Ce n'est pas vraiment mon habitude d'intervenir dans ce lieu, mais pourquoi aller si vite apporter des explications dans le forum, vous auriez pu laisser le temps d'apprécier votre texte, tel quel, c'est couper l'herbe sous le pied, et là, vous venez de me couper mon envie.

Marie Ange

Tant pis.

W

Remarque Widjet que même si c'est précipité comme intervention cela vaut mieux que de ne pas donner le moindre signe après une publication.
Bien sûr le fond est important mais c'est la force émotionnelle présente dans l'écriture du texte que j'ai apprécié.

Bon sang, chaque fois que j'écris ton pseudo j'ai un doute et je suis obligé d'aller voir si il faut un "j" ou un "g" depuis que je me suis fait rembarrer à mes débuts sur Oniris.
Traumatisme qui dure depuis 3 ans !!!

Mais par contre, j'adore commencer par ce "W" qui me fait penser à Pérec.

Merci Robot !
C est ce qui importe pour moi, l'émotion.
C'est l'objectif suprême.

Il me fallait aussi faire parler les non dits, exprimer cette peur latente qui naît à la seconde où on devient parent.

Pour mon pseudo t'embête pas fais comme certains dis juste W.

W

Pouet et les autres

En vers, ça donnerait ça ? (ai rajouté la strophe dont je parlais)

Donc : petite enquête, ça le fait mieux ou pas ?
Je perds pas en "originalité ?"

LE GRAND BAIN

Toi.
Quatre ans sur des pédales
d’un beau vélo sans freins.
Une crevette qui dévale
avec deux roues en moins.
Ma poitrine qui s’emballe.
Moi et la trousse de soins.

Toi.
Sûr que t’étais capable,
piscine Saint Sébastien,
nager comme les Naïades
sans bouée, gros malin.
Et mon coeur en chamade,
tout près du grand bassin.

Nous.
Vacances d’été, à Naples.
La copine du mois d’aout,
la Biafine, la varappe.
« Va pas te rompre le cou
où je tombe dans les vapes ».

Toi.
Tes vingt ans, ce jour-là.
Le rond-point, le crachin
sous les roues du Vespa.
Et ton casque à la main.
Dans la rue des Lilas
ne pousse que le destin.

Moi.
Et refranchir le seuil.
Pitié-Salpêtrière.
La chambre et le fauteuil.
Un prétexte, une poussière,
coincée là dans mon oeil.
Pas regarder ta mère.

Toi.
Ton sourire de légende
qui voudrait, je sais pas,
une fleur, une offrande.
Je fais n’importe quoi.
Juste pour pas entendre
ce que tu dis tout bas.

Toi.
Au milieu des requins,
des machines et des câbles.
Je te ressers du vin.
Tu vois, c’est préférable
que d’aller voir plus loin,
ce putain marchand d’sable.

Moi
qui te refuse rien,
ne compte pas sur moi.
Te libérer, gamin,
faut pas m'demander ça
même si y’a des dauphins.
Te laisser partir, toi,
plonger dans le grand bain.

Plonger
dans
le grand bain.

Perso je préfère comme ça. Je trouve que c est plus "lisible" et ca participe encore plus à cette impression de rythme saccadé et rapide

Le texte se prête bien à cette présentation là!
C'est tres bon!

Comme quoi
pas d'idées toutes faites du genre:
Des vers toujours
pas de vers jamais

Liberté à l'inspiration,à la recherche de ce petit remuement d'émotion qui signale que la poésie est là...

La Pimpette

Bonsoir W,

En effet, pour moi les strophes conviennent mieux à votre texte.

Et merci pour l'éclairage apporté par ce forum que je lis heureusement après vous avoir commenté!

je ne suis pas convaincue par la strophe supplémentaire, à cause du nous, qui brise le couple père/fils, le nous pouvant être toi+moi mais aussi " la famille" en vacances à Naples ( d'ailleurs, il y a la copine dans cette strophe!)

Plumette

Encore merci, autant de manifestations, c'est cool!!

Je ne sais pas si je préfère la version d'ici ou celle de là-bas, mais je peux en tous cas dire que je les préfère, l'une comme l'autre, à ce que j'ai parfois lu de toi. Puisque je t'ai cassé les burnes sur d'autres textes, il me semble indispensable de dire que j'ai plutôt été agréablement surpris par celui-ci.

J'y retrouve certes des éléments qui me sont autant insupportables que dans d'autres textes, principalement cette manière de mettre de l’emphase en débutant chaque strophe par "toi" ou "moi". Si je devais trouver un équivalent appliqué à un autre genre, je parlerais de "poésie de gare", mais après tout, ce ne sont que trois lettres à supprimer en début de strophes et sans celles-ci qui me font juste rigoler, le reste est beaucoup plus digeste. Bien sûr, il y a aussi ces requins et ces dauphins. Trop compliqué. Peu compréhensible. Poésie au pied de biche. La simplicité est beaucoup plus efficace.

Mais alors que je ne supporte pas, d'ordinaire, ta manière de vouloir nous enfoncer dans le crâne des émotions à grand renfort d'adjectifs et de descriptions à rallonge, j'ai été séduit, par exemple, par l’évocation elliptique suivante :
"Un prétexte, une poussière coincée, là, dans mon œil. Pas regarder ta mère."
Ce serait encore mieux avec "dans l'oeil" plutôt que "dans mon oeil", mais c'est un détail.
Fais-toi confiance ! Fais-nous confiance ! On est pas complètement con. On a pigé. Pas besoin d'en faire plus. Faire plus, c'est faire moins, beaucoup moins, dramatiquement moins.

Sinon, pour l'anecdote, j'ai lu que envisageais une relation père/fils, mais en lisant le texte avant ce fil, j'avais spontanément pensé à une relation frère/frère, sans doute parce que je sais que ces relations te sont chères. J'y ai également retrouvé la "piscine Saint-Sébastien" qu'il me semble avoir déjà aperçu dans au moins un autre texte. Peu importe en réalité. L'important, c'est que j'aie trouvé l'ensemble crédible.