas, de venir du coeur. Il faut qu'elle soit perçue comme telle par le récepteur, et qu'elle touche son coeur à lui.
Par contre, si on ne souhaite pas être lu, venir du coeur est nécessaire et suffisant.

Fort bien, mais tout ceci ne concerne que la poésie lyrique.
Tout le problème est dans la confusion qui est faite entre celle-ci et la poésie proprement dite dont le domaine est beaucoup plus étendu.
Comme le montre la Vénus de Rimbaud dont il est peu probable qu'elle vienne du coeur.

La poésie est un "propos" à mon sens, celui qui se "contentera" de "faire du beau pour faire du beau" ne sera pas "poète" mais décorateur.

La poésie sera "encrée"" dans "notre époque" ou ne sera peu.

(selon petit scarabée sochalien)

Citation :

Je ferais la même précision que Lohengrin entre être beau et être agréable. Tout ce qui vient du coeur n'est pas beau (sauf dans le monde des bisounours).

De toute façon le cœur n'est qu'une pompe. Tout se passe dans le cerveau.

Punaise arrêtez avec votre "beau" ! çà n'existe pas çà, il y a sa vérité et celle de l'autre transmise avec un plus ou moins (volontaire) de transparence.
Tout le reste c'est pour se donner une raison d'enfiler ses chaussettes le matin !

Je dirais que c'est la dimension artistique d'un texte qui peut le rendre poétique, mais c'est un peu botter en touche. Néanmoins c'est bien ce que je pense :

La poésie, quasi-indéfinissable, définit l'art sous toutes ses formes.

L'art, quasi-indéfinissable aussi, définit la poésie.

Est-ce qu'une fusée n'en est pas une si elle ne décolle pas ? Est-ce que la fusée devient "fusée" une fois entrée dans l'atmosphère, ou plus loin ? Je pense que non.

Le poème, c'est pareil, il a le droit d'être une casserole, sans perdre son "titre" de poème ; c'est une "folle ambition", un poème.

En prenant la poésie comme un mouvement, c'est l'intention de l'auteur qui permet de qualifier un écriture de poétique, c'est à dire "lancer" un texte dans l'espoir qu'il arrive à son but ; ce sont les lecteurs qui permettent de qualifier une lecture de poétique, c'est à dire que le texte est bien arrivé quelque part.

Je rejoins Lohengrin, facilement ; et me permet de continuer - l'objet d'art ne doit pas être "trop mignon tout plein avec des cœurs et des étoiles", bref "heureux" (et gerbant de mièvrerie) pour être beau. La poésie, pour moi, ne doit pas être un médium de sentiments "heureux", d'un peu d'amour voire de quelque tristesse pour être - bref, pas que les odes à untel ou untelle, ou les bafouilles mélancoliques. À vrai dire, la recherche de quelque parallèle classique, d'images et de métaphores tout aussi classiques me font chier, sans rougir. Il faut que ça bouillonne, que ce soit cru presque, soit...