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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Bonsoir Lunar-K et merci de vous être donné la peine de répondre dans le détail aux différents commentaires. Nous n'avons évidemment pas la même vision de la poésie mais je respecte la votre sans pour autant avoir changé d'avis quant à ce texte pour le moins obscur... Au plaisir de vous lire. Amicalement, Alexandre
Contribution du : 19/11/2011 18:33
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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@Aldenor :
Je suis heureux que cette (longue) phrase vous plaise et que vous en trouviez la construction « poétique et aboutie » (même si je regrette que vous n’y ayez rien compris…). Je dois dire qu’elle m’a donné du fil à retordre celle-là ! J’avais peur d’en avoir trop fait dans la grandiloquence que j’affectionne par ailleurs. J’essaye de ne pas exagérer dans l’exagération et craignait un peu de m’être manqué avec cette phrase. Alors, même si elle ne plaît pas à tout le monde, c’est un soulagement de constater qu’elle peut plaire malgré tout ! En ce qui concerne la phrase qui suit directement, et bien… l’objectif n’était de faire rire, non ^^… Cela dit, il y a effectivement quelque chose qui peut sans doute se rapprocher de l’absurde dans la mesure où le lien est loin d’être évident et que ce décalage (apparent) est tout à fait voulu (ce pourquoi j’ai choisi de l’isoler du reste, afin d’en bien marquer l’intention). Par rapport au dispersement que vous ressentez à partir du second paragraphe, ce n’était pas exactement voulu non plus. Pour moi, la visée du texte reste identique tout au long, c’est toujours du langage que je parle, mais sur un autre plan, plus indirect et abstrait sans doute, c’est-à-dire le plan de ses effets sur l’être des choses. Pour les « bras maigrichons, pâles », j’ai aussi beaucoup hésité. Au départ, il n’y avait pas de virgule. J’ai même envisagé l’option d’utilise « pâlichon » comme mot-valise mais ça ne le faisait vraiment pas ^^. Non seulement le registre sémantique ne me semble pas convenir mais, en plus et surtout, ce « mot-valise » serait totalement passé inaperçu, ce terme existant bel et bien… Enfin, concernant les « flammes » et le « et pourtant », j’admets que le sens n’est pas évident ici non plus, toutefois je ne pense pas qu’il y ait contradiction. En fait, quand je dis que « nous habillons nos paroles de flammes », je cherche à désigner l’acte poétique ou, plus généralement, littéraire. Il s’agit finalement d’un constat assez pessimiste, déjà un peu abordé dans ma réponse aux autres commentateurs, selon lequel, malgré l’objectif de la poésie qui est, selon moi, de se débarrasser des enfermements opérés par le langage quotidien, la poésie ne peut jamais prétendre atteindre ce but dans la mesure où elle doit toujours nécessairement s’ancrer dans le langage quotidien, l’utiliser. Ainsi, malgré la précarité de ce langage (celui-ci étant infiniment pauvre par rapport à la matérialité pure qui précède l’assignation du divin, et donc toujours prêt à déborder de lui-même), nous ne pouvons nous en défaire, cela même par la poésie et son « habit de flammes ». D’où ce « et pourtant » à valeur de « mais » puisque, malgré la pauvreté et la fragilité du langage par rapport au « réellement réel », nous ne pouvons jamais nous en défaire totalement et donc jamais atteindre cette réalité originelle, que ce soit au niveau du langage ou de la matière, les deux étant intrinsèquement lié à ce niveau. Il faut donc aussi comprendre le « et » de la première occurrence (« et c’est en vain que nous les habillons de flammes ») comme un « mais ». Merci à vous ! @Vicon : Citation : Ainsi parlait Zarathoustra, c’est de la poésie ? Une question récurrente mais assez intéressante. D’autant plus que ce texte m’apparaît un peu comme un modèle de ce que je voudrais réaliser, cette « union » (des guillemets car cela demande évidemment à être nuancé, cf. ce qui suit…) entre philosophie et poésie. Cela dit, je suis convaincu (mais à mon avis les deux réponses sont défendables) que le « Zarathoustra » appartient davantage au domaine de la poésie que de la philosophie, du moins tel qu’il est présenté. Selon moi, s’il y a autant de questions et de polémiques quant à la façon de recevoir ce texte, c’est parce que son auteur, Nietzsche, est effectivement un philosophe avant d’être un poète. Ainsi a-t-il écrit de nombreux ouvrages plus proprement philosophiques à côté, qui permettent d’interpréter le poème qu’est « Zarathoustra » sur le plan de la philosophie. Mais l’argumentation et la méthode inhérente à ce texte ne sont pas du tout philosophiques, même si elles parviennent finalement à un résultat tout à fait identique. Au contraire, il existe de nombreux textes qui développent pareillement une pensée plus ou moins originale et philosophique et dont, pourtant, l’appartenance au domaine de la poésie n’est jamais remise en cause dans la mesure où leur auteur n’est pas un philosophe et n’a jamais philosophiquement formalisé sa pensée. Je pense donc que ces deux démarches, philosophique et poétique, ne peuvent se confondre, même si elles sont toutes deux également intéressantes et présentent effectivement de nombreux points de rencontre. D’où ma réticence face aux conseils de classifier mes textes en « réflexion/dissertation », parce que mon intention (si pas le résultat) est d’exploiter ces points de rencontre, certainement pas de confondre les deux. Pour qu’il n’y ait pas de malentendu, je précise que cette conception de la poésie comme rencontrant la philosophie n’épuise nullement son concept. Il y a bien sûr certaines conceptions de la poésie qui sont tout à fait étrangères à la philosophie et à ses considérations. Voilà, ma réponse aura pris plus de 4h, j’espère que vous ne m’en voudrez pas ^^.
