Bonjour,


Dans un paysage rural, le chasseur a une réelle utilité que beaucoup oublient ou ignorent : il joue un rôle de régulateur des populations de cervidés et suidés.
Pourquoi joue-t-il ce rôle ? Parce que les grands prédateurs naturels de ces animaux (ours, loup, lynx) se sont raréfiés ou ont disparu en France, même si le deuxième semble progresser (timidement) à nouveau et est depuis peu attesté en Champagne et en Lorraine. - Ne parlons même pas de la Belgique.

Dans beaucoup de régions, les chevreuils, les sangliers pullulent : à tel point que des parcelles immenses de champs de maïs, par exemple, sont ravagées (je l'ai constaté), et que le "gros gibier" est régulièrement aperçu en milieu urbain.

Ces faits établis, l'amoureux de la nature que je suis (et je n'aurai moi non plus jamais besoin d'avoir un fusil dans les mains pour l'aimer) regrette que les clichés associés aux chasseurs (buveurs, viandars...) soient si souvent vérifiés.

A.

Que les pro-chasseurs continuent leur panégyrique, chacun a le droit entier de s'exprimer.
De là a vanter leur utilité (?!), que l'on me permette de sourire pour ne pas dire de me désoler de ces propos.
La planète a ses prédateurs sans que l'on n'ait besoin des fous de la gâchette, qui ne risquent pas grand chose bien sûr, sauf de se flinguer entre eux.
Au fait, toutes les cartouches vides que l'on foule dans la nature, il n'y a pas que du carton bio-dégradable, non ?

Les anti-chasseurs sont des ''chasseurs de primes'' ? Tiens, c'est original !
Bon, je vais abandonner ce fil et n'y reviendrai pas. Ce n'est pas l'endroit, je pense, pour un débat de ce type qui restera, hélas, toujours stérile...
Cordialement à tous

Je pense quoiqu'on en dise ( y compris l'auteur) que nous partons d'un texte (même si partie prenante) équilibré et intelligent et qu'il y a, à ce sujet comme sur d'autres matière à échanger et forcément s'enrichir. Je regrette (d'où ma précédente intervention) l'absence de personnes pratiquant la chasse sur ce fil, simplement. Au bout du compte si s'affronter et juger sont les seules options possibles, je suppose aussi qu'il vaut mieux en rester là.

Yves, le "p" de chasseurs de primes est barré, c'était juste une pointe d'humour... sans doute déplacée, désolé!

Citation :

Oui sans doutes, et c'est un des alibis des chasseurs, mais eux-mêmes contribuent à cet état de fait à savoir via l'agrainage (les chasseurs nourrissent le gibier qu'ils tuent ensuite).

Il parait aussi que des chasseurs auraient " lâché des bêtes croisées avec du cochon (soit une prolificité bien supérieure car le vrai sanglier n'est pas censé faire plus de 4 à 6 petits par an alors que le croisement donne trois portées en 2 ans de 8 à 12 petits...)."
cf. http://www.actu-environnement.com/ae/news/regulation-population-sanglier-cervides-chasse-17099.php4.

Et finalement, ce sont souvent eux qui régulent les prédateurs naturels des espèces posant problème, ensuite ils régulent les espèces en question, bref dans tous les cas ils se font plaisir, et ce faisant souvent nous emmerdent.

Pour ma part je ne vois pas de surpopulation dans ma campagne.

Il y a quelques années une laie est venue mettre bât sous un sapin juste derrière chez moi, sur un petit bout de colline qui m'appartient, quand elle est repartie avec ses petits elle en avait déjà perdu deux, à cause du froid et de la faim je suppose car elle n'avait pas bougé pendant une dizaine de jours, j'en déduis que dans des conditions normales la prolifération ne serait pas si importante.

