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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Visiteur 
Bonjour, Renaud,

Merci pour le retour sur le retour.
Désolé si ma remarque sur l'antériorité a pu paraître pour un reproche ou, pire, une accusation. Ce n'était pas le cas. Ayant une mémoire déplorable, je serais bien incapable de citer la source qui me semble pourtant réelle, à moins de l'avoir rêvée. Il ne s'agissait pas de discréditer et encore moins d'accuser de plagiat. Des faibles souvenirs que je crois posséder, il me semble de toutes façons que l'analyse était moins poussée que la tienne. Aucune importance, donc. Je ne doute pas le moins du monde du caractère inédit de ton texte. Sans doute alors aurais-je dû m'abstenir de cette remarque.

Il m'eût paru inconvenant d'évoquer mon cas personnel dans un commentaire destiné exclusivement à évaluer un texte, bien que le sujet m'intéresse beaucoup. Peut-être puis-je me le permettre ici, dans un cadre plus ouvert.
J'avais pourtant résolu de m'en abstenir définitivement, mais certaines phrases de ton intervention ci-dessus m'y font revenir.

Citation :

J’avais toujours rêvé de sauver une femme comme ça, et même deux et dix, tout en leur imposant mon « amour » rédempteur (en réalité une véritable plaie pour la femme-victime-patiente), d'autant plus qu'au terme de toutes ces violences et profanations, elle guérit : elle en avait donc besoin.


Pour des raisons personnelles dont je n'évoquerai pas non plus les détails, je me suis construit comme "mâle" dans la conviction, patiemment construite extérieurement depuis ma naissance, d'appartenir à la moitié abjecte de l'humanité. Il m'en est venu tout naturellement le sentiment du devoir d'être celui (ou de ceux... je ne suis pas présomptueux à ce point) qui rachèterait les pêchés de cette moitié diabolique en se faisant le protecteur de l'autre moitié, victime angélique de la première, tout en continuant à porter comme une croix dont je ne pouvais me défaire la culpabilité de tout un genre.
Un événement survenu il y a près de dix ans, somme toute très banal eu égard à sa fréquence dans la population, a fait que cette croix est devenue tellement lourde à porter que je n'avais d'autre issue psychologique que la révolte pour m'en décharger. Mais comme j'ai aussi été éduqué dans la répression permanente de la révolte avant même qu'elle ne survienne, celle-ci ne pouvait que couver à l'intérieur en détruisant à petit feu celui qui la contenait.
Après quelques années, j'ai trouvé une soupape par laquelle cette révolte pouvait s'échapper. Etant donnée mon éducation, cette soupape ne pouvait qu'être très discrète, voire invisible de l'extérieur, du moins dans un premier temps : l'écriture.

Si le sujet m'intéresse beaucoup, ce n'est donc pas tellement qu'il me passionne intellectuellement, mais qu'il m'intéresse malgré moi et que j'aie entamé il y a près de six ans la rédaction d'un roman (aujourd'hui à l'abandon, mais peut-être pas définitivement), dont le personnage central, masculin, né en 1968, année libertaire s'il en est, est éduqué dans ce que tu pourrais appeler le mimétisme, un mimétisme un peu curieux, qui n'aurait pas les moyens (peut-être intellectuels) de comprendre les réels fondements du féminisme, juste et nécessaire, mais seulement, par une alchimie de bazar, de n'en concevoir qu'un sentiment dévoyé, transmuté : la haine des hommes. Et d'utiliser pour le justifier tous les moyens de manipulation, dont le plus simple et le plus courant est le mensonge. Le personnage doit se battre avec cet héritage qu'il traîne après lui, entre autres casseroles. Je ne connais pas encore toute l'évolution du personnage et encore moins la fin du roman. Le thème n'en serait donc ni le féminisme ni l'anti-féminisme, mais les conséquences d'un féminisme transmuté, ou alors plus simplement les ravages et l'inutilité d'une guerre des sexes.
Je ne suis pas forcément un adepte des romans à message, mais si celui-ci devait se battre contre quelque chose, ce serait contre cette culpabilité menant les gens à être en guerre contre eux-mêmes, exprimée dans cette phrase extraite de ton intervention :
Citation :

Et l'absence de cette idée rééquilibrante mais masculiniste m’a permis de mettre mon esprit dans la disposition de critiquer les hommes, de me battre contre moi-même, contre mes abus de pouvoir [...]




