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Re : Bleu horizon
Visiteur 
ROBOT

Citation :

Une question en préambule: Champ de waide ? Qu'Est-ce ? pas trouvé au dico ni sur Wiki ?


J'ai répondu dans le premier post.

La guède (ou waide, en picard)

Le bleu horizon

Citation :

Ce membre de phrase me paraît en excédent car ce qui précède est explicite.
"tant dans l’espace que dans le temps"


Entièrement d'accord avec vous.
Il y a d'ailleurs d'autres phrases ou bouts de phrases très moches, selon mon avis.

Merci, Robot.

Contribution du : 14/08/2014 11:11
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
CAT

Personnellement, je crois que je n'aurais pas donné une note aussi élevée à ce texte, mais je ne veux pas non plus dénier le plaisir que tu as eu à le lire et puisque cette note reflète ce plaisir, alors j'en suis ravi.

Citation :

J’ai aimé rencontrer la poésie qui s’est nichée dans ce tableau de feu, de sang et de vies gâchées rendant la réalité encore plus atroce de part son contraste.


C'était en effet l'idée, mais elle pouvait, je crois, être poussée beaucoup plus loin en prenant le temps de travailler encore le texte.
Ce sera pour une prochaine fois.

Merci, Cat.

Contribution du : 14/08/2014 11:23
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
WIDJET

Un Bien
Je suis pas miro ?
Bon, ben, j'ai déjà fait mon boulot pour 2014, moi, je peux revendre mon stylo

Ce qui est marrant avec toi, c'est que quand tu relèves des phrases que tu n'aimes pas, tu pioches quasi systématiquement dans mes phrases préférées.
Mais ce n'est pas le cas, cette fois.
Bon, une grosse, une énorme exception quand même : "C'était il y a douze mois et nous ne sommes plus que toi".
En réalité, elle fait partie d'un dyptique :

C'était hier et nous fûmes trois frères.
C'était il y a douze mois et nous ne sommes plus que toi.

Je suppose que tu as compris l'idée ?
Au départ, la fratrie est composée des trois frères, donc NOUS = 3 personnes.
Fabien est mort et Albert est certain de mourir le lendemain. Il sait aussi que si son frère Julien reçoit cette lettre, plusieurs jours auront passé. Donc, lorsque Julien lira la lettre, on aura NOUS = 1 personne seulement (Juilen).
D'autre part, les rimes/assonances (hier/frères et mois/toi) sont volontaires. Wikipedia vient de m'apprendre que cela se nomme précisément "assonance harmonique".
Après, bien sûr, si tu insistes vraiment, tu peux considérer qu'il s'agit d'une phrase bancale. Pour moi, elle fait partie des meilleures phrases du texte. C'est ce vers quoi j'aurais tendu si j'avais pris le temps de travailler le texte. Je ne l'aurais alors pas proposé en "nouvelle", mais en "poésie en prose".

Un Bien de moi sur un de tes textes. Un Bien de toi sur un des miens. On va bientôt se rouler des pelles.

Merci, Widjet.

Contribution du : 14/08/2014 11:56
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Re : Bleu horizon
Maître W
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De rien, stony.

Oui, j'avais pigé l'idée de ta phrase, mais ça m'a pas trop botté (le trait un peu forcé ?). Mettons, si tu veux bien, son caractère prétendument "bancale" ou "forcé" (à mes yeux, s'entend) par le manque d'habitude (de ma part, toujours) de voir ce type de construction dans les textes que je lis. Tu sais, moi être très simple, "sujet-verbe-complément" (en évitant, si possible, les temps du passé, tu le sais bien que je pêche dans ce registre là, aussi) de sorte que le lecteur lambda et même le lecteur un poil benêt - papa, si t'es dans le coin, je te salue - puisse me lire. Et puis, plus sérieusement, je pense que l'émotion nait souvent de la simplicité (sans tomber dans la niaiserie ou l'épure nébuleuse).

Bon blague à part, ça m'a plu ton texte (l'ai lu deux fois avec le même plaisir), et je me suis laissé porter sans me dire que c'est du stony, auteur qui, d'ordinaire ne me renverse pas des masses, mais qui, humainement, me séduit beaucoup (comme ça, c'est re-dit), et qui - nouvel atout, pour toi - vient récemment de s'auto déclarer fille de joie, ce qui réveille en moi d'émouvants souvenirs (bisous aux putes de la rue des Martyrs !).