Je trouve les automobiles bien plus envahissantes ces dernières décennies que les sangliers et les cerfs. Lorsque j'étais enfant, il avait trois voitures dans le village où j'habitais, maintenant dans le même village il y a au minimum deux voitures par foyer (les deux parents)...faudrait aussi réguler cette expansion incontrôlée et même encouragée, peut-être, bon en même temps les voitures participent aussi utilement à la régulation du gibier au grand dam des chasseurs qu'elles privent de proies.

En France en 2013 : 56812 accidents automobiles faisant 3268 morts à 30 jours.
En France : "La Sécurité routière compte quelque vingt personnes tuées chaque année à cause d'un accident avec un animal sauvage, mais ses statistiques sont, de l'avis général, sous-évaluées. "

En outre de très nombreux accidents de la route impliquant du gibier sont dus a des actions de chasse.
Qu'on nous fasse peur avec ce qui est réellement effrayant, pourquoi pas, et ça peut être salutaire, mais pas avec des mythes et dans ce registre on a des champions, pas seulement pour justifier la chasse, enfin pas que la chasse au gibier, il y a bien d'autres proies potentielles...en ces temps.

Pour en revenir à nos moutons, enfin..., un ancien collègue belge alors qu'il roulait sur une route traversant un bois, avec à bord de son véhicule ses deux enfants en bas-âge, se fit couper la route par un cerf, derrière le cerf un chasseur a fait feu, son tir croisant la trajectoire du père de famille...ça fait froid dans le dos, non ?

En outre les primes d'assurance chasse (responsabilité civile) sont ridiculement basses tout en prévoyant des capitaux d'indemnisation très élevés en cas de sinistre, au hasard : https://www.gmf.fr/protection-juridique-loisirs/assurance-loisirs-animaux/assurance-chasse#le-detail-de-votre-assurance-cha ce qui ne peut qu'encourager les va-t-en-guerre, il me semble.

Si ceux qui me connaissent constataient que, parce que j'ai avancé un seul argument favorable à la chasse, je passe pour un ardent défenseur des chasseurs (dont je fais même le "panégyrique", paraît-il !) ils riraient bien... ou seraient consternés.


J'entends bien les arguments "anti-chasse" de Corbivan, et même j'en fais miens certains : je ne suis pas un adepte de cette activité ; et ses adeptes ne suscitent pas chez moi de sympathie particulière. La fin de ma première intervention était pourtant explicite, je crois.

Seulement, en dépit des nuances apportées par Corbivan, je maintiens mon argument (le seul que j'avancerai, car je ne tiens pas à défendre ceux qui trouvent du plaisir à tuer un animal) : les chasseurs jouent, d'une manière générale, un rôle de régulation compensant la disparition des grands prédateurs naturels, même si les premiers ont contribué (il y a des décennies) au déclin des seconds.

Oui, il y a un tas d'inconscients, de pervers, d'alcooliques, parmi les chasseurs mais je n'oublie pas que les plus belles pages que j'ai lues à propos des rapaces ont été écrites par ... un chasseur.

Je m'exprime la tête froide, sans passion, voilà tout.

A.

Bonjour,
Quelques infos et avis :
- Assurance : Le prix déclaré « pas cher » ne comprend que la responsabilité civile, pas la garantie de ses propres dommages. Si elle paraît peu chère, c'est justement parce qu'il n'y a pas beaucoup d'accidents… Faites confiance aux assureurs, ils gèrent des risques et des finances, pas des incitations à chasser.
- Regrets du passé : Pas trop de rapport avec la chasse… Le temps passe, le progrès laisse des traces, c'est un classique. Pour ne prendre qu'un exemple, celui de l'électricité, personne n'a envie de vivre à la bougie, ou de laver son linge au lavoir. Il en est de même avec les voitures, chacun est influencé par l'évolution de la société et de la civilisation.
- Tolérance : Les chasseurs représentent un groupe humain, et en dehors de partager le plaisir de la chasse, ils ont des profils variés, respectueux ou non de la nature, et utiles, parfois, pas toujours bien sûr. S'exprimer par des clichés et des caricatures ne fait pas progresser les échanges.
- Se regarder aussi : Moi, je ne chasse pas, mais j'ai beaucoup pêché avec mon grand-père… Y a-t-il une différence ? Je mange des huîtres… J'ai découvert la maltraitance animale, dans différents reportages, les vaches qui reçoivent des coups de bâton dans les pattes pour aller plus vite à l'abattoir, les poussins qui après triage sont balancés vivants dans des broyeurs, les élevages industriels de poules etc
C'est ça notre société, pas les amis des animaux d'un côté et les sanguinaires alcooliques de l'autre.

