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2 Utilisateur(s) anonymes
Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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widjet a écrit : Je suis content (et un peu étonné, j'avoue) que tu aies marché avec autant d'intensité. Dans le roman noir, je recherche systématiquement une certaine ambiance, je suis très difficile. Et franchement, le style que tu as ici employé est du genre que j'aime. Long cheminement, narration appliquée, émotions du protagoniste, quant à l'intrigue, rien à redire. "Rocky Road" est l'un des meilleurs textes que j'ai lu. Il est complet et de nos jours, c'est assez rare. Merci le widj', et n'hésite pas à trimer sur tes textes !
Contribution du : 12/06/2011 15:12
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Merci Siebby, euh, je voulais pas te fâcher, hein ?
Meleagre Merci de ta lecture particulièrement attentive (j'apprécie notamment que tu cites des exemples précis, preuve de l'attention et du sérieux de ta lecture). Oui, les indices sont minces, mais ils existent. Tu as perçu et noté cette dualité un peu schizophrénique des personnages : celle de Jenny "enfant/monstre", de Danny "père/ivrogne" et de l'Irlandais "croyant/tueur en série" (?). J'admets que j'en ai mis des louches sur le gore, mais mon petit clin d'oeil à King passait aussi par là (j'ai un peu hésité à classer le texte en "horreur"). W
Contribution du : 12/06/2011 16:41
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Jaimme
Merci camarade de ne pas avoir été intimidé par le nombre de caractères ! Je note le point sur "la Lune", merci. Le rythme ? Je sais, c'est le côté "casse gueule" de la nouvelle. Je note que tu fais référence à la lenteur et ça me va, la lenteur est pour moi une qualité. Mais, tu dis aussi qu'on "s'ennuie pas moment", ça c'est plus fâcheux en revanche. Le faire en 50.000 ? Sincèrement, je n'y arriverais pas et pour tout te dire, je ne le souhaite pas (je réfléchis même à l'idée de la rallonger, c'est dire !). Le passage avec ses enfants m'était indispensable (je cherche à l'idée de mettre en scène un autre passage avec eux afin de montrer que ce type tout alcoolo qu'il est, est attaché à ses gosses) et je remercie au passage Selenim qui m'a reproché à juste titre dans la première mouture le manque d'empathie pour le héros car justement on ne savait pas assez de choses sur cet homme. C'est pourquoi, je pense à développer davantage son humanité. Merci encore W PS : je n'ai jamais lu Ellroy !
Contribution du : 12/06/2011 16:54
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Expert Onirien
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Merci Widjet de ta réponse.
Je n'étais pas aller jusqu'à pointer consciemment la dualité des personnages ; mais il existe. Quoique, le côté croyant de l'Irlandais semble surtout être incarné dans sa femme... J'ai lu ta nouvelle hier soir, tard ; je n'aurais peut-être pas dû la lire juste avant de dormir... C'est peut-être pour ça que j'ai été gêné par le gore (qui d'ailleurs ne m'a jamais attiré). Deux remarques supplémentaires en Edit. Et je m'aperçois que j'en écris encore des tartines (mais je sais que tu es preneur de commentaires argumentés...)