Sinon, j'ai une question :

C'est pour compenser la taille relativement courte de ta nouvelle que tu nous pètes les noix avec des explications longues comme un pénis camerounais ? (j'ai pas encore tout lu, mais en mettre autant - surtout que l'explication de texte a finit par virer sur quelque chose de plus intime, me semble t-il - est me semble t-il préjudiciable à Bleu Horizon pour avoir un avis objectif (auquel tu tiens, je pense). Je dis ça pour le futur lecteur qui aurait la très mauvaise idée de lire tout ton fil avant ton texte.

W

Contribution du : 14/08/2014 12:41
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
Dis-donc, tu insultes ton père et tu viens me demander des comptes sur ma famille ?

Explications préjudiciables à l'objectivité ? Oui, peut-être, encore que le lecteur pensant pouvoir être influencé soit assez grand pour décider de faire les choses dans le bon ordre. Personnellement, c'est ce que j'essaie de faire en pareil cas. Et puis, surtout, après deux jours, c'est généralement plié, même si l'un de ces deux jours est niqué par une indisponibilité du site. Toi, t'es une star, on vient te commenter des quatre cinq ans après. Moi, je joue ma carrière sur une journée. Mais j'ai quatorze coms. Même sur un texte court, c'est pas mal. Je pleure pas.

Et puis, tu te rends pas compte ! Un an que j'ai plus rien publié. Fallait que je me rattrape. Tu verras quand tu fêteras ton premier anniversaire d'écriture de roman. J'en profite pour faire le point sur quelques caractéristiques de l'écriture.

Contribution du : 14/08/2014 23:00
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Re : Bleu horizon
Maître W
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Citation :

stony a écrit :
Explications préjudiciables à l'objectivité ? Oui, peut-être, encore que le lecteur pensant pouvoir être influencé soit assez grand pour décider de faire les choses dans le bon ordre.


Euh...Ca reste à voir. On peut être un grand garçon et être curieux. La tentation, tu connais pas ?

Citation :

Moi, je joue ma carrière sur une journée. Mais j'ai quatorze coms. Même sur un texte court, c'est pas mal. Je pleure pas.


Déjà, si tu supprimais pas tes textes, ça aiderait à ce que les gens les découvrent. Sinon, oui, Bleu Horizon est, à n'en pas douter, ce qu'on peut appeler un succès Onirien (en évaluation et surtout en nombre de coms, la moyenne doit être dans 9-10 je crois). Encore bravo pour ça. Puisse cela t'encourager à poursuivre sans attendre aussi longtemps.

Je t'invite à te replonger immédiatement dans l'écriture de sorte à ce que naisse progressivement une sorte d'habitude (agréable, non contraignante surtout) qu'il faut stimuler régulièrement.

Du plaisir. Uniquement du plaisir.

W

Contribution du : 15/08/2014 10:56
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
Citation :

Je t'invite à te replonger immédiatement dans l'écriture de sorte à ce que naisse progressivement une sorte d'habitude (agréable, non contraignante surtout) qu'il faut stimuler régulièrement.



L'écriture, je l'ai souvent remarqué, est une correspondance. Une sorte de lettre, comme celle à Julien. Je ne serais pas surpris de découvrir qu'en écrivant à Julien, j'écrivais réellement à quelqu'un, mais je ne sais pas à qui. Je n'écris pas des histoires, j'écris à des gens. Je n'ai découvert la littérature qu'à 38 ans. Avant, je n'aimais pas lire, ça ne m'intéressant pas, mais j'ai toujours aimé écrire lorsqu'il s'agissait d'écrire à des gens. A 20 ans, tu n'as pas tellement besoin de leur écrire. Ils sont tous autour de toi, la plupart, et tu peux les voir, leur parler, les sentir. Mais les choses se passent rapidement sans que tu t'en aperçoives. Ce n'est que 18 ans plus tard que tu t'aperçois que tu n'as plus personne à qui parler. Alors, ces gens à qui tu ne peux plus parler, tu leur écris.
Avant d'arriver sur Oniris, j'écrivais à des fantômes, qui ne me liraient jamais, parce qu'ils ne l'auraient pas accepté, parce qu'ils demeuraient dans un cimetière ou étaient partis loin dans l'oubli. Et puis, c'est tout un cortège de fantômes qui s'installe dans ton esprit. Tu te mets à lire, comme ça, juste pour bien te convaincre que tu n'aimes vraiment pas ça, et tu te rends compte que des gens t'on écrit et qu'ils attendaient depuis des dizaines d'années que tu les lises. Je ne savais pas que Céline, Gary et d'autres m'avaient écrit.Tu te mets à leur répondre, sachant que, eux non plus, ne te liront jamais.

