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Re : Platon
Maître Onirien
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Slt Corbivan,

Alors oui le poème n'a rien d'autobiographique.
Non je n'ai jamais eu de chien, là je parle en tant "qu'adulte", depuis que j'ai quitté le nid quoi, car j'ai grandi avec plein d'animaux, des chiens notamment.

Sinon j'ai pu côtoyer, durant ma jeunesse un brin agitée, pas mal de personnes, plus ou moins "exclues", plus ou moins "à la marge" comme on dit. Mais je n'ai jamais "vécu" dans la rue.

Sinon je suis tout sauf un intellectuel hein, si tu connaissais mon parcours scolaire..

Je ne viens pas non plus d'un milieu "favorisé", si tu connaissais l'endroit où j'ai grandi...

Après, je sais pas. Toujours la fameuse question de la "validité" d'un écrit qui n'a pas été vécu de l'intérieur...

Je me dis aussi, que ça fait un peu "justification" ce que j'écris au-dessus, et d'une certaine façon ça m'emmerde.

Je me dis surtout que si on devait écrire que sur ce qu'on a réellement vécu, ça tournerait court et puis autant écrire un journal intime.

Je sais pas moi, si on parle de Tolkien, de Lovecraft ou de n'importe quel auteur de thriller dont le narrateur est un cannibale fétichiste des orteils ... On parle de "validité par l'expérience"?

Bref je t'avoue que je ne me pose pas ce genre de questions quand j'écris.

Contribution du : 24/07/2017 22:24
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : Platon
Visiteur 
Salut Pouet,

moi non plus je ne me pose pas cette question quand je lis certaines œuvres dont je suis persuadé à priori qu’il s’agit de fiction, d’ailleurs sans tes explications je ne serais pas revenu dessus.
De plus ayant perdu un chien il y a 4 mois j’ai été d’autant plus attentif à ton texte.

Plus généralement, j’ai le sentiment que lisant des nouvelles, par exemple, je me pose moins la question du rapport au sujet, je me pose bien un peu la question de la crédibilité rapport au thème, mais pas de la même façon.

Autre possibilité, si l'on parle à la première personne de parachutisme ça me laissera froid, car je ne pratique pas ce genre de sport.

Mais le "je", principalement en poésie, m’interpelle toujours autrement que les autres formes plus impersonnelles, d’autant plus (comme déjà dit) si je connais le sujet, ou le thème par expérience.

Il y a là un rapport à la vérité mais dans un contexte très particulier pour moi.

Je crois que d’un point de vue littéraire ma question n’a pas grand sens, car ton poème prouve que l’on peut très bien décrire ou évoquer des situations qui nous sont 'étrangères' et c’est le talent de l’écrivain ou du poète qui permet cela.

D’un point de vue du rapport à la vérité, c’est autre chose, comme quel crédit apporter à un ouvrage sur la chirurgie cardiaque écrit par un lecteur, même éclairé, d’ouvrages de médecine, mais n’ayant aucune expérience de chirurgien…

Peut-être l’écart est-il entre une 'science' exacte (ou du moins où l’exactitude est essentielle), et une autre où le sentiment, ou l’intuition, devraient être primordiaux, ou peuvent l’être sans perte de valeur.

C’est d’ailleurs pourquoi en poésie, outre que le ‘je’ me semble à utiliser avec précaution (rapport au vrai, à l’authenticité), la technique poétique me semble parfois presque incongrue, ou de trop, car (encore une de mes lacunes) j’ai du mal à envisager la poésie autrement que comme un cri, même si souvent ce n’est qu’une plainte qui semble sourdre, ou à l’opposé un sourire dont on devine à peine l’esquisse.

En résumé, c’est un peu le domaine des sentiments, et ce pourquoi, pour moi, se pose la question de la sincérité. Car, on peut se tromper de sentiment, sur ses propres sentiments, on le fait tout le temps, mais ce que je trouve dommage c’est de tromper les autres.

Entends-moi bien, je ne dis pas ici que tu as trompé qui que ce soit, puisque tu as joué franc jeu, et d’ailleurs pour écrire un poème comme 'Platon' il faut nécessairement avoir la fibre canine… si je me pose la question c’est plus généralement.

C’est peut-être encore une bête question de ma part, mais le rapport à la vérité (je dis la vérité, je veux dire celle qu’on peut appréhender suivant ses moyens) d’un texte est importante… soit, il faut poser quelle vérité l’on vise.

Peut-être même que cette vérité est parfois simplement celle de la beauté, dans la belle écriture par exemple.

A+

Corbivan cogitant…

Contribution du : 25/07/2017 09:29
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Re : Platon
Maître Onirien
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Je cogite très peu perso...

Tout ce que je sais c'est que j'aime assez "me mettre dans la peau de.." quand j'écris. Une femme enceinte, un vieillard, un facho, un gamin etc etc... C'est, entre autre, ce qui me plaît dans l'écriture.

Je ne vois pas bien pourquoi et en quoi la poésie devrait être différente de la nouvelle ou du roman dans son rapport à la vérité et à la fiction.

J'écris tout de même sur des sujets "qui me touchent", "qui me parlent", "que je connais" (de l'extérieur souvent mais pas toujours).

Sinon je pense que oui, la poésie peut (doit?) être un "cri" mais je ne suis pas certain que les "techniques poétiques" de tout poil soient un frein à son expression.

Après tu dis: "quel crédit apporter à un ouvrage sur la chirurgie cardiaque écrit par un lecteur, même éclairé, d’ouvrages de médecine, mais n’ayant aucune expérience de chirurgien…"

Je n'en sais rien, tu as peut-être raison. C'est un vaste sujet.

Tu parles de "crédit à apporter" dans ta citation, oui en effet le sujet (un ouvrage scientifique, la chirurgie cardiaque, la médecine) s'y prête assez. Mais parler de "crédit à apporter" pour une poésie... Non. Je n'envisage pas les choses ainsi.

Mon but, si tant est que j'en ai un, est avant tout de me faire plaisir, de me distraire et pourquoi pas d'apporter de l'émotion aux lecteurs. Pas d'avoir vécu ce que j'écris.
Sinon, et encore une fois, j'écris un journal intime ou une autobiographie...

Merci à toi pour ton intérêt.

Contribution du : 25/07/2017 11:18
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Re : Platon
Maître Onirien
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corbivan a écrit :
C’est d’ailleurs pourquoi en poésie, outre que le ‘je’ me semble à utiliser avec précaution (rapport au vrai, à l’authenticité)


Je reviens juste sur ce point, car me concernant, ce n'est pas vraiment probant.

Exemple:

Panorama Violon: utilisation du "je", pourtant le poème a été écrit en 2012, j'étais déjà depuis un certain temps heureux en ménage et ne pensais à personne en particulier en l'écrivant. C'est un poème un brin lyrique sur l'Amour, c'est tout. Rien me concernant là-dedans. Que du fictif.

Si grandir se raconte: utilisation du "il" et pourtant ce poème est très proche de mon vécu.

Petit corps sain (cliché-sous-Bois): utilisation du "je" et pour le coup ça colle bien aussi à ma réalité passée.

Tout ça pour dire que chez moi, le pronom personnel n'a pas forcément valeur de "vérité".

Contribution du : 25/07/2017 14:14
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Re : Platon
Visiteur 
Chez moi non plus le 