Contribution du : 20/11/2011 14:38
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Sans puissance d'expansion, sans une certaine domination sur les choses, la vie est indéfendable. Une seule chose est exaltante : le contact avec les puissances de l'esprit. A. ARTAUD |
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Chevalier d'Oniris
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14/11/2011 02:39 Groupe :
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Ahah je ne vous en veux pas du tout ! Votre réponse est très interessante, et ça même si je me rends maintenant compte que ma question était totalement hors sujet …
Pour ce qui est de votre texte, il me semble assez clair que c’est de la poésie : votre pensée n’est pas contenue dans le langage mais votre langage constitue votre pensée. Après, je trouve qu’une question comme celle-ci est plus passionnante : votre texte aurait-il pu éxister sous une autre forme que poétique ? Nietzsche, quand il écrit le Zarathoustra, choisi une fome poétique, pourquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? WTF ?!! Personnellement, j’ai toujours eu du mal à l’appréhender comme philosophe de par son dogmatisme : il y a chez Nietzsche ( comme chez d’autres, je fais la même critique à la psychanalyse par exemple ), des présupposés indémontrables qui fondent toute sa pensée. C’et visible dans le concept de volonté de puissance par exemple : on peut ne pas être d’accord, mais on ne peut pas l’attaquer. La pensée flotte. Ensuite, une fois qu’on est sur ce petit îlot, c’est vrai qu’on tombe dans la philosophie, mais avant ça… (D’ailleurs je repense à un truc : je crois me rappeler d’un vieux théorème de socio ou quelque chose comme ça qui dit « ce qui n’est pas critiquable n’est pas démontrable ». Si quelque chose échappe à la critique, il échappe à l’appréhension du sujet. Il devient objet, de l’ordre de la présence. Et pour ce qui est de la présence, c’est bien la poésie la reine !) En tout cas, bonne continuation !
Contribution du : 20/11/2011 17:25
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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Citation :
ce qui n’est pas critiquable n’est pas démontrable Cela ressemble fort au critère de réfutabilité de Karl Popper, j'imagine que c'est de ça dont vous vouliez parler. Sinon, vous me lancez là sur un sujet qui me passionne tout particulièrement, faites attention je risquerai de vous embêter pendant longtemps avec ça ^^ ! Toutefois, comme on s'éloigne quand même beaucoup de mon texte, je vous propose, si cela vous intéresse, de répondre à votre "blasphème" (Nietzsche et la psychanalyse, inattaquables donc à jeter ?!) par mp. Mais je vous demanderais d'être un peu patient car il me faut d'abord rassembler et affûter mes arguments ! D'autant que le sujet est vaste et ne doit pas être pris à la légère...
Contribution du : 20/11/2011 18:01
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Chevalier d'Oniris
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14/11/2011 02:39 Groupe :
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Ca roule !
Sinon, comme ce topic ne s'y prêtait pas trop, j'ai ouvert quelque part un sujet sur la frontière philo/litté. Je vous invite à aller faire un tour si ça vous tente. Edit : Oui ! C'est bien Popper ! Bien joué !
Contribution du : 20/11/2011 18:14
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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15/10/2007 21:04 Groupe :
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Merci pour vos explications Lunar-K. Je comprends assez bien, je crois, ce que vous voulez dire au sujet du langage. Dont il faut se débarrasser, mais qu’on est forcé d’utiliser… pour dire qu’on veut s’en débarrasser… Je prépare justement un texte sur ce thème. Vous parlez aussi de réalité « originelle » comme j’en parle dans mon texte ; qui va passer pour du plagiat à ce compte…
Contribution du : 20/11/2011 21:41
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Expert Onirien
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Citation :
Je prépare justement un texte sur ce thème. Vous parlez aussi de réalité « originelle » comme j’en parle dans mon texte ; qui va passer pour du plagiat à ce compte… Vous pouvez être sûr que je ne manquerai pas de le lire, ce texte, vous avez réussi à m'intriguer ! J'espère qu'il sera prêt bientôt !
Contribution du : 21/11/2011 09:52
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Re : Les règles (ou presque) du "Grand Jeu" |
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Je suis passée suite au commentaire que j'ai laissé.
Et je rigole (j'avais pas tort en soi hahaha)... Bon, blague à part, je suis assez de l'avis de marité dans sa dernière intervention sur la bride, j'ai ressenti ça aussi, une sorte de paradoxe entre la force du vocabulaire, le flot de paroles et l'imagination au sens "traduction en image originale" du terme ; je sais pas si je suis très claire moi-même hein... ;)
Contribution du : 27/11/2011 16:10
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