Mais la correspondance des fantômes est mortifaire. En arrivant sur Oniris, j'ai découvert progresivement l'écriture vivante. J'écrivais à des gens qui me liraient. C'est un lien entre moi et ceux qui me liront. Je pense à eux en écrivant. Y en a quelques un à qui je pense lorsque j'écris. Un, deux ou davantage. Les liens entre oniriens, des gens qui se connaissent d'une façon bien différentes que dans ce que l'on appelle communément "la vraie vie", mais qui n'est jamais qu'une autre forme de vie, sont plus forts qu'on ne pourrait le croire a priori. C'est surprenant, mais ils sont même très forts, parfois. Lorsque j'écrivais ces deux petits sonnets autrefois publiés, j'écrivais à Alexandre, c'est évident. Les correspondants ne sont pas toujours aussi facilement identifiables, mais ils sont toujours là, j'en suis convaincu. Oniris et d'autres sites équivalents ont inventé, je crois, une nouvelle forme d'écriture, à mi chemin entre la littérature et la correspondance épistolaire. Ce sont des liens forts, mais qui hélas s'étiolent ou se brisent. Lorsque la perte est brutale, tu te rends compte à quel point le lien pouvait être fort, tu te te dis que tu n'est pas un type normal, parce que tu ne savais même pas à quoi ressemblait le gars ou la fille, tu ne savais pas si son mobilier est raffiné ou s'il a des goûts de chiottes, ce qu'il mange, ce qu'il boit, s'il sent bon ou s'il pue du bec, mais tu ne sais plus à qui tu vas écrire, désormais.

Hier soir, j'ai fait exactement ce que tu préconises : je me suis mis à écire. C'est sûrement pas le prochain Goncourt, mais ça, on en s'en fout, j'en avais juste besoin. Hier soir, je pensais à Ludi en écrivant. C'est donc à lui que j'écrivais. Et puis, j'ai laissé tombé, je suis allé me coucher. J'en ai marre de la correspondance des fantômes !

Voici ce petit machin inachevé (peut-être bientôt supprimé pour publication détournée) :


