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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : S.P.M |
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Maître Onirien
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Bonjour Widjet,
Juste pour vous dire que ne pas commenter ne veut pas dire qu'on n'a pas lu. J'ai lu et apprécié.
Contribution du : 05/01/2014 22:02
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Vivre au paradis, quel enfer ! |
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Re : S.P.M |
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Maître W
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Bonjour robot
Juste pour vous dire qu'etre lu sans etre commente, bah, ca ne m'apporte pas grand chose. Widjet
Contribution du : 05/01/2014 22:10
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Re : S.P.M |
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Visiteur
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Je peux essayer de traduire si je n'étais pas compréhensible : je n'ai pas besoin que quelqu'un se mette en tête de me divertir, j'ai seulement besoin d'être diverti, ce qui est complètement différent, que le texte soit loufoque ou tragique, et c'est précisément la perception de l'intention, la vision des mécanismes, la tâche d'huile perdue par un moteur alors que l'objet est sensé se mouvoir tout seul, le chef de village du Club Med qui me fait "Bip bip" pour me dérider, un patron de resto grec qui se met à casser des assiettes pour le fun, un chanteur qui pour débuter son spectacle me fait "Comment ça va, Bruxelles, ce soir ?" (ou "How are you, Brussels, tonight ?"... ça le fait même en anglais) qui ont le don de me fermer totalement à toute illusion de spontanéité. C'est ce que je voulais dire en parlant de la "vraie vie"... notamment. Lorsque j'ai lu ton "Wath the fuck ?" des Matriochkas, je me suis dit : "Ca y est, encore un chef de village de Club Med qui me refait le coup du "Bip bip" !"
Lis mon commentaire sur le dernier texte de Misumena ! Ma plongée dans son récit fut totale. Est-ce que pour autant que j'ignore qu'il s'agit d'un texte écrit, documenté, réfléchi, travaillé, retravaillé par quelqu'un qui n'a peut-être jamais mis les pieds au Japon ? J'envie cette capacité à dissimuler les ficelles, effacer les traces du travail. Il m'est arrivé plusieurs fois de relire un même chapitre d'un roman (je crois qu'il s'agissait de "Mort à crédit"), stylo à la main, en essayant de percevoir le cheminement de la construction, les éléments de style, de regarder derrière l'écran en essayant de me fermer à l'envoûtement de la petite musique interne, comme Ulysse se serait enchaîné au mât d'un navire pour ne pas succomber au chant des sirènes, mais rien n'y a jamais fait, j'ai invariablement et inconsciemment reposé le stylo en me disant que, la prochaine fois, je ne me ferais plus avoir, comme je ne sais toujours pas comment fait l'illusioniste - alors que je n'ai pourtant pas de goût particulier pour ce genre de spectacles - pour découper sa bonne femme en morceaux. Et Misumena se permet même de se moquer de moi dans la chute de son texte ! "Ah ah, je vous ai bien eu ! Mais non, hein, que je ne connais rien de cette jeune fille, que je n'ai vue qu'en estampe dans la galerie d'un musée. "Mais moi, je veux bien qu'on se foutte de moi lorsque c'est fait avec autant de classe et que la sirène a si belle voix. Ce n'est pas par hasard que le commentaire de Misumea sur ton texte se rapproche du mien. Au cas où tu soupçonnerais que le sexe de la sirène importe, lis mon commentaire sur la dernière nouvelle d'Acratopège ! Ce n'est pas que j'aie été subjugué par l'histoire racontée, à laquelle je n'ai peut-être d'ailleurs compris que la moitié, ni même que son style corresponde à ce que je préfère, mais que j'aie pu lire ce texte avec plaisir de bout en bout sans buter sur une ficelle énorme. Est-il à ce point incompréhensible que je butte sur un "Je ne l'étais pas", alors que j'aurais pourtant adoré un "Je ne le suis pas", tant je raffole de ces phrases hyper courtes suivant ou interrompant un développement plus long, comme un instrument intervenant à contre-temps provoque un effet syncopé et introduit du swing dans un rythme ? Dis-moi : le type s'est-il réellement débarrassé de son allergie au litchi au cours du récit ? Sinon, est-il à ce point incompréhensible que je ne puisse plus soucrire au contrat fictif, que je sorte complètement du récit, que je ne puisse plus croire à