Contribution du : 12/06/2011 18:10
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin." Proust "L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait." Bernanos |
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Meleagre
Ah, ces parenthèses ! En fait, il s'agit de la seconde voix de Danny, celle dans sa tête, son petit diablotin, si tu préfères. Histoire de faire comprendre que Danny est en lutte intérieure entre son esprit rationnel et la démence qui essaie de s'emparer de lui comme avant. Je n'ai pas (assez) souligné le fait que Jenny n'en était pas à sa première apparition et que la dernière fois (il y a 20 ans), Danny avait perdu la boule. Cette fois Jenny avait d'autres intentions plus meurtrières comme en témoigne sa première tentative, et la seconde. La bonne. Quant à la phrase de fin, je m'interroge. Sache que ta proposition ""Matt se retourne alors vers Gary et, l’air de rien, glisse à son équipier sa première phrase de la journée" est celle que j'avais déjà écrite dans la nouvelle version (les grands esprits ^^), mais le fait de terminer sur une phrase plus "légère" n'est pas non plus pour me déplaire. Merci encore. Widjet (toujours en reflexion)
Contribution du : 12/06/2011 22:48
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Déjà, un ENORME merci. Voilà un commentaire comme je les aime, argumenté et ponctué par des exemples qui témoignent d'une lecture approfondie et respectueuse tout en s'aventurant à des suggestions (de surcroit pertinentes). Des comms comme ça, je les espère. Un auteur ne peut-être que flatté et apprécier à sa juste valeur une telle implication. C'est le premier comm que je reçois de ta part, mais je m'en souviendrais car il va m'aider à revoir des choses dans ce texte. Avant tout, je tiens à dire que je ne cherchais pas fondamentalement à copier les auteurs américains, je connais mal leur littérature, même si en créant Danny, j'étais conscient que je créais un personnage assez cliché et proche de ces flics désabusés qu'on voit dans le cinema US. Alors, tes commentaires donc. OK, le rythme est endormant. C'est vrai. Est-il ennuyant ? Tu ne le dis pas même si en fin de commentaire tu qualifies le début de "ardu". J'imagine que c'est du à la redondance (voulue) "clopes-rocking-chair-insectes"....Faut que je relise le commencement du récit et voir si je peux (sais) changer cela. Rien n'est moins sûr. Sinon, je te rejoins sur le côté "trop écrit" et parfois trop "poétique" de la part d'un gars charpenté comme Saltzman. Ma faute. Gourmandise et amour des mots, sans doute, mon mal incurable. J'essaie de me soigner, vraiment. Mais je suis un bien piètre patient, je dois dire. Interessant ta reflexion sur le narrateur qui se parle à lui-même, ce lui-même oublié, "déjà mort". Si vous pouviez développer... histoire que je comprenne bien. Bonne idée que de jouer avec le sang et la couleur des tulipes. Je vais y réflechir, y'a sans doute de quoi faire. Lorsque tu dis "c'est mort", j'imagines que tu "reproches" le caractère "soporifique" de la narration, que celle-ci manque de nerf. Merci de confirmer car commeje l'ai déjà dit, mon but reste tout de même d'embarquer le lecteur non de l'entendre soupirer d'ennui. La phrase : " un tueur en série s’amuse à kidnapper et massacrer des gosses", est abominable c'est vrai et compte tenu de l'impact psychologique dans l'esprit du flic, elle semble détonner. Mais quelque part, en ajoutant un verbe "leger", enfantin si j'ose dire pour parler de l'assassinat d'une enfant, je voulais dynamiter le caractère puritain de la symbolique. Chez les americains, comme tu dois le savoir, y'a des sujets intouchables, comme les gosses. Des reals peuvent faire des films qui rasent des villes avec des millions de morts ("Independance day", "Transformers", "Armageddon"), mais filmer en gros plan la mort d'un gosse (ou d'un animal), cela heurte le public ricain (et moi, ça me gonfle cette hypocrisie). En disant qu'un gars se divertit a tuer des gosses, je voulais choquer, certes de façon pas très adroite (et cohérente car formulée par un type visiblement affecté), je l'admets. Oui, Danny est arrogant, un peu prétentieux avec plein d'a priori. Convaincu