L'autre jour, je suis dans la rue avec mon beau véhicule couleur chiottes. Enfin, le véhicule gentiment mis à ma disposition par mon patron, parce que mon patron, il est gentil. Mais ça, on s'en fout. Et puis, c'est pas vrai. Pour la couleur chiottes, c'est vrai, c'est juste la réputation de mon patron que j'embellis, parce que pour la caisse, je peux vraiment rien faire.
On me fait signe de me ranger sur le côté. Un type tout en bleu. Chez nous, ils sont bleus, les flics, pas verts. Bon, déjà, moi, le bleu, ça me fait comme un problème. Je suis synesthésique ou un truc comme ça. Je vois du bleu, je sue. J'ai l'impression qu'un poilu me charge à la baïonnette. Justement, il est poilu, le mec. Moustachu, plutôt. Double problème : bleu et moustachu. Y a dû y avoir un truc avec un moustachu quand j'étais petit.
Je cherche un kleenex pour m'éponger, mais j'en trouve pas. Triple problème : bleu, moustachu et pas de kleenex. Si le mec me voit suer, je suis bon pour le trou. Les flics, c'est comme les bêtes sauvages, si tu leur fais flairer la peur, t'es foutu. Justement, j'ai pas le pot, le mec à des naseaux de champion. Je récapitule pas les problèmes, mais y en a déjà une sacrée chiée. Je sais pas, mais qui a décidé de mettre les flics en bleu, d'abord ? Tu les mettrais en tongs et short à fleurs, comme tout le monde, je suis sûr que je suerais pas, on se se serrerait la paluche et on serait tout de suite copain. A condition que les fleurs soient pas bleues, bien sûr, mais les fleurs, c'est plus souvent rouge, ou jaune... enfin toutes les couleurs qui sont pas bleu. Bon, je me foutrais peut-être un peu de leur gueule, mais je le montrerais pas, parce que je sue pas quand je suis détendu. Bref, le type est pas en short, il est bleu et il s'approche. Je baisse la vitre. Je prends les devants et je lui offre mon plus beau bonjour. C'est pour compenser la sueur.
- Vous coupez le moteur, s'il vous plait !
Merde, il a paumé son bonjour, c'est pas un commode. Il est extrêmement bleu.
- Carte grise, certificat de conformité et carte d'assurance, s'il vous plait !
Il a pas le "bonjour", mais il a quand même deux "s'il vous plait" dans sa boîte à mots. Ca va, c'est juste un rustique. J'ouvre la boîte à gants et en sort une farde en plastique. Elle est à trois volets transparents, exactement de la bonne taille, un pour chaque document. C'est pratique parce qu'on peut voir les documents sans les sortir de leurs compartiments. Je suis un type organisé. Il va être content, ça va le détendre. Je lui tends la farde. Il va la prendre, puis se ravise.
- Vous êtes censé me donner les documents hors de la farde.
- La farde est transparente, regardez !
- Je n'ai pas toute la journée, Monsieur !
- Ca tombe bien, moi non plus.
C'est clair, il a décidé de me faire chier. Qu'est-ce que je lui ai fait, au fait ? C'est la couleur chiottes qui l'indispose, peut-être. Salaud de patron !
- Dans quel ordre souhaitez-vous recevoir tout ça ?
- Comment ça, dans quel ordre ?
- Je vois que vous êtes un homme exigeant, alors je cherche la meilleure manière de vous satisfaire. Dans quel ordre, les documents ?
Sa boîte à mots est vide. Bon, je choisis pour lui et sors la carte grise. Elle est rose, la carte grise. C'est fou, non ? Je la lui tends.
- Vous n'auriez quand même pas l'intention de jouer avec mes pieds ?
- Je vous demande pardon !
- Allez, donnez-moi tous les documents et qu'on en finisse !
...


Je crois que la correspondance épistolaire restera toujours la forme littéraire que je préfère, celle qui n'est imprimée nulle part ailleurs que dans l'esprit des correspondants.

Contribution du : 15/08/2014 13:06
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Re : Bleu horizon
Onirien Confirmé
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Lu avant qu'il ne soit supprimé, et vous savez quoi comme ça à chaud, quand je lis plus loin à l'attention de Tizef à propos de votre éducation : "Il m’en reste jusqu’à aujourd’hui une économie structurelle de la langue orale" et "Je crois que je mettrai toute ma vie à tenter de me débarrasser de mon éducation et qu'au moment de rendre mon dernier souffle, je n'y serai parvenu que bien imparfaitement".. :

Je me suis demandée si le bleu du gendarme que vous préfériez voir plus fleuri (dans un sens élevé) comme le langage, ne personnalise pas cette rigueur évoquée avec Tizef?

Pour l'instant elle a bien trop d'autorité la rigueur, mais dans cette ébauche que j'ai pris plaisir à lire, il y'a déjà le germe palpable d'une rébellion qui prend forme comme dans "couleur chiotte", qui me fait penser immédiatement et caricaturalement à ce passage des Bonbons versions 67

Je viens rechercher mes bonbons
Quand père m'agace moi je lui fais zop
Je traite ma mère de névropathe
Faut dire que père est vachement bat
Alors que mère est un peu snob


Le rapprochement me fait sourire, mais je suis consciente qu'il a des relents de psychologie de comptoir. Néanmoins, et plus sérieusement, vous détenez là un bon filon, on sent un décalage voulu, un recul que l'humour apporte allègrement, et j'aimerais bien que vous l'abandonniez pas ainsi, en chantier. Et si c'est refusé sur Oniris, je vous lirai avec plaisir par MP, parce qu'en tant que musulmane, arabe ayant vécu dans des pays où la censure est assez présente, il m'a fallu aussi me rebeller, et sans le désaper de ses voiles, j'ai appris qu'on peut être sept fois voilées et entamer une danse sensuelle où les formes sont suggérées, parce qu'on apprend non à les renier, et s'en délester et perdre de son identité, plutôt jouer avec, savoir quand les soulever pour ne montrer nue qu'une part, en déplaçant toute la pudeur ailleurs.