Sans doute que c'était en guise de galop d'essai que j'ai écrit il y a déjà un bout de temps une longue nouvelle de science-fiction intitulée "Des couilles en or". Je regrette qu'elle ne soit plus au catalogue d'Oniris (publiée avant que je ne change d'identité ici), car il m'aurait intéressé d'avoir ton avis sur celle-ci.
Le pitch : A la fin du vingtième siècle, dans un climat où l'anti-masculin se fait de plus en plus visible, deux parisiens, l'un très macho, l'autre plutôt fleur bleue, mais néanmoins amis, décident de s'exiler en province, où le climat demeure encore un peu serein. L'événement qui les a convaincus de leur exil est l'abolition de la mixité des voitures de la R.A.T.P.
L'histoire débute au vingt-et-unième siècle. Les deux hommes, vieillis, ont été rattrapés par le mouvement. La ville de Castres, dans laquelle ils avaient trouvé refuge, a été séparée en deux par un mur : les hommes à l'Est, les femmes à l'Ouest.
Je passe sur tout le reste. La fin s'ouvre sur la révélation de la fin prochaine de l'humanité, selon une trame un peu inspirée par "La planète des singes". Juste une phrase extraite du texte : "La moitié de la Terre se passionne a venger ses ancêtres de ce que leur ont fait les ancêtres de l'autre moitié". Je crois que c'est valable pour beaucoup de choses.

Bon, je m'arrête là parce que sinon mon intervention va être plus longue que la tienne, et quoi qu'on puisse penser des légendes masculines, il ne m'intéresse pas de me battre pour savoir qui a la plus longue

Contribution du : 15/08/2013 17:55
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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Visiteur 
Placebo, merci de ton passage, par ailleurs annoncé. Je n’avais pas pensé à ce que mon texte était un spoiler/gâcheur. J’aurais dû le signaler dans le résumé.

Merci pour tes évaluations positives. Je suis preneur de ton image : marteler sur le clou qui dépasse… c’est le remettre à sa place et l’image est d’autant plus intéressante que l’usage d’un clou bien rentré est de faire tenir l’ensemble. Par ailleurs, ce sont les têtes qui sont le plus exposées à la violence, s’agissant de marteaux venus du haut.

Concernant le suspense du film, d’après moi, il est au point. Mais ce n'est pas l'épouvante qui est préparée pendant les 50 premières minutes des Oiseaux . C’est la tension sexuelle qui monte… l’entreprise de séduction par Melanie est aussi étrange qu'intrigante ; on se demande où elle veut en venir, à part jouer un bon tour à un inconnu (d'après moi, elle veut prendre le dessus et lui donner une bonne leçon, le tout assaisonné d'érotisme diffus quoique indispensable : un homme ne ferait pas ça à un autre homme, ce serait très suspect en 1963). L’épouvante n’est pas préparée comme dans les autres films d’épouvante, même si elle est annoncée dans le générique de début et dans la première scène où Melanie jette un coup d’œil inquiet à un vol d’oiseaux noirs ; et c'est ce qui fait le prix du suspense hitchcockien. Idem dans Psychose, où le cinéaste nous lance sur la piste des 40 000 dollars, et pif !

Bon, j'espère ne pas t'avoir dégoûté à force de faire la publicité du film


Contribution du : 16/08/2013 18:04
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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Visiteur 
Stony, tu t’excuses de choses qui tu estimes blessantes, et je ne sais pas ce que tu as compris ou... psychanalysé… mais mon souci était de préciser que je n’avais pas auprès d’autres sources plagié d’idées comme le principe du film, et que je n’avais pas cherché à tromper Oniris, ni les lecteurs et lectrices, ni le CE. Il m’est arrivé de m’inspirer d’autres textes, mais je l’ai toujours signalé (Tétrade et d'autres qui n’ont pas passé la barre de la publication).