d'etre un bon père, bon mari, bon flic. Mon plaisir de le faire chuter s'en trouve plus grand (même si j'ai un peu - un tout petit peu seulement - de peine pour lui). « Véritable pierre angulaire de l’entreprise Annabelle Candy Company qui l’a commercialisée dès 1950, cette barre a fait un carton un peu partout, notamment sur la côte ouest, dans la région du Mississippi. » Trop Wiki. Très juste, je vais le rendre plus "naturelle". Je fais une parenthèse sur tes remarques concernant le corps de Danny. Sans doute m'y suis je mal pris, mais je voulais aussi que leflic soit spectateur de lui-même d'une certaine façon, lucide sur son délabrement également physique (conséquence de la clope, la bibine...). Personnellement, je suis terrifié par la dégradation physique même lorsqu'elle est naturelle. Le vieillissement est une de mes grandes peurs. Si Danny te fait penser a un personnage a la KIng, bah, c'est cool, le texte est dédié à l'auteur (S.K). Le fait qu'il ne vous semble pas vivant, n'est pas pour me déplaire, même si ce n'etait pas une volonté clairement affichée de ma part. Un mort vivant comme Danny qui affronte un autre mort vivant (Jenny), ça en jette nan ? Message à tous mes commentateurs présents et futurs. Ne vous excusez pas, jamais, de vous ingérer dans mes textes avec des propositions. J'adore ça, qu'on me corrige, qu'on réecrive par dessus mes mots. Ce n'est pas une offense, c'est un honneur, une preuve d'interet. « pendant qu’elle pressait mon muscle cardiaque. » retour dans l’écrit, dans le « attention, fais gaffe, cœur ça fait mauviette et puis il y a cette répétition… » le petit truc qui plombe l’ambiance. Tant pis, un cœur c’est un cœur, surtout à cet instant précis, ici, « mon muscle cardiaque » frise le ridicule. 100% d'accord avec toi.Je corrige dans la foulée. Mon autre défaut, à force de chasser les répétitions, parfois je deviens artificiel. Idem sur ta pertinente reflexion sur "« Dans ce visage en bouillie, la broche était là, » la broche, crainte de la répétition encore, sauf qu’une broche s’accroche à un vêtement, de plus, « dans ce visage en bouillie » la broche est donc accrochée au visage. Là en revanche c’est vraiment très beau : « Les étoiles scrutent la ville exténuée par sa lutte sans merci contre un soleil cuirassé. » Quoi que… c’est l’aube, les étoiles se sont effacées et le soleil n’est pas encore vraiment là. Sans transition on passe à « ce soir l’air est doux ». Bien vu,encore ! Je regarde ça. Je vais me pencher sur les autres phrases que tu as remontées. Merci infiniment, c'est un beau travail et un beau cadeau que tu m'as fait là ! W
Contribution du : 23/06/2011 10:41
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Euh... je vais de réaliser que je t'ai tutoyé.
W
Contribution du : 23/06/2011 10:48
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Visiteur
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Bonjour Widjet
Merci d’avoir apprécié ce commentaire et de ne pas m’en vouloir de mes ingérences dans ma reformulation de certaines petites choses. Le début est ardu (pour moi) non pas du fait de la situation statique du narrateur, mais simplement parce que ce que je lis, de prime abord et pendant un bon moment, c’est cet auteur français qui « fait » dans l’américain. La musique, les décors, le rocking-chair sous la véranda (même les cigarettes)… tout y est. Alors j’ai lu et j’ai interrompu la lecture parce que rien n’était probant. Trop lent, trop dans la création d’ambiance, je n'ai pas trouvé ce déroulé naturel, pour moi, ça manquait d’aisance, de facilité. J’ai trop senti votre application, en fait je n’ai pas pu vous oublier. Vous étiez là, derrière, j’entendais presque les touches de l’ordinateur, ses longues pauses réfléchies… Je crois, mais je ne m’y suis pas essayé, que dans une situation pareille il faut oublier qu’on est français et qu’on écrit quelque chose qui se passe là-bas. Il faut donc se lâcher et conserver contre vents et marées sa personnalité, sa manière d’écrire. Mais je peux me tromper. Le côté poétique de Daniel ? Non. Même un « mâle testostéroné » peut avoir des élans poétiques. Qu’il garde pour lui seul. Une gueule cassée, un