Ce que nous avons écrit hier tous les deux sur le flood se rejoint, mais son rôle dans ma vie a été primordial, la forme permet d'exhiber comme des fulgurances, par petites touches, à travers de petites saillies, cette rébellion. Et j'y ai vécu en 2008 et pendant quatre ans sur un forum généraliste, avec une bande de logophiles illuminés, bourrés d'esprits, l'émotion que procure d'appeler une chatte une chatte, sans vulgarité non, juste avoir le courage de mettre les mots sur les choses sans les distordre, et les enrober, et les couvrir, et les enjoliver : Parfois,dans certaines situations, c'est nus, crus, croustillants qu'ils sont puissants, et libérateurs . Le flood a été l'occasion de jeux de mots, de joutes pas possibles, aussi absurdes que délirantes, de bombardement de mots nouveaux que je buvais à m'en enivrer, parce que tout passait dans un cadre ludique.

"Les liens entre oniriens, des gens qui se connaissent d'une façon bien différentes que dans ce que l'on appelle communément "la vraie vie", mais qui n'est jamais qu'une autre forme de vie, sont plus forts qu'on ne pourrait le croire a priori. C'est surprenant, mais ils sont même très forts, parfois"

J'ai vécu ça aussi, je le vis encore, c'est enrichissant. J'écris pour tellement de personnes rencontrées au gré de mes errances virtuelles. J'écris ce que j'écris, comme j'écris aussi grâce à ces rencontres greffées dans mon style où elles ont laissé leur empreinte. Et rien ne m'agace plus que cette phrase "ce n'est que virtuel" qu'on utilise à tort et à travers et qui a perdu son sens maintenant que le virtuel fait partie intégrante de notre réel. Le virtuel est un outil, il a la puissance qu'on veut lui accorder. Il peut être maléfique, abstrait, insignifiant, mais il est richesse quand on sait s'en servir.

Des auteurs oniriens, avec le temps laisseront leur emprunte en moi, et comme une éponge dans un an, je vais découvrir peut être que j'ai un peu de vous, de Socque, de Jaimme, de Louis, de Pimpette, d'Hellian, de Ludi, etc etc (liste longue de ceux qui me touchent pour différentes raisons, sans parler de ceux que je n'ai pas encore lu).

Je n'ai pas oublié vos questions sur mon arabité, ça viendra peut être un jour, pas sous la forme de questions/réponses, mais plus d'un texte s'il passe, s'il ne passe pas je vous l'enverrai quand même.

Contribution du : 15/08/2014 14:09
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
Widjet,

Citation :

je me suis laissé porter sans me dire que c'est du stony


Je n'avais pas suffisamment prêté attention à cette phrase. Plus exactement, je n'y avais pas suffisamment réfléchi.
Il me semble qu'il s'agit d'un glissement masquant l'ampleur de l'exacte réalité.
Bien sûr, je ne te connais pas aussi bien que tes proches, mais tout de même un tout petit peu.
Je crois que, non seulement tu ne t'es pas dit que c'était écrit par Stony, mais surtout que ce n'était pas écrit à quelqu'un d'autre qu'à toi (ou écrit par quelqu'un d'autre que toi; je ne possède pas les éléments qui me permettent de trancher). J'y reviendrai d'ailleurs lorsque j'aborderai le commentaire de Marite.
Je sais depuis longtemps déjà que tu entres facilement dans un texte évoquant des relations fraternelles... même s'il est écrit par Stony.

Je ne voudrais évidemment pas être indiscret, mais pourrais-je te poser une question ?

Qui étais-tu en lisant ce texte ? Albert ou Julien ?

Contribution du : 15/08/2014 16:12
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Re : Bleu horizon
Visiteur 
Uranie,

J'allais écrire "Comme j'ai hâte de vous lire, en public ou en privé !", mais que votre texte passe ou ne passe pas, j'ai déjà commencé de vous lire et j'y prends à chaque fois le même plaisir. Intense, même.

S'agissant du vêtement du policier, je ne pense pas que vous fassiez de la psychologie de comptoir. Vous pourriez avoir raison ou tort, encore faudrait-il que je sois moi-même capable de vous l'indiquer, mais j'ai souvent remarqué que je ne comprenais que bien plus tard ce que j'avais écrit, alors que mon inconscient le savait déjà puisque c'est lui qui écrivait. Il s'agit sans doute de l'axe le plus profitable pour retravailler un texte : extirper l'inconscient qui s'y niche et soigner la forme non pour elle-même, mais pour renforcer le fond et supprimer tout ce qui le dénature ou le masque.

