Bon..., je préfère rester.

W

Salut nouvelliste,

Widjet : « Ok aussi avec toi sur le style. C’est pas un scoop (pour toi). Je ne suis pas très bon dans ce domaine à fortiori lorsque le texte est long »

Je ne pense pas avoir jamais dit que ton style était foncièrement mauvais. Le style est une affaire trop personnelle pour faire l’unanimité. Même des auteurs comme Proust ou Céline peuvent inspirer de la répulsion dans ce domaine. Pour être franc, il suffirait de peu de chose pour qu’il soit à mon goût. Il suffirait d’en retrancher plutôt que d’en ajouter, ce qui à mon sens est plus facile. Le trop-plein peut être dégraissé avec un peu de méthode, le vide lui, est plus difficile à combler. Quand on a peu d’idées, on a beau savoir écrire, ça ne remplit pas les pages.

Par exemple, cette histoire de métaphores un peu chargées, je trouve qu’en plus ça ne correspond pas à l’idée que je me fais de toi en train d’écrire. Nulle part dans tes quelques poèmes je n’ai remarqué ce style chargé. Alors pourquoi penser que leur place est dans la prose ?
Et puis les adjectifs, on pourrait dire que c’est de l’acharnement à toujours en parler, mais c’est vraiment la plaie du style. Je parle surtout des épithètes, c’est-à-dire ceux qu’on peut supprimer sans que la phrase devienne incohérente. Dans la phrase : « J’ai mangé une pomme verte », le seul mot qu’on peut supprimer c’est « verte ». En quoi cette épithète est-elle importante pour le lecteur ? C’est à l’auteur de se poser la question.

On accuse l’épithète de trois défauts principaux :
- Il a tendance à tout décrire aux dépens du confort du lecteur.
- Il a tendance à tout interpréter aux dépens de l’autonomie du lecteur.
- Son accumulation est souvent une paresse d’auteur pour éviter tout travail analytique.

Je suis d’accord avec ça. L’emploi d’adjectifs facilite souvent une première écriture, justement pour les trois raisons données au-dessus, pour synthétiser en quelque sorte la pensée ; mais rien de plus facile lorsqu’un chapitre est écrit, de supprimer ceux qui finalement paraissent inutiles ou au contraire de les transformer en un développement plus analytique.

Voilà Widjet quelques idées du lecteur lambda que je suis.

Ludi
lecteur occasionnel

C'est très clair, pertinent et très bien exprimé Ludi.
Je suis d'accord sur tout ça.
Tu prêches un convaincu (mais doublé d'un paresseux)

Après, j'ai pas dit que tu trouvais mon style mauvais.
Je pense sincèrement ne pas écrire assez bien, pour certaines des raisons que tu abordes dans ton post. Mais, je crois que mon plaisir de raconter, ma volubilité, mon côté trop loquace (à l'oral, c'est pire tu sais ! Enfin, sur les sujets qui me passionnent : lecture, écriture, ciné, ou relations humaines, parce que pour le reste je suis muet comme une tombe, inculture oblige), fait trop partie de moi.

Pour les poèmes, je procède différemment. Je ne projets pas comme conteur alors que pour la prose, je m'assois mentalement dans un rocking chair et devant un feu de cheminée et je me donne le sentiment de dérouler un récit avec ce qu'il faut comme ingrédients pour captiver. Enfin, essayer de captiver. D'où les rajouts, les moults détails (alors que c'est la partie que j'exècre le plus, décrire), les afféteries, le faire joli, l'enrobage, le fait de faire durer, prendre le temps, agacer, faire des digressions pour éloigner le lecteur e l'intrigue et l'énerver, titiller son impatience, bref, JOUER avec lui. En poésie, je m'amuse peut-être un peu moins et je cherche moins à divertir ou passionner mon lectorat (sans doute, je sais pas) ; je prends ça plus légèrement (car conscient de ma relative médiocrité dans ce registre, donc je me prends moins la tête).

Mais, pour en revenir aux nouvelles (et même à mes romans) je sais que je peux dégraisser et j'essaie (avec des résultats mitigés à ce jour) de progresser là-dessus. Je me donne 20 ans !

Merci mec

W

merci Veilas d'avoir fait remonter ce texte qui commençait à prendre la poussière.

Je note à nouveau sur la haute dose de descriptions.

Sur l'empatement des paragraphes, totalement d'accord.

Merci d'être aller au bout quand même.

W

Merci David de ton passage.

Merci pour la correction (sur les toits) et ton point de vue.

Je me contenterais de t'avoir surpris par le dénouement.
Toujours ça.

W