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Re : Les petits accrocs
Maître Onirien
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31/10/2009 09:29
De du côté de Brocéliande
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Ludi a écrit :


Lorsque je lis des nouvelles courtes, je ne peux pas m’empêcher de penser à V…M… et à toutes les histoires qu’elle ne pourra plus écrire. Elle appelait ça des « vignettes », et j’ai copié un peu son idée en donnant le nom de « post-it » à ces tranches de vie minuscules où les messages sont écrits comme des urgences.

Je vous remercie, et en même temps, après vous avoir tous lus, une question cogne dans ma tête et peut-être ailleurs. Dans mon récit je vous présente une écrivaine, une femme de cinquante ans, malade, qui en quelque sorte vient mourir à notre porte. Et je me demandais par quelle sorte d’enchaînement collectif, aucun d’entre vous n’avait cherché à connaître sa véritable identité.
C’est peut-être tout simplement de ma faute. Après tout, vous n’avez sans doute fait que respecter ma discrétion à son sujet,
A suivre…


Ces petits accrocs m'ont vrillé le coeur et votre discrétion témoigne de votre respect Ludi mais la citer n'est-ce-pas aussi rendre hommage à cette auteure dont le projet d'édition a soutenu ses derniers moments ?

Contribution du : 02/06/2014 18:19
_________________
"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Chère Arielle, je suis passé de peu avant vous.

Contribution du : 02/06/2014 18:27
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Beaucoup pleuré pour Gaëlle.

Contribution du : 02/06/2014 18:55
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Re : Les petits accrocs
Expert Onirien
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29/04/2014 19:42
De terrien
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Ci dessous un message que j'avais adressé à Ludi en MP et que sur sa recommandation je livre à tous :


"je viens d'aller sur le lien que tu nous as confié.

j'ai folâtré et je ne sais pourquoi je me suis posé un instant
sur
trop puissant pour que j'arrive au bout, j'y reviendrais

c'est un coup au plexus, au menton et au foie à la fois et ce n'est pas le contexte la force est dans l"'émots"

merci d'avoir partagé"

****

j'étais tellement remué que post dans le forum me semblait impudique.

Entre temps j'y suis revenu et ai fini ma lecture, je suis ailleurs.....

Contribution du : 02/06/2014 18:57
_________________
"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est le chemin"
Kierkegaard
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Désolée pour ce non commentaire mais ça m'a fichu un coup au coeur.

Contribution du : 02/06/2014 19:02
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Re : Les petits accrocs
Expert Onirien
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14/08/2009 09:58
De Bretagne
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Ludi, quand j'ai lu ta nouvelle, la première chose qui m'est venue à l'esprit c'est : " B... de B... de M... il nous tartine sur un roman quelconque en citant le titre et l'auteur, et il ne donne ni le nom ni le titre, même pas les vraies initiales de cette nana géniale ( c'est pas un hasard si Buchet Chastel -qui ne publie presque jamais de nouvelles- a tout de suite sauté sur les textes de cette parfaite inconnue !!! Ni si c'est une phrase de Carver qui sert d'incipit)
Je la connaissais un peu, je l'aimais beaucoup, je l'admirais énormément... elle m'avait donné deux nouvelles pour mon blog, dont une " les zones inondables" est probablement perdue pour les lecteurs puisqu'elle n'a pas été publiée et que je l'avais retirée avant que le choix des éditrices ne soit fait. Dommage, c'était un petit chef-d'oeuvre...
Mais tu m'as fait plaisir en rendant hommage à cette plume contondante (un kilo de cette plume-là sur le pied te ferait presque préférer le kilo de plomb !)
C'était aussi une femme étonnante.

Et je suis contente aussi que tu râles après les amateurs de rallonges : jamais dans la vie on ne voit, n'entend ni ne comprend tout ce qui se passe, pourquoi diable faudrait-il qu'il en soit autrement dans les textes, surtout de nouvelles ?!!! Je préfère me régaler avec 1500 signes que ressortir barbouillée de 45000 !

A te relire.

Contribution du : 02/06/2014 22:55
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Genèse de mon récit. II

Auparavant : En apprenant sa mort j’ai tout de suite eu envie de lui rendre hommage, mais je ne savais pas encore comment.

