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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Organiris
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17/09/2009 15:41 Groupe :
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Toutafé d'accord avec Zenobi !
(penser à un défi basé sur l'élevage de la cagouille dans le marais poitevin, la prochaine fois. Peut-on s'engueuler pour un gastéropode ? Le doute m'étreint...)
Contribution du : 07/03/2012 21:53
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître Pattie l'Orthophage
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Citation :
J'adore ! Je ne connaissais pas l'expression !
Contribution du : 07/03/2012 21:57
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C'est quoi cette mode de bâcler ses loisirs à toute vitesse ? Turtle Power ! |
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître Onirien
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15/01/2011 18:02 De Al Andalus
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zenobi a écrit :
Dès que l'on touche à nos enfants, même incestueux comme dans ce concours, nous avons tous les doigts de pied plus longs que les chaussures. Je suis persuadé que personne, dans ce fil, n'a d'animosité réelle. Calmons-nous, il n'y a pas mort d'homme. Et ce n'était quand même qu'un jeu -> Très chouette l'expression sur l'enfance, mais franchement, perso ce n'est pas le coup de l'enfance qui m'enerve dans cette histoire. Ça n'a même rien a voir -> Pas d'animosité réelle, non, mais je ne supporte pas ce genre de jérémiades contre les commentateurs qui notent faible. Et si en plus ces jérémiades répondent par de la critique sur la personne, personne que par ailleurs ils ne connaissent absolument pas, je trouve ça particulièrement mesquin. -> Si participer à un concours et recevoir des commentaires - appréciations est un jeu, en revanche ça ne l'est pas de se faire critiquer en tant que personne. Non pas que je me sente particulièrement touché ni lésé, à vrai dire, je ne ressens qu'un vague mépris doublé de lassitude face à ce genre d'attitude à la calimero mais dans sa version agressive. allez, bonne nuit, les gens. Je crois que je m'absenter un peu de ce site pendant un petit bout de temps.
Contribution du : 07/03/2012 22:49
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Visiteur
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Bon, maintenant que le petit soufflé est retombé (j'ai découvert à cette occasion les vertus de la patience et de l'observation lointaine; Dieu que c'est reposant !), je peux remercier Toc-Art de n'avoir pas engagé de polémique.
Vous avez raison, Toc-Art : une expérience individuelle ne peut pas être généralisée. Le seul concept qui me semble généralisable est la complexité des comportements humains. On ne peut avoir accès à cette complexité, si tant est que cela soit même possible, au travers d'un seul être. L'approche systémique me parait beaucoup plus sérieuse, car il ne pourrait être question, pour s'approcher un tant soit peu d'une forme de justice, de comprendre un être en sacrifiant la compréhension que l'on pourrait avoir des autres. Daniel ne fait pas "grand chose" pour Maëlle; je ne peux pas vous donner tort. Mais prenons le temps d'imaginer une prolongation de l'histoire, non pas en-deçà, non pas au-delà, mais en dedans. Il ne s'agit que d'imaginer, je vous l'accorde, et cela ne constituera même qu'un cas particulier. Quelles pourraient être les réactions de l'entourage de Maëlle à l'égard de sa situation familiale ? On peut imaginer des gens, les plus nombreux probablement, qui ne réagissent pas. Peut-être par désintérêt, peut-être par peur de mal faire, peut-être même par crainte pour eux-mêmes. On peut en imaginer d'autres dénigrant l'image de son père, sans d'ailleurs connaitre les tenants et aboutissants de son histoire personnelle, de celle de son couple. On peut imaginer ce dénigrement comme des coups de boutoir permanents qui accompagneront l'existence de Maëlle de sa plus petite enfance jusqu'à l'âge adulte en passant par l'adolescence. On peut même imaginer que la représentation que Maëlle se fait de sa propre histoire soit constituée d'un patchwork de différentes choses : événements réellement vécus et mémorisés; événements vaguement vécus et reconstitués dans le discours de tiers, avec plus ou moins de bonne foi; événements totalement fantasmés par son imaginaire, voire de mensonges proférés par des personnes se situant du "bon côté"... On peut imaginer les termes les plus choisis (salaud et toutes ses variantes) pour désigner son père. On peut imaginer aussi que, par glissement, malheureux ou voulu, cette image se généralise à celle des hommes (humains