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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Maître W
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19/01/2008 01:44 Groupe :
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Qui parle de découverte ? De nouveauté ? L'article ne fait que rappeler des fondamentaux, les bases, le B A BA. Et c'est pas de luxe, je trouve.
Raconter une histoire, sans recourir forcément (et parfois se perdre) à des constructions alambiquées qui sous couvert d'originalité ou d'innovation ou encore de mode (parce que ça fait toujours chic de dire "Moi, j'expérimente, je conceptualise") en vient à oublier l'essentiel. Heureusement, des artistes continuent de nous sortir des œuvres classiques (dans le sens noble du terme), des histoires linéaires, simples (en apparence du moins), mais d'une grande maîtrise. L'article parle d'écrivains, je peux vous citer quelques cinéastes qui n'inventent peut-être rien, mais qui pourtant connaissent leur sujet : Eastwood, Altman... W
Contribution du : 28/09/2010 21:24
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Visiteur
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Oh là Widj : les bases, le B A BA. oui mais le Baba cool ! Pas de constructions allant biquettes stp.
citation : (parce que ça fait toujours chic de dire "Moi, j'expérimente, je conceptualise") Ben, Je dirais, heureusement que certains expérimentent car sans cela en peinture les expressionnistes n'auraient jamais existé. Il en est de même en littérature, en musique et dans bien d'autres domaines. Ceci étant citation : Heureusement, des artistes continuent de nous sortir des œuvres classiques (dans le sens noble du terme), des histoires linéaires, simples (en apparence du moins), mais d'une grande maîtrise.
Contribution du : 28/09/2010 21:31
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Organiris
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L'expérimental + le talent= d'accord.
Mais (goût personnel) je reçois plus facilement l'expérimental dans la poésie et les arts graphiques que dans la littérature (nouvelles, romans...). Dans les années 70 on a fait de la SF "spéculative": il en est sorti 75% de saletés et quelques chefs-d'œuvres. Des personnes qui savaient par ailleurs écrire. Je crois plus en la technique parfaitement maîtrisée à laquelle on ajoute une pincée de nouveauté. On avance là. Le "génie" qui révolutionne tout d'un seul coup je n'y crois pas beaucoup. D'autant que les capacités de réception du public sont issues d'une éducation lente à mettre en place (au niveau de la génération, au moins.) Épistémologie: il faudrait d'abord définir "l'expérimental" avant de savoir exactement de quoi on discute là.
Contribution du : 28/09/2010 21:50
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême" F. Herbert |
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Maître Onirien
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Moi en littérature, j'aime pas le glam, je suis punk, na !
Le plus grand punk étant Camus (celui de l'étranger), le plus grand glam étant Camus, celui de la peste... Après ça, vous vous étonnerez que j'en perde mon lapin (comment ça, on dit latin ?) - vraiment ? Écrit expérimental ou pas, ce qui importe avant tout, c'est le plaisir de lire que prend le lecteur... Le reste, c'est prise de texte (heu, de tête !) et compagnie. Il n'empêche, écrire simple, c'est vraiment le plus difficile... Là, chaque mot doit être à sa place, pas de circonvolution possible pour noyer le poisson. Et chaque erreur se voit d'autant plus... Pas simple d'écrire simple...
Contribution du : 28/09/2010 21:54
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Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires. Jean Ray - Les derniers contes... |
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Organiris
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Farpaitement exact: j'adore les nouvelles de Bradbury justement parce qu'avec des mots simples il dégage une poésie unique!
Il faut lire Paul Veyne pour se rendre compte de ce que c'est qu'un génie: un vocabulaire simple, des phrases bien construites et il survole tous les savants spécialistes de l'Antiquité classique. Facile de se cacher derrière des grands mots quand on ne maîtrise pas sa matière.
Contribution du : 28/09/2010 22:00
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême" F. Herbert |
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Visiteur
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Ce n'est pas plus dur d'écrire simple que d'écrire "compliqué", faut pas pousser !