Mon problème c’est que je ne connais pas Gaëlle. Sur le Net commence à circuler l’info, mais il faut vraiment aller la chercher, et moi je ne sais rien des chemins que Gaëlle fréquentait. En même temps je n’ai pas envie d’écrire une oraison funèbre, je n’ai pas envie d’apprendre à la connaître pour aussitôt faire l’éloge de sa vie depuis une chaire d’église en bois ciré. Je préfère laisser ses mots suspendus à la seule vérité du talent, à la seule douleur de ses derniers instants. Dès que Coccinelle m’apprend sa mort, une chose inédite se produit. Je m’enferme avec Gaëlle dans la coquille de son recueil. C’est-à-dire que je m’enferme dans les entrailles d’une apparence dont je refuse de connaître le visage. Je sais maintenant que la vérité de sa mort est contenue dans ses personnages.

Comment pouvais-je à ma première lecture comprendre qu’elle était cette femme de la page 27 qui ouvre les yeux sur le visage d’un prêtre, venu comme un gros lourdingue lui « donner l’amour ». Comment pouvais-je comprendre qu’elle était cette femme « assommée par les perfusions » dont la rage de vivre lui faisait répondre poliment : « Non merci. C’est gentil mais non. »
Ou celle de la page 156 : « Une fois, elle transpire comme un bœuf, sent l’écurie ou l’abattoir et vacille, l’infirmier, sans qu’elle ait proféré un son, penche sur elle un beau visage, Ne vous inquiétez pas, vous êtes une rose. »
Je sais enfin à quoi ressemble Gaëlle. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Je me demande si à cet instant elle s’est revue une dernière fois sur une estrade de son enfance, à réciter ces vers de Malherbe : « Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses/L’espace d’un matin. »
La mort est terrible, il lui arrive parfois, au-delà des effluves charnels, d’avoir un parfum léger. Je suis sûr que son âme est une rose.

Un peu plus haut, sur la même page, elle décrit : « Le temps, minute après minute. Chaque soir l’homme vient, parfois il amène un des enfants. Elle s’anime de cet air du dehors, ils ont les mains fraîches et l’œil vif, ils racontent une autre vie, la machine est tombée en panne, on a commandé des pizzas. A elle, on ne donne rien à manger »

Et là je pleure. Beaucoup dans ma tête et un peu dans ma glotte (je sais me tenir dans une réunion de silence). Je pleure à cause des choses terribles qu’elle dit, je pleure à cause de cette déchéance que semble contenir le mot « homme », je pleure parce que je viens de comprendre que je n’écrirai jamais comme elle.

C’est bien beau tout ça, mais je ne sais toujours pas quel angle utiliser pour lui rendre hommage de l’intérieur, discrètement. Car il faudra que le temps passe un peu. Ce que je sais c’est que ce sera une histoire courte, cinq ou six pages, comme la plus longue de ses histoires à elle. Je me sens bien dans sa coquille.

A suivre…

Contribution du : 03/06/2014 10:41
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Bonjour, Ludi,

Contrairement à ce qui semble être le cas de certains de tes lecteurs, je n'ai pas eu le plaisir de connaître la personne dont il est question dans ton texte.
Il est bien évident que je n'ai lu qu'un texte et que je ne l'ai apprécié que comme tel, sans porter le moindre jugement sur le fond et encore moins sur le "péri-fond"dont j'ignorais tout.

Contribution du : 03/06/2014 10:44
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Genèse de mon récit. FIN

Auparavant : Ce que je sais c’est que ce sera une histoire courte, cinq ou six pages, comme la plus longue de ces histoires à elle. Je me sens bien dans sa coquille.

J’ai besoin de prendre un peu l’air, de sortir dans le jardin du cloître. On ne lit pas Gaëlle comme Indiana Jones ou 50 Nuances de Grey. Même pas comme Jocelyne Guerbette. J’ai le nez sur la liste de ses envies. Elle a pris soin, la nouvelle baronne, de distinguer dorénavant la Liste de ses « besoins » de celle de ses « envies ».

Besoin : « Un couscoussier »
Envie : « Partir en vacances seule avec Jo »

Alors là franchement, pour moi y’a pas photo : je prends le couscoussier. Je me vois mal partir en vacances avec un con comme Jo. Elle n’a même pas prévu dans sa liste d’envies des boules de pétanque. Franchement, son ticket elle peut se le garder. Le bon goût, ça ne s’achète pas.