de sexe masculin). Avec quelle image, quelle conception des hommes (et d'ailleurs quelle image idéalisée des femmes) Maëlle sortira-t-elle de son histoire familiale pour construire la sienne propre ? Va-t-elle toute sa vie chercher en vain l'homme idéal qui la réconciliera avec les hommes ? Va-t-elle toute sa vie chercher à venger sa mère d'une manière ou d'une autre ? Imaginons aussi que Maëlle se soit pas Maëlle, mais Nicolas. Quelle image Nicolas va-t-il construire des hommes, et donc de lui-même ? Et quelle image va-t-il construire des femmes ? Une image de sainte martyre qui ne lui permettra pas de reconnaitre leur complexité avec clairvoyance ? Va-t-il toute sa vie future chercher une femme idéale qui n'existe pas ? Et le père ? Où est-il le père ? Où est la justice qui instruirait son procès sans rien connaitre de lui et de faits réels ? L'enfant est sacré, certes, mais l'adulte ne l'est pas moins. On ne protège pas les uns en bafouant les autres. Ce ne serait qu'un cas particulier parmi d'innombrables autres. Mais celui-ci seul devrait inviter à la plus grande prudence. Daniel comprend très vite de quoi il s'agit, mais sans connaitre le contexte, que d'ailleurs il ne connaitra jamais. Dans un premier temps, il décide de ne pas réagir. Ensuite, il offre à Maëlle ce qu'il peut offrir : une écoute et un peu de chaleur humaine. C'est très peu, mais c'est énorme. Son écoute est neutre. Il ne juge personne, invite seulement Maëlle à imaginer d'autres angles sous lesquels envisager les choses, sans apporter lui-même de réponse. C'est très peu, mais c'est énorme. Combien de personnes Maëlle a-t-elle ou va-t-elle croiser sur son chemin qui n'iront pas dans le sens le plus évident, c'est-à-dire l'encourager à haïr son père ? Peut-être personne, à part Daniel. C'est peu, mais c'est énorme, vraiment gigantesque ! A la fin, sous la forme d'une dédicace dans un livre, Daniel encourage Maëlle à offrir à son père le respect auquel il aurait droit et que peut-être personne ne lui aura donné. Alors, oui, je l'admets, Daniel n'est plus vraiment neutre, on peut considérer que c'est maladroit. On peut considérer que c'est gonflé, je l'admets. Maëlle n'a pas à porter la solution aux problèmes de son père, je l'admets. Mais aurait-elle, d'un autre côté, à porter cette haine qui n'est peut-être pas la sienne, mais uniquement celle des autres ? Je suis persuadé que tout enfant ne demande qu'une seule chose : aimer ses parents, dans le contexte dans lequel ils se trouvent, et même malgré le contexte dans lequel ils se trouvent. Je suis persuadé que toute entrave à ce DROIT est dommageable à son développement. Même si on peut imaginer ou considérer que c'est maladroit, Daniel offre à Maëlle le droit d'aimer son père, mais en restreignant cela à la seule relation qui les unit eux et eux seuls, en insistant par une phrase rédigée sur le mode impératif : "Laisse leur peine à ceux qui ont à la porter et garde pour toi comme un trésor tes joies d'enfant !". J'ai pu lire ici qu'il y a un principe fondamental : ne pas forcer à aimer ou à haïr. Je suis d'accord avec ce principe. C'est une chose que de le connaitre, c'en est une autre que de l'appliquer. Il n'y a pas devoir à imposer, en effet. S'il n'est pas question d'imposer d'aimer, il est aussi nécessaire de ne pas imposer de ne pas aimer, c'est-à-dire donner le DROIT à aimer ! Ce texte n'est certainement pas le meilleur texte qui soit. Personne n'a jamais prétendu le contraire, mais il est néanmoins réfléchi et rédigé sérieusement. Je reconnais ma difficulté à écrire des textes courts. Il y manque certainement des choses pour enrichir la compréhension que le lecteur pourrait en avoir. Il y avait une contrainte de taille à respecter, et aussi un délai. Gregorian et moi avons hélas connu des périodes d'indisponibilités qui ne se sont pas produites en même temps, ce qui a réduit nos possibilités de communication et le temps réel d'écriture à peau de chagrin. J'ai soumis le texte le 14 février à 23 heures 59 minutes et 59 secondes, et dix minutes auparavant, il n'était toujours pas terminé. Remarquons aussi que le thème du "défi" était : L'amour sous toutes ses formes – L'amour, c'est mieux à deux. L'amour est ici compris comme la prise de conscience de l'autre comme différent et respectable. Il y a plusieurs formes de couples. Presque tous ces couples progressent vers un apaisement et tendent à se retrouver à deux, dans des conceptions qui pourraient être athée, spirituelle ou vaguement agnostique : - Maëlle et Daniel - Maëlle et son père - Maëlle et sa mère - Les parents de Maëlle - Daniel et madame Bérange, sa concierge. - Daniel et son épouse, Vinciane, décédée. - La concierge et son époux, Arthur, décédé.
