Bonsoir socque. Votre réaction à cette lecture est tout à fait logique ! Chacune et chacun peut l'interprêter à sa guise et je ne prétends pas détenir la vérité ! Seul iktomi pourrait nous éclairer sur le pourquoi de la forme de cette Nouvelle que la majorité semble percevoir comme inachevée...

Citation :

Bon, ce soir, la genèse de l'histoire (sans doute intéressante), l'ironie (ou non) dissimulée derrière ces premiers échanges sur ce forum, comment dire...je prends une spatule et je m'en bats les noix avec. Non, ça ne m'intéresse pas ce soir.

Nan, ce soir, je vais être platement curieux car ce qui m'interpelle tout particulièrement, c'est de découvrir quel genre de lecteur nous sommes.

L'auteur semble avoir une idée là-dessus, alors, voui, ça, j'avoue que ça me titille le nénuphar de le savoir.

Allez, Iktomi, tu veux pas développer un peu, je jure de pas le prendre mal (d'ailleurs je prends rien mal, moa).

W

Citation :

Allons, allons, laissez nous seul juge de tirer les conclusions que nous voulons. Pour ma part, je ne vous ai pas classé dans la catégorie d'un éventuel poseur ou de "celui qui commence tout et ne finit rien" car vous avez déjà prouvé - sur ce site même - que vous pouviez écrire des textes plus longs (+30K car.).

Bref, faites nous un peu confiance, on est pas tous complètement cons.

W

Je rejoins totalement Widjet sur son interrogation. ça me titille aussi...

Je suis un lecteur qui ignore le nom des gouverneurs de la Réunion et n'a pas su placer le récit géographiquement sur cette base-là (mais je me dis qu'à la Guyanne, il n'y a pas de saison et que la notion d'été austral n'aurait pas eu de sens).

Pour le reste, j'ai un peu de peine à cerner pourquoi le fait que Madame soit parisienne doit nous amener à la Bastille, d'autant que la prise d'icelle n'a pas directement amener à la fin de l'esclavage. Je suis donc un lecteur qui a du mal avec les liens implicites et sans doute avec les références historiques abstraites.

Je suis désolé si ça vous ennuie d'avoir été lu par un lecteur tel que moi...

Ce qui est réellement navrant dans tout ce débat, c'est que vous êtes apparemment les plus nombreux à croire dur comme fer que la qualité et/ou l'intérêt d'un texte se mesurent au nombre de caractères et de lignes... quelle triste erreur !

Que j'ai échoué à vous démontrer cette erreur, voilà ce dont je me consolerai facilement, et qui m'incitera à travailler à me perfectionner.

Ceci dit, assommer le monde avec d'interminables logorrhées traînant sur des pages et des pages, j'aurais pu le faire mais, preuve en cela que je n'ai aucune intention malveillante envers les Oniriens, j'ai préféré vous l'épargner.

De mon point de vue, le bilan de cette quasi-année passée parmi vous est loin d'être négatif.

Mais il ne serait pas raisonnable ni profitable de prolonger l'expérience.

Je vous souhaite, à tous, tout le meilleur pour l'avenir.

Citation :
Telle n'est pas mon opinion. Ce n'est pas la brièveté de votre texte qui me dérange, je pense, mais un sentiment d'incomplétude.

J'y réfléchissais, justement, je me demandais ce qui me donnait cette impression, et je me suis rappelé une remarque que j'ai lue quelque part comme quoi, dans les péplums bibliques, les personnages ont tous l'air grave et solennel parce qu'ils savent qu'ils vivent des temps historiquement cruciaux, ce qui bien sûr n'est guère réaliste.
Alors je me demande si ce qui n'est pas ce qui pèche, pour moi, dans votre texte. La brève scène qui nous est donnée à voir montre un couple en plein débat sur des enjeux historiques. Certes cela arrive mais, d'une manière générale, il me semble que la vie des gens n'est pas faite que de tels moments de lucidité intellectuelle. Vous avez choisi de réduire votre texte à un tel moment mais, ce faisant, je pense que vous avez ôté de la chair à vos personnages, les avez réduits à des archétypes, à l'expression d'une idée. C'est votre choix, encore une fois, un choix qui en l'occurrence ne me convient pas parce que j'ai le sentiment que votre écriture déploierait mieux sa force en décrivant un monde plus complet où je sentirais les personnages plus humains.

Je ne pense donc pas qu'il s'agisse tant d'un problème de longueur de texte que d'ancrage de ce texte. Cela dit, c'est vrai, ancrer un texte dans une réalité rendue sensible à ses lecteurs demande souvent davantage de mots... mais pas forcément, il me semble.

C'est exactement ce que je pense sans être parvenue à l'expliquer.
Merci socque.

"Elle était tellement discrète qu'elle referma la fenêtre du bureau où travaillait son mari, avant de s'élancer dans le vide" (réécrit de mémoire - je vous retrouverai l'auteur).

Voici la nouvelle la plus courte que je connaisse. Elle tient en une phrase et possède tous les ingrédients d'une excellente nouvelle: personnages crédibles et bien campés, action identifiée et bien menée, chute à couper le souffle... Un bijou ultra-concis!

Socque a parfaitement raison: nous nous plaignons que la nouvelle soit incomplète, pas qu'elle soit trop courte !

Mais libre à un auteur de penser que l'incompréhension vis-à-vis de son oeuvre vient de la stupidité de son lectorat! Beaucoup de peintres ou de sculpteurs avant-gardistes disent la même chose. Parmi eux, certains ont raison.

Pour ma part, je ne me suis pas plains que la nouvelle était "trop courte", mais qu'elle était une introduction.

Tois pistes à explorer pour calmer votre ressentiment: (1) ajouter quelque chose derrière, (2) "fermer" cette introduction ou encore (3) accepter qu'elle puisse être considérée comme "introductive" par des sous-lecteurs dans du genre de votre serviteur...

Dernier point: même si en tant qu'auteur nous souffrons tous des commentaires parfois acerbes reçus sur nos textes par des lecteurs qui nous semblent parfois indignes de nos production, Oniris ressemble à une gentille bisounourserie par rapport au mondes estampillés de la "culture" en général et des "écrivains" en particulier. Si le site est trop dérangeant, il faut absolument éviter le VIeme arrondissement de Paris!

Bon, ben, tout le monde a dit (en mieux) ce que je voulais dire.

Un bon texte ne se mesure au nombre de caractères loin de là et une fois encore, vous l'avez prouvé (votre histoire russe que j'ai récemment lu).

Ca me rappelle ces éternelles discusions sur le fait qu'un texte lent ne veut pas dire que le texte soit long (et réciproquement)

W

Citation :


Il n'y a pas de ressentiment.

Mais quand je dis que c'est délibérément que je n'ai pas voulu faire plus long, ma démarche peut être unanimement décriée, contestée, critiquée, conspuée, je m'incline, mais j'entends qu'elle soit respectée.

Or insinuer que je me suis contenté de bâcler l'introduction d'un texte parce que je n'ai peut-être pas les ressources de développer et d'étoffer, j'affirme que c'est là faire preuve d'un jugement à très courte vue.

Me dire que ce parti pris de brièveté se solde par un résultat peu concluant voire par un échec, je peux l'entendre.

Mais me balancer des commentaires genre "Eh ben alors ? Et la suite ?", là je dis qu'il y a un vrai problème mais qu'il n'est pas sûr du tout qu'il vienne de moi.