Sur 10 auteurs qui feront des phrases de 5 lignes pleines de vocabulaire avec une syntaxe tordue, combien resteront lisibles, fluides, en totale maitrise de leur style ? 1, 2 ? Je pense qu'il faut d'abord savoir écrire simple (vraiment), avant de pouvoir s'attaquer à du plus expérimental ... (Ce qui explique nombre de daubes : beaucoup brûlent les étapes et tentent direct trop lourd pour eux)
Contribution du : 29/09/2010 11:59
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Maître W
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19/01/2008 01:44 Groupe :
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Citation :
De toute façon, moi, je ne sais pas écrire compliqué. W
Contribution du : 29/09/2010 12:04
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Visiteur
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On n'écrit pas simple ou compliqué, on écrit comme on aime. Ce qui est compliqué, c'est de tenter d'être autre chose que soi.
Je veux dire, si son est un petit peu honnête. Le reste est de la mystification.
Contribution du : 29/09/2010 12:48
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Visiteur
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À mesure que l'humanité progresse (je ne m'étendrai pas sur la notion de progrès qui peut-être très variable en fonction des civilisations et des individus) elle déconstruit ses représentations pour en élaborer d'autres. Et donc, ce qui peut paraître abscons ou compliqué aujourd'hui (c'est valable dans presque tous les domaines je suppose) demain sera une évidence. Pour en revenir à la l'écrit, ne peut-on penser que l'expérimentateur est avant tout un défricheur ? Et que c'est en tant que tel qu'il pose problème au lecteur. C'est un peu (la comparaison est osée je sais) comme si notre environnement immédiat "jardin à la française" devenait brutalement "un jardin à l'anglaise" (ou vice versa).
Contribution du : 29/09/2010 14:19
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Re : De l'expérimentation à la littérature de boulevard |
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Expert Onirien
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Il vient un moment où on se lasse de lire toujours les mêmes choses, où l'envie d'être surpris (pas scié à la base, non, juste ne pas avoir l'impression d'être en train de lire un texte, ou un roman, qu'on a déjà lu peu ou prou il y a deux ans, ou cinq ou dix). Ca me le fait encore plus au cinéma. Mais c'est de littérature (ou d'écriture) qu'il s'agit ici. Bref, l'expérimentation, dans le principe, j'ai rien contre. Ca peut donner des résultats intéressants = nouveaux, surprenants. C'est comme tout: parfois ça fonctionne, et là c'est jackpot, parfois pas. Dans l'article linké par Daphlanote, on y pourfend le nouveau roman, sans l'ombre d'un questionnement. Un peu facile. En son nom, il y a eu bien sûr des essais extrêmes, ou ridicules, mais ça fait quand même partie du substrat de l'écriture d'aujourd'hui.
Personnellement, lire "Le planétarium" de Nathalie Sarraute a été une révélation. OK, j'étais jeune, même pas 18 ans, mais j'avais pas mal lu, à l'époque, et ça ne ressemblait à RIEN de ce que j'avais pu avaler avant. Pas relu depuis, ce n'est pas le propos. Bref, révélation: c'était la première fois que j'étais autant, lecteur, en situation de me poser des questions sur qui parle et qui écrit, quel degré de confiance faut-il accorder à la voix qu'on lit, quelle "vérité" (beurk) psychologique se cache derrière les mots écrits, en apparence anodins. Je découvrais un gouffre entre ce qui s'écrit et ce qui doit se deviner. Bon, vous me direz, des gouffres il y en a aussi des comme ça dans la littérature plus classique, mais à l'époque je ne l'avais compris qu'au sujet des scènes de cul. Le roman de Sarraute, impossible à lire au premier degré de la narration, m'a appris assez brutalement qu'on pouvait lire autrement que juste se laisser porter passivement par une histoire bien détaillée. Je dirais qu'il m'a fait gagner quelques années de lecture active ... Qui déjà, dans ce site même, parlait de "lectant jouant" dans ses (de mémoire) "conseils aux auteurs débutants" ? Togna ? Pour en revenir à la prétendue stérilité du nouveau roman, je ne peux pas m'empêcher de me demander, à chaque fois que je vois des réactions définitives comme du texte cité par Daphlanote (sais pas mettre en hypertexte, sorry), à quel point l'aversion déclarée est fondée, ou s'il ne s'agit pas juste d'une vague habitude, de conspuer ce mouvement qui, faut bien le dire, porte une énorme étiquette fluo et qui clignote: "Gros intellos chiants et prétentieux" ... Allez, bon dimanche et bonne semaine.
Contribution du : 03/10/2010 11:00
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