autre chose qu'un élève plein de bonne volonté tentant maladroitement de rédiger son premier texte ? Suis-je donc le seul ou l'un des seuls à ne pas pouvoir gober ce genre de choses ? Je précise - mais tu le sais - que je ne donne ici que mon avis de lecteur, indépendamment de la capacité que je pourrais avoir ou ne pas avoir moi-même à produire ce que j'attends d'un auteur. Je suis enfin parvenu, aujourd'hui, a ajouter deux paragraphes à une nouvelle dont j'avais interrompu l'écriture il y a plus de six mois, et je peux te dire que je galère autant que toi en m'aventurant dans un registre de langage que je ne pratique pas dans la vie courante. Et je peux te dire aussi que si j'avais l'audace de les déranger, je demanderais volontiers à Misumena ou à Acratopège, ou à I-Zimbra, ou à d'autres d'avoir l'infinie bonté de viser ces deux paragraphes et de m'expliquer ce qu'il y aurait à corriger. Je suppose que je ne me referai jamais : je ne peux parvenir au fond qu'en passant par la forme (pas de commentaire graveleux, je te prie... je te connais), et je resterai toujours fermé au fond si la forme est un obstacle. Je ne prendrai réellement du plaisir que si la forme ajoute sa valeur, mais je peux au moins lire si elle ne constitue pas un obstacle (je sais, je sais, ton commentaire serait valable jusqu'au bout). Tu as parfaitement raison : j'ai un priori en entamant la lecture d'un texte que je sais écrit par toi. Il est fort possible que je t'attende au tournant, mais je te trouve rapidement. Je serais curieux de lire l'un de tes textes en EL, mais j'y suis pas, en EL. Et s'il devait advenir que je lise un texte de toi dont je ne puisse dire que du bien, je ne m'en priverais certainement pas, j'en serais même très heureux.
Contribution du : 06/01/2014 01:16
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Re : S.P.M |
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Maître W
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Bonjour Stony
Je te réponds assez vite avant de me préparer (back to work après quelques jours off) Là, je comprends bien mieux ce que tu voulais dire. C’est beaucoup plus clair, merci d’avoir pris le temps de m’expliquer. Mais, la seule chose (mais essentiel) qui me gêne dans ce tu viens de dire c’est que tu sous entend (mais j'ai peut-être mal compris à nouveau) que j’écris avant tout pour divertir le lecteur ; ce qui implique que tous les appels de phares (les « bip bip » du GO dont tu fais allusion) lui sont en premier lieu destinés. Alors que non. Pas du tout. Le lecteur vient et viendra toujours après moi. Je vais le redire une énième fois : je suis et je reste surtout et avant tout un lecteur qu’il faut contenter. J’écris pour me contenter. Moi. Moi. Moi. J’écris pour me faire rire, m’émouvoir, me faire passer un bon moment ; et ma naïveté (que j’admets sans problème) et mon erreur, à priori, est de penser un peu trop souvent que ce qui fonctionne pour moi fonctionne pour le plus grand nombre. Si quelqu’un devait me donner la technique pour faire plaisir à tout le monde au détriment de mon contentement personnel, je ne le ferais pas (ou pas longtemps). En un mot comme en cent, je ne suis obsédé que par mon plaisir et je mets tout en œuvre (en tout cas, j'essaie) sans jamais penser à la cible visé, ou si cela est dans la tendance du moment, si c'est osé, risqué, si ça plaira plutôt aux jeunes, aux vieux, aux femmes, aux hommes, à un type de lecteur plutôt qu'à un autre. Sur le coup et jusqu'au dernier mot du texte je ne pense jamais au lecteur (à sa typologie) car je pars du principe (et de façon un peu présomptueuse) que celui-ci devra suivre. Voire qu'il suivra. A la fin, c'est le cas...ou pas. Voilà. W
Contribution du : 06/01/2014 07:18
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Re : S.P.M |
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Visiteur
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Bonjour !
Très rapidement, et si je puis me permettre une analogie artistique, un professeur de chant qui a une indéniable bouteille m'a un jour diagnostiquée, en me donnant le conseil suivant : vous chantez pour vous. Mais vous êtes sur scène. C'est pour le public qu'il faut chanter. Commencez donc par bosser la technique pour vous en affranchir après. Il avait raison. Sauf que lorsqu'on manque de temps, évidemment, on a envie de se faire plaisir à soi. Mais l'écoute des enregistrements ne trompe pas (alors que la relecture, si, je dois avouer !). Moi aussi je retourne travailler...