J'allais aussi à la pêche avec mon père et puis plus tard seul ou avec mes fils...jusqu'au jour où lisant un manuel de pêche dont l'auteur conseillait de tuer au plus vite les poissons qu'on voulait consommer, j'ai suivi son conseil et ça m'a remis un peu en face de la souffrance du poisson, mais surtout j'ai eu une révélation : les poissons ne savent pas crier.

Pour la nostalgie...on peut voir cela comme l'histoire, forcément passée, et constater certaines évolutions, et puiser dans le passé des exemples d'autres façons, d'autres expériences, qu'on ne peut pas réactualiser, sans doute, mais qui peuvent inspirer d'autres pratiques que celles que sous-tend le progrès. Ceux qui ne le connaissent pas pourraient lire Jacques Ellul, à propos du progrès, de son ambivalence et de son autonomie, et aussi d'une des conclusions d'Ellul dans une autre partie de son œuvre qui est : de se retenir.
Bon de nos jours prêcher l'abstinence est mal vu, même si c'est de s'abstenir d'aller allégrement et très vite percuter un mur, ou de se jeter dans un ravin.

Tout ça pour dire qu'il ne s'agit pas d'être passéiste mais un peu lucide.

Pour les chasseurs, il y a un aspect de la question qu'on a pas vraiment abordé dans ces échanges. C'est le pourquoi de la chasse, qu'est-ce qui titille le chasseur, à quoi répond ce loisir ?
A mon avis, ce n'est certainement pas par amour de la nature, ni par altruisme citoyen, que les chasseurs se lèvent tous les dimanches matin (au minimum), font des kilomètres à pied, se gèlent les miches par tout temps, ni pour réguler quoi que ce soit. Bon, dans le meilleur des cas, supposons qu'ils soient moins nuisibles qu'utiles, ce qui les animent est à mon avis : pure recherche de plaisir et de puissance.

Au fond ce sont aussi de grands enfants qui jouent aux trappeurs et aux cow-boys, j'en sais quelque chose ayant aussi à une époque tenu un fusil dans ce contexte.

Imaginez ce sentiment de puissance : pouvoir atteindre mortellement un animal à des centaines de mètres, et puis sortir son grand couteau pour ouvrir la bête, jouir du sang chaud qui s'écoule, de toutes ces effluves, et rapporter son cadavre à la maison, puis jouir encore de la discussion avec les potes autour d'un vin chaud, au bord du chemin, ou autour de la table du banquet. Ils se sentent enfin solides et décideurs – de la vie d'autrui, et du coup ils se sentent vivre.

C'est un grand divertissement. Et alors, pourquoi ne pas apprécier que certains s'amusent pendant que d'autres rasent les arbres la trouille au ventre (je parle à la fois des promeneurs et du gibier) ?

Ok, j'essaierai de ne pas gâter leur bonheur (par exemple en leur offrant des tailles haies et des caisses de bière pour qu'ils continuent quand même à entretenir les chemins forestiers...équitable, non ?) mais si je pouvais interdire la chasse et la corrida, je le ferais sans hésiter, et la ferme des mille vaches aussi.

Bon je vais en rester là. Je crois que j'ai tout dit cette fois.

Merci encore à tous ceux qui se sont exprimés sur le sujet et croyez bien que je respecte chaque opinion.