Contribution du : 08/03/2012 13:29
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître Onirien
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05/06/2009 23:42 De La Thébaïde
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Sacrée belle complexité, Inco, je te reconnais bien là. Comme Proust à vouloir explorer les moindres recoins de la pensées grâce aux moindres recoins de la phrase, dire scrupuleusement tous les possibles.
C'est sans doute pour cela que je ne me suis pas ennuyé un seul instant à lire votre texte à toi et à Gégorian... Un véritable challenge !
Contribution du : 08/03/2012 14:00
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête." Blaise Pascal |
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Visiteur
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Je tiens à rajouter une perspective sur laquelle personne n'a encore mis le doigt (enfin je crois). Notre réflexion s'est effectivement étendue à toutes les formes possibles d'amour, mais surtout à ce qui d'après moi manque terriblement aujourd'hui: le simple plaisir de partager. Que de "improbable!", "n'importe quoi!" et autre, mais je tiens à nous défendre: ce n'est qu'une histoire. Mais une histoire qui croyez-le ou non, pourrait arriver. Ou pensez-vous déjà que toute forme de compassion a disparu? Ce que j'ai aimé dans notre texte, c'est justement cette douce naïveté qui s'installe entre un vieux bonhomme qui a cessé de profité de la vie depuis trop longtemps, et une gamine qui a du grandir trop vite. C'est la rencontre entre ces deux esprits qui finalement, chacun de leur côté, cherchent une bulle d'oxygène, un peu d'évasion.
Je ne suis pas psychologue - et ne le serais jamais - mais je pense que devant la violence de la vie, savoir offrir du répit et des réponses à un enfant, c'est déjà beaucoup. Enfin, cela aurait peut être quand même mérité une ou deux semaines de travail supplémentaire... dommage.
Contribution du : 08/03/2012 16:39
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître W
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Bon, j'ai rapidement lu ce forum.
Je suis plutot de l'avis d'Incognito sur "la violence". Celle ci est morale et non physique. Pour ma part, je n'ai jamais pensé une seule seconde à ce que le père ait été physiquement violent avec sa fille ou même son épouse. Je vais même aller plus loin en disant que l'ambiguité de cette phrase ((le "il nous fait du mal", simple traduction d'enfant ne me parait même pas volontaire de la part des auteurs, le but n'etant selon moi même pas de semer ce doute. Le texte est trop "premier degré" (dans son fond et dans sa forme) et sans faux semblant pour semer de façon consciente des allusions de ce genre. W.