sale type peu être touché par un coucher de soleil. Le problème ici, c’est que c’est trop « écrit ». Pas assez naturel ce qui est dit là, dans sa bouche à lui. Ce n’est même pas sa bouche, c’est plutôt son cerveau, imbibé d’alcool et d’angoisses et de culpabilité. Restez gourmand des mots, sinon à quoi serviraient-ils ? Mais si je peux me permettre, ne vous contentez pas de peindre Daniel. Soyez Daniel. Et tout deviendra je pense plus facile. Daniel ne pense pas, n’écrit pas « dans un livre », il pense, parle écrit dans sa vie. Mais de toute façon, une fois ce long passage derrière vous, vous y parvenez avec aisance, tout devient plus crédible, parce que (selon mon ressenti) moins dans l’écrire et plus dans le vécu. Voilà pourquoi j’écris que dans toute cette première partie Daniel est déjà mort. Y’a rien à lui dans ce que vous décrivez de lui, tout est à « l’écriture ». Dans cette partie là, vous ne faites que le regarder, vous n’êtes pas assis dans ce rocking-chair, vous n’êtes pas Daniel, Daniel est encore un insecte que vous étudiez, que vous apprenez à contrôler. Ensuite, cette impression disparait, parce que l’action, l’histoire a aidé Daniel à prendre vie, qu’il est devenu vous et que vous êtes lui. Plus d’interférences, il n’y a plus que Daniel. « Lorsque tu dis "c'est mort", j'imagines que tu "reproches" le caractère "soporifique" de la narration » : Pas du tout. La première partie, le début, tend à me faire voir un homme assis dans son RC et qui pense, qui réfléchit, qui cogite. Ce qu’il a à me et à se dire n’est pas facile. Il va tout me dévoiler, et… voilà que vous me parlez de Jazz et me collez un entrefilet de journaux sous le nez. « Le jazz est en deuil » (ça c’est la Une) « Les journaux de la région viennent d’annoncer la mort de Billie Holyday, l’inoubliable interprète de… » et ainsi de suite, même dans la description du poste de shérif, son histoire, sa vie, son oeuvre... Je ne suis pas « dans » Daniel, il ne me parle pas ni ne se parle. Je m’en fous de cet événement, en plus il n’a « rien » à faire dans cette histoire si ce n’est pour m’apporter une touche « locale » et me situer l'époque. Par contre (j’ai votre permission, il ne fallait pas me la donner, je m’en excuse) si vous vouliez que Daniel soit vivant… Pourquoi ne pas l’avoir fait chantonner (une phrase même un morceau de "strange fruit" et comme c’est un air entrainant et que ça risquerait de casser l’ambiance, juste des bribes de mots… de plus Daniel est fatigué, lutte contre le sommeil… bref. Donc ce petit air, et attaquer direct avec « Billie… oui, c’est ce jour là. Le même jour… (oui d’accord, je change la date, pour vous c’est trois jours plus tard) qu’on l’a rangée avec sa mère à St-Raymond… Oui, c’est ce jour là – bonjour les répétitions – mais sa mort a été vite oubliée, cette sale histoire est arrivée etc etc… (toutes mes excuses, vraiment) Un truc dans ce genre là m’aurait rendu Daniel vivant. C’est également pour cela que je vous demandais, il fait quoi Daniel, à ce moment précis ? Il pense ou il écrit son journal ? Un événement tel que celui-ci retracé de cette manière là dans un journal aucun problème. Mais si c’est un souvenir, une balise, un fanion rouge pour se rappeler d’autre chose, il faut que ça vive. Dans sa tête, pour que ça vibre dans la mienne. « Mais quelque part, en ajoutant un verbe "leger", enfantin si j'ose dire pour parler de l'assassinat d'une enfant, je voulais dynamiter le caractère puritain de la symbolique. » => d’accord. « Chez les americains, comme tu dois le savoir, y'a des sujets intouchables, comme les gosses. Des reals peuvent faire des films qui rasent des villes avec des millions de morts […] mais filmer en gros plan la mort d'un gosse (ou d'un animal), cela heurte le public ricain (et moi, ça me gonfle cette hypocrisie) => un peu excessif, je trouve. Et je ne suis pas d’accord, mais c’est un autre débat. « En disant qu'un gars se divertit a tuer des gosses, je voulais choquer » => entendu (et réussi). « Oui, Danny est arrogant, un peu prétentieux avec plein d'a priori. Convaincu d'etre un bon père, bon mari, bon flic. Mon plaisir de le faire chuter s'en trouve plus grand => (même si j'ai