Tout d’un coup les eaux montent. Un tas d’idées se noient dans ma tête, les caprices du bonheur, la perversité de la maladie qui tantôt donne l’illusion à Gaëlle que de sa chambre « elle peut voir les arbres et la lumière », et aussitôt lui rappelle que dès que le soleil se couche, « les branches sont dentelle noire ». Et puis aussi la vulgarité de la notoriété, la beauté qui se cache parfois dans l’anonymat et l’indifférence de certains draps mortifères, l’ironie du destin.

Un mot d’auteur me traverse l’esprit : « Etre heureux ne suffit pas, encore faut-il que les autres ne le soient pas. »
Je n’avais pas vu que j’avais devant les yeux les deux personnages de ce sophisme : Jocelyne Guerbette et Gaëlle.
Je venais de décider. Gaëlle n’existerait pas pour elle-même, elle mettrait une déculottée à Guerbette, en fracassant son dernier soupir sur sa tête.

Mon histoire s’est construite ainsi, sous la forme d’un journal intime, où mes sentiments ont tracé en parallèle le chemin de deux lignes inverses brisées : Guerbette a failli mourir mais elle revient à la vie ; Gaëlle a failli vivre, mais elle revient à la mort.

Cette idée d’affrontement à distance me séduit car elle me fournit un ennemi à la hauteur de Gaëlle. Voilà résolu un élément important de la trame romanesque. Il me reste à tisser mon « réseau de symboles », phase que j’essaie de ne jamais négliger, surtout dans une nouvelle courte, où chaque objet doit être relié à un autre par un symbolisme cohérent.

Ce qui me chagrine le plus, c’est la fille du blog. En fait, on se connait un peu. Ce n’est pas la première fois que je viens sur le site, où on a déjà eu l’occasion d’échanger des paroles. Elle a aussi déjà un pseudo, mais je ne vais pas l’utiliser, d’une part pour respecter son anonymat, mais surtout parce que je souhaite créer un avatar animé symbolique (un Gif).
Je reviens à la liste des idées qui ont noyé ma tête, et je trouve : « l’ironie du destin ». Cela me paraît être un argument important de mon récit, et donc je cherche un objet ou une petite bestiole qui soit l’emblème d’un heureux destin, lequel finira contrarié. La coccinelle s’impose assez vite, et la fille portera ce nom. Le jonc rectiligne n’est là que pour réduire cette distance vers le bonheur et contribuer au réseau de symboles.
Quand au style, je l’ai voulu assez neutre, de manière à laisser toute la place aux deux héroïnes.

Voilà, je ne cultive pas les secrets de fabrication. Je vous ai décortiqué mes intentions, parce qu’on est sur un site littéraire et que quelques auteurs ou lecteurs peuvent être intéressés par cette démarche. Il me semble ainsi avoir pu confirmer ou infirmer certaines de vos remarques et répondu à la plupart de vos interrogations.

Toute mon admiration pour Gaëlle n’est pas contenue dans cet hommage que j’ai voulu lui rendre. Je suis désolé si certains ont pu trouver cette genèse du récit un peu forcée ou surfaite. Elle lui est destinée en priorité. Je tenais à respecter Gaëlle jusqu’au bout, essayer de lui donner le meilleur de moi-même.

Si par hasard Coccinelle passe par là (il parait qu’Oniris est connu) je veux encore la remercier de m’avoir permis cette découverte. Je veux remercier aussi Arielle, Colinede et Nan qui ont eu le privilège de connaître Gaëlle avant moi, et qui m’ont témoigné sur ce forum leur émotion à la lecture de mon texte.

Les intervenants qui sont venus gentiment et spontanément me laisser un message ici, me pardonneront de ne pas leur avoir répondu à la volée. Tellement d’occasions viendront pour me rattraper.

A tous les autres je dis merci pour leur commentaire de texte. Je reste à leur disposition pour éclairer tel ou tel point.

Ludi

Contribution du : 03/06/2014 18:15
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Re : Les petits accrocs
Visiteur 
Ludi, une petite précision. Je n'ai jamais rencontré Gaëlle, je la connaissais à travers ses écrits et les mails que nous avons échangés. J'ai aussi une belle photo, elle était vraiment canon la meuf. On devait se voir et puis la maladie a décidé que non et j'ai pris un coup de bûche sur la tête.

Contribution du : 04/06/2014 09:10
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