Contribution du : 06/01/2014 07:57
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Re : S.P.M |
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Visiteur
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Salut widj' ! Dans mon registre, je suis un peu comme toi, un lecteur qu'il faut contenter en espérant que le reste du monde suivra. Parfois ça marche, parfois je me plante complètement.
Toutefois, avant de me lancer sur un texte, je songe quand même aux lecteurs potentiels en ce qui concerne le sujet que j'ai en tête... Très important le thème, que ça soit en nouvelle comme en poésie. Je ne dis pas ça pour ton S.P.M, que pour ma part j'ai apprécié, mais d'une manière plus générale. L'idéal serait, avant publication, de soumettre le texte à quelqu'un de neutre mais n'est-ce point là justement l'objectif d'Oniris ?
Contribution du : 06/01/2014 14:48
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Re : S.P.M |
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Maître W
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Misumena
Je comprends votre point (ou celui de votre prof de chant), mais je ne fonctionne pas ainsi. Ecrire pour le public et/ou vouloir répondre avant tout à ses attentes c'est : - prendre le risque de s’oublier ou de se brider (pas forcément consciemment) ou de ne pas oser car soucieux de plaire à tout prix (sachant que le lecteur est par essence versatile et même ingrat) et au plus grand nombre. Au final, on se perd. - se mettre une pression démesurée (la peur de décevoir). Je respecte profondément les lecteurs mas e refuse de me rendre malade pour ces gens invisibles. - se mettre d'autres obstacles qui risquent de se substituer à nos propres contraintes (déjà importantes). Pour ma part – je ne dis pas que c’est la recette infaillible – c’est d’abord en pensant à moi c'est à dire en ne me basant que sur ma sincérité, mon implication, ma créativité... et surtout sur tout ce dont j'ai personnellement le contrôle (car finalement pourquoi attendre du public sachant que le levier à actver n'est pas dans nos mans ?) et la possibilité d'avoir un impact, que la plupart du temps et par répercussion je suis parvenu à toucher les autres. Je capitalise sur mes atouts et mon plaisir égoïste car je peux agir dessus ; le reste ce n'est pas mes oignons. La seule chose que je peux faire vis à vis de mon lectorat c'est de leur faire une confiance (aveugle, de toute façon j'ai zéro choix) W
Contribution du : 06/01/2014 15:36
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Re : S.P.M |
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Maître Onirien
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J'ai une autre vision : on fait les choses pour soi, mais si on veut bien les faire, il faut être généreux. Je n'ai pas encore eu l'occasion de tester cet état d'esprit mais je pense que ça peut fonctionner.
C'est ce que ma mère m'a dit quand elle m'a appris à masser (elle a été esthéticienne) [rappel : lire "la pensée complexe" d'Edgar Morin]. Ceci était une presque note destinée à moi-même.
Contribution du : 06/01/2014 15:42
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Re : S.P.M |
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Maître W
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@matcauth
Merci de votre temps. Au vu de votre commentaire et de ce que vous avez pointé comme exemple (merci du reste d’avoir cité des exemples, cela me parle plus que « il y a de très bonnes choses dans ce texte »), il semble évident que notre façon d’appréhender et de concevoir l’humour est différente. L’humour est un domaine si vaste et si divers qu’il serait vain et surtout stupide de se convaincre mutuellement. Je respecte tout à fait votre point de vue, mais je ne me vois pas expliquer ce qui moi m’amuse dans le ton et les digressions du personnage de Stéphane. Merci encore W
Contribution du : 06/01/2014 15:47
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Re : S.P.M |
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Maître W
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Citation :
La générosité, cela ne se décrète pas ni ne s'explique. De plus, c'est assez indéfinissable et impalpable. Personnellement, je ne me dis pas "tiens, 'jai l'intenton d'être généreux". Je fais. Je donne. Je partage. Selon ma grille d'évaluation et mon barême. On trouvera cela généreux ou plutôt radin. Je ne sais pas et surtout, je m'en tape. Je suis généreux avec moi-même, je veux le meilleur pour moi-même. Pourquoi cela serait-il forcément en contradiction avec l'aspiration d'un tiers ? W
Contribution du : 06/01/2014 15:52
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