Oui, beaucoup d’hommes sont accusés injustement d’appartenir au même genre que les hommes des générations précédentes. Plutôt que de s’en accabler, je préfère la prise de conscience de ce que toutes les situations (en général) apportent des privilèges et des désavantages. Je préconise le mea culpa personnel, dont le contenu sera inspiré par un féminisme mieux compris qu'un simple rejet revanchard du masculin, confession qui ne devrait pas aboutir à l’intériorisation des accusations, mais au contraire à la séparation entre les accusations groupales et mes propres violences, séparation qui permet une distanciation et une libération, je pense. Contrairement à l’idée répandue, c’est à la victime, dans le domaine psychologique, de faire son mea culpa.

Mais je suis d’accord pour dire qu’un excès injuste ne puisse pas se justifier par un autre excès injuste. Mon propos n'était pas des stigmatiser les dominants, mais de désigner en quoi consiste leur domination. À chacun, s’il est d’accord avec tout ou partie du féminisme, de se positionner. C'est pourquoi je vois mon texte comme du grain à moudre.

Le caractère masculin est fondamental dans une société qui se délite. Je suis pour une virilité assumée, pour une pratique sans vergogne des comportements masculins et traditionnellement masculins, pour ridiculiser "la petite morale" (Tu sais, celle dont parle Blaise Pascal : la grande morale se moque de la petite), pour ne pas se comporter comme les femmes si on préfère nettement faire comme les autres hommes, se choisir des modèles suffisamment faciles et difficiles à imiter, se lancer des défis personnels faisables, se soucier principalement de l'augmentation de ses puissances, ne pas montrer ses émotions si on n'en a pas envie etc... mais avec discernement, car de la force à la violence il n'y a qu'un pas, et ce que je dénonce, ce n'est pas la domination masculine en tant que telle, ce sont les violences, notamment psychologiques. Il n'y a d'amour que dans le respect, dans l'écoute, la compréhension, la sagesse, la charité. Le masculin ce n'est pas le jeune de vingt ans qui roule trop vite sur l'autoroute. Ce n'est quelque chose à réprimer mais à enrichir pour une société plus juste à l'égard des femmes, qui n'ont d'ailleurs pas de penchant pour les "faibles".

Il m'est permis de donner des liens vers mes propres textes, l'homme hyperviril semble aller à l'encontre de "Tippi chez Hitchcock" comme l'ont cru les commentateurs, sauf widjet qui a compris ma démarche... sans pourtant renier la loque, incapable de rien, sinon de se plaindre et d'accuser autrui.

Que le masculin doive se reprocher d'être ce qu'il est, c'est contreproductif. De même je souhaite faire ouvrir les yeux et que les femmes osent transgresser le regard des autres pour réaliser elles aussi leurs missions, leurs projets. Aussi, tu as raison de me reprocher ce syntagme, « me battre contre moi-même », c'est un raccourci absurde.

***

Pour le roman, vas-y, tu devrais le terminer ! On n'est pas éternels. D'autant plus qu'il te concerne alors peut-être qu'il pourra te mettre sur la voie. Si tu n'as pas l'inspiration, tu pourrais demander à quelqu'un de te souffler quelque chose d'adapté à ton texte, non ?

Contribution du : 16/08/2013 18:36
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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Visiteur 

Contribution du : 16/08/2013 22:56
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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Maître Onirien
Inscrit:
22/02/2010 10:47
De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 11817
Hors Ligne
Aucun problème pour le spoiler, j'ai lu avec intérêt et je ne serais peut-être pas revenu sur ce film si tu n'en n'avais pas soulevé l'intérêt à nouveau à mes yeux.

J'aime bien les thèmes touchants au masculin/féminin/virilité ou autres, ça me renvoie à certains travaux que je devrais être en train d'avancer ^^

Contribution du : 16/08/2013 23:51
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
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Re : Remerciements pour les Oiseaux peu féministes d'Hitchcock
Visiteur 


Chère Oniris,

Voilà un mois que mon article sur l'anti-féminisme des Oiseaux d'Hitchcock se tient en tête des meilleures nouveautés. Aussi je voudrais te dire combien je t'aime et combien tu as su, du moins à partir du mois d'août 2013, faire les bons choix. C'est pourquoi je te propose une demande en mariage, car je pense que tu sauras m'admirer et me soutenir tout au long des années qui viennent.

Bien amicalement,
Renaud


Contribution du : 20/09/2013 23:19
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