Contribution du : 08/03/2012 17:34
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître W
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Citation :
Je pense que tout est résumé dans cette phrase. Tes efforts d'explication et de developpement sont comme toujours louables et méritants, mais j'ai l'impression tenace que tellement désireux d'ouvrir les portes aux lecteurs pour qu'ils divaguent et qu'ils prolongent l'histoire et imprégné que tu es d'un livre qui t'a visiblement beaucoup plu voire marqué, bref qu'avec tout ceci tu ne sois tombé dans un excès de de suppositions qui sont plutot des spéculations que ces mêmes lecteurs (dont la plupart, cartésiens ou peu imaginatifs, ne peuvent juger qu'avec les éléments présents et écrits dans le texte....sans avoir ou pouvoir avoir recours à la part de non dit qui leur permettrait de modeler aussi l'histoire à leur sauce) ne peuvent voir. J'ai écris vite, pas certain d'être très clair. Sorry. W
Contribution du : 08/03/2012 17:46
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Maître W
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Citation :
Assurément. Mais l'ensemble est honorable. W
Contribution du : 08/03/2012 17:53
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Re : Le bien qu'on s'est fait |
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Visiteur
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Widjet,
Merci pour le passage par ici, la lecture et le com. D'ailleurs, au sujet de ce com : Citation :
Eh bien, figure-toi que, d'abord, je ne voulais pas écrire ça (je trouve ça, comme toi, beaucoup trop explicite, pas très fin). Puis, après relectures du texte, je me suis dit que le lecteur pouvait peut-être ne pas s'y retrouver clairement, qu'il pouvait imaginer qu'il s'agissait d'un suicide, enfin du moins qu'il n'était pas si aisé de trancher. Donc, j'ai écrit ce "Je suis malade. Très malade !". Après, je me suis dit que c'était quand même pousser un peu loin le principe du "gros panneau" adressé au lecteur. J'ai supprimé le "Très malade !" pour ne garder que le "Je suis malade". Puis, j'ai supprimé le tout. Et pour finir, j'ai quand même remis le tout. Voilà le parfait exemple qui illustre le fait qu'on ne pourra jamais contenter tout le monde. Toi tu regrettes la présence de ces deux phrases (et moi aussi, finalement), que tu avais compris sans ça. Eh bien, un autre lecteur a dit qu'il aurait préféré pouvoir décoder plus clairement car, écrit comme tel, il lui semblait qu'il s'agissait d'un suicide, sans en être certain. C'est à s'en bouffer le chapeau !!! Citation :
J'avais d'abord écrit « un moment d'éternité hors les gens si pressés d'arriver nulle part ». Puis, j'ai remplacé "les gens" par "des gens"... pour faire un tout petit peu moins Incognito. C'est loupé ! Citation :
Ben, ça me fait plaisir, parce qu'en effet, j'aime aussi beaucoup l'effet produit. D'ailleurs, pendant l'écriture, j'imaginais le truc comme un court métrage constitué de petites scènes au parc avec entre chaque un fondu sur noir (heu... tu m'excuseras, je ne connais pas ces termes de cinoche). Bref, comme tout n'est pas raté, y a peut-être des trucs à recycler pour une prochaine fois. Un autre truc, concernant le point de vue, que j'aime assez, est la phrase suivante : "Vers 16 h 00, une fillette apparut à l'entrée du parc et ce n'est que lorsqu'elle fut à mi-parcours du chemin que l'on put s'apercevoir, du banc sur lequel Daniel était assis, qu'il s'agissait de Maëlle, bien qu'elle ait baissé la tête et qu'elle ne l'ait pas encore relevée lorsqu'elle fut parvenue devant lui." Bon, ok, on peut regretter (ou pas) la longueur de la phrase, mais la partie "l'on put s'apercevoir, du banc sur lequel Daniel était assis" me plait beaucoup. C'est peut-être pas grand chose, mais ça me plait. Moi, en tant que lecteur (si tant est que je puisse vraiment l'être), ça me donne l'impression que je suis assis à côté de Daniel pour assister à la scène. Pour info, ce n'est certainement pas indépendant de ma lecture récente de "La grande peur dans la montagne" (Charles-Ferdinand Ramuz). Il y a certains effets qui m'ont beaucoup énervé dans ce roman, mais le boulot effectué sur le point de vue est vraiment très étonnant (à lire, rien que pour ça !). Tu vois que, finalement, on peut se rejoindre sur certaines choses ! Suffit de remplacer le lecteur par une caméra et, du coup, ça te plait déjà beaucoup plus.
Contribution du : 09/03/2012 16:13
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