un peu - un tout petit peu seulement - de peine pour lui). » Le problème est là, dans ce « un tout petit peu seulement » et vous étayez parfaitement mon argument. Vous n’êtes pas Daniel. Si vous l’aviez été, ça vous aurait fait mal de vous brûler, vous auriez ressenti ce qu’il ressent, vous l’auriez partagé avec lui et me l’auriez offert… j’aurais vu et entendu Daniel. Cependant, quand l’histoire devient prenante, du fait de l'action ou d'une libération de votre part, parce que vous naviguez en eaux connues, vous devenez Daniel, et à partir de là tout le récit le ressent. « […] Personnellement, je suis terrifié par la dégradation physique même lorsqu'elle est naturelle. Le vieillissement est une de mes grandes peurs. » Je crois que ceux qui aiment écrire ont un avantage sur les autres. Ils peuvent se libérer de leurs peurs et les faire endosser à leurs personnages, les transposer, et s’en libérant, donner vie et ampleur à leur personnage. Vous décrivez les douleurs, le délabrement physique. Peut-être parce qu’il vous fait peur ou horreur, vous installez comme du recul, ou un écran, entre cette peur, ce qu’elle vous fait ressentir et vous-même. Or quand vous parlez de Daniel, vous n’êtes plus vous, mais lui. Alors allez-y, libérez-vous. Faites le vibrer ce Daniel, que ses douleurs, ses peurs, deviennent les miennes et par ricochet, les vôtres prendront peut-être du recul. J’espère que vous ne verrez aucune présomption dans tout ce que je viens d’écrire. Il faut croire que la discussion, l’échange m'a enthousiasmé. Merci de m'avoir offert ce moment d'ingérence totale, ça n'a été que du plaisir pour moi, sans blessures pour vous, je l'espère.
Contribution du : 23/06/2011 15:20
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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C'est beaucoup plus clair, merci.
Et c'est très, très, très vrai, ceque vous écrivez là. Vous mettez le doigt sur quelque chose d'essentiel, qui (de façon générale, notamment dans "Cinq crêpes", un de mes vieux textes)m'a par ailleurs été longtemps (et gentiment) reproché (encore récemment par ma belle soeur !....ou par Incognito qui m'invite à me lâcher, à moins intellectualiser et plus ressentir, bref faire marcher le palpitant plus que les neuronnes). C'est le fait de ne pas toujours "être" ce que j'écris, d'être un peu trop spectateur du personnage (lorsque j'utilise le "JE"), de le décrire de façon trop clinique, et non de me vétir de ses habits, ses doutes, sa personnalité. De ne pas être (assez) tout simplement. C'est donc bien vu de votre part et je suis paradoxalement ravi d'être (encore) démasqué ; cela m'oblige à me remettre encore en question pour être au plus près du personnage. Message reçu. Vos remarques, je vais les étudier. W
Contribution du : 23/06/2011 16:23
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Re : Rocky Road : l'histoire d'une obsession |
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Maître W
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Chouette de nouveaux lecteurs !
monlokiana Merci de la lecture et notamment d'avoir souligné (avec Jaimme) cette scène (ma préfèrée) : le face à face entre Danny et ses enfants. Je cherche encore à la rendre plus intense, plus touchante, je réfléchis donc... Pour l'humour, c'est un domaine tellement aléatoire en fonction des gens qu'on ne sait jamais si on tombe bien ou pas. Content que cela ait fonctionné. Merci pour votre proposition sur la phrase "Dans la vie, on fait parfois des choses sans vraiment connaitre les raisons ...". Charivari Désolé pour les clichés. Tu as rasion (et d'autres l'ont dit aussi, Kaos...), y'en a un certain nombre (que j'assume pour la grande majorité). En revanche, les anachronismes, j'ai fauté votre Honneur, et j'y travaille (j'ai déjà changé les CNN, CBS...). Pour les modalités de divorce en Californie, j'avoue ne pas m'être renseigné. Je regrette que cela ait annihilé ton envie de poursuivre (je présume que tu ne liras pas ce texte car les rectifications ne seront pas faites sur cette mouture là). Tant pis pour moi.... et pour toi. W
Contribution du : 27/06/2011 17:27
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