Je peux vous donner un coup de main dans l'analyse que vous avez entamée, mais je n'ai pas de meilleurs outils que les vôtres pour le faire. Tout au plus puis-je espérer détenir un peu plus de matière, mais l'accès n'y est pas toujours aisé.

Je ne crois pas avoir de contentieux avec la rigueur. Au contraire, je la cultive souvent et j'en tire profit, et même plaisir.
La difficulté consiste à parvenir à faire la distinction entre des notions voisines, mais qui, lorsqu'on commence à y voir plus clair, révèlent parfois entre elles un gouffre énorme.

Ainsi, la notion qui me pose problème n'est pas du tout la rigueur, mais la rigidité. La rigueur ne se transforme en rigidité que par paresse intellectuelle, éventuellement par manque de cœur, pour évoquer un organe où l'on ne situe plus depuis longtemps autre chose qu'une pompe, mais que l'on continue tout de même d'utiliser pour la commodité de l'image qui, bien qu'éculée, conserve de sa pertinence, puisque sans cette pompe, le sang ne circule plus et la vie s'éteint, jusqu'à la rigidité cadavérique, ce qui, par l'intermédiaire du médecin légiste, nous ramène à notre propos... et accessoirement à Proust, mais seulement pour le clin d'œil assouplissant le sérieux.
J'apprécie beaucoup la rigueur, mais déteste la rigidité.

Deux autres notions voisines, mais entre lesquelles il existe un gouffre : autorité et supériorité.
Je n'ai pas le moindre problème avec l'autorité dès lors qu'elle est attachée à une fonction. Mais elle m'est insupportable dès lors qu'elle est utilisée pour marquer un statut, généralement supérieur.
Je ne conçois l'autorité que dans un rapport égalitaire. Toute autre situation me pousse au défi visant à détruire la supériorité illégitime. Le défi n’est pas nécessairement spectaculaire, il peut être subtil, mais il cherchera toujours son chemin pour trouver un endroit où se poser. Le blues existerait-il s’il n’y avait pas eu d’esclaves aux Etats-Unis ?
L'autorité en elle-même ne fait pas peur, mais j'ai peur des pouvoirs qui lui sont nécessairement attachés pour qu'elle puisse s'exercer. Il n’y a rien à craindre de ces pouvoirs s’ils se limitent à l’exercice de l’autorité et proportionnellement à ce que requiert la situation, mais ils ont potentiellement une puissance extraordinaire et peuvent devenir ravageurs s’ils sont utilisés, non pour l’exercice de l’autorité, mais pour atteindre un statut supérieur, car on ne peut souvent y opposer que peu de choses, voire rien du tout. Lorsque rien n’est possible, on ne peut subir que les conséquences. Même lorsque des possibilités de recours existent, il n’est pas toujours simple de les mettre en œuvre, et faut-il encore avoir connaissance de leur existence. La notion d’abus de pouvoir existe, mais encore faut-il qu’il y ait des structures de contrôle et des moyens raisonnables de les solliciter.
La seule existence de ces pouvoirs, même s’ils ne sont pas utilisés ou avant qu’ils le soient, peut induire des comportements qui ne se produiraient pas si ces pouvoirs n’existaient pas, indépendamment de la personnalité de celui qui les possède.
C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre à Ninjavert en évoquant une fonction de conciliateur, ou de tampon, je ne sais pas comment il faudrait l’appeler. Il serait absolument essentiel que cette fonction ne soit attachée à aucun autre pouvoir que ceux que possède également celui auquel on s’adresse, de sorte que la relation soit strictement égalitaire. Je suppose bien sûr qu’il l’a compris.

Cette histoire de contrôle policier m’est arrivée il y a quelques jours. Elle est tout à fait banale. Il s’agit d’un contrôle des papiers tout ce qu’il y a de plus habituel et je n’étais bien sûr pas le seul à devoir m’y conformer. J’ai dû me ranger sur le côté et présenter les papiers du véhicule. On me les a rendus et je suis reparti. C’est tout. Ce qui m’intéresse, c’est l’aspect psychologique qu’elle contient.
J’ai d’abord été surpris par l’attitude spontanée du policier : attitude très sèche, expression très froide, absence des marques habituelles de cordialité (pas de bonjour, par exemple, malgré que je lui aie moi-même dit bonjour), sans jamais toutefois qu’il se montre véritablement impoli, je le précise. A ce stade, j’ai pu l’admettre facilement en me convaincant que, peut-être, il avait eu précédemment à faire à des personnes désagréables, qu’il était cocu de fraiche date, que sa grand-mère venait de décéder, qu’il avait une rage de dents, que la confiture avait coulé de sa tartine le matin même en souillant son pantalon ou que sais-je.
Un mot, dans sa bouche, a suffi pour que je me trouve dans une disposition déjà tout autre : le mot « censé » (« Vous êtes censé me donner les documents hors de la farde »). Là, je me suis trouvé, non pas devant de la rigueur, mais devant de la rigidité et mon esprit a battu la campagne. Par ce mot « censé », j’ai cru pouvoir comprendre qu’il s’agit d’une disposition qu’il exige habituellement, mais que, bien qu’il comprenne qu’en l’occurrence cela n’ait aucun sens, il s’entêtait à exiger quelque chose d’absurde. Je lui signale poliment que la farde est transparente et lui me fait remarquer que je suis en train de lui faire perdre son temps. Non seulement, il perdait son temps à cause de son attitude, mais il perdait également le mien, ce qui manifestement n’effleurait pas son esprit. Là, il m’a semblé qu’on glissait tout doucement de l’autorité à la supériorité et l’envie du défi me chatouillait sérieusement. Je lui aurais bien déclamé quelques alexandrins avec une rime en foutre, mais je me heurtais au problème du pouvoir, car bien que n’ayant aucun cadavre dans mon coffre, je suppose qu’il est toujours possible de découvrir quelque infraction de derrière les fagots, en cherchant bien, et je me serais sans doute retrouvé avec une prune salée, voire avec un outrage à agent ou quelque similaire connerie. Lui avait tout pouvoir pour me faire chier et moi, probablement aucun. J’ai jugé que la stratégie du zèle serait préférable à celle de l’insubordination, d’où la suite. Un jour, j’irai peut-être me confesser à quelque abbé et lui avouer que je fus très satisfait en découvrant sa moue contrariée à chaque fois que passait un véhicule qu’il ne pourrait contrôler.

Finalement, Uranie, je ne sais pas du tout pourquoi Ludi m’aurait inspiré l’écriture d’une historiette basée sur cette anecdote. Peut-être aurez-vous une idée à me soumettre.



Je me rappellerai toujours ces répliques du film "Le président" (interprété avec brio par Jean Gabin et Bernard Blier). Un homme, ayant autrefois connu celui qui exerce actuellement les plus hautes fonctions de l'état, vient voir ce dernier pour lui parler, si je me souviens bien, des difficultés que rencontre son entreprise, et sollicite son intervention pour l'aider, argumentant d'une ancienne amitié qui, semble-t-il, n'aurait existé que par intérêt, ce que le président marque en refusant de le tutoyer. Le président refuse poliment, mais sèchement, et l'homme lui dit : "Mais vous pouvez tout !". Et le président lui répond : "C'est bien pour cette raison que je ne peux pas tout me permettre".

Dans le même registre, mais un contexte totalement différent, il existe une scène, dans le film « La liste de Schindler », qui vaut son pesant de cacahuètes. Oscar Schindler, en quelque sorte nazi repenti, entretient une fausse complicité avec le responsable d’un camp de concentration. Ce responsable, d’une barbarie absolue, est ivre du pouvoir de vie et de mort qu’il possède sur les prisonniers du camp et sur lesquels il tire de son balcon après avoir pris son petit déjeuner. Schindler, qui sait ne pas pouvoir compter sur la moindre compassion, exploite habillement cette ivresse en explorant l’autre versant de ce pouvoir et parvient à convaincre le responsable que le véritable pouvoir consiste précisément à ne pas faire usage des moyens qu’il lui donne. En décidant d’épargner la vie, il ne fera qu’exprimer de manière plus puissante encore le pouvoir qu’il a sur elle. Hélas, cette stratégie ne fonctionnera qu’un temps.

Contribution du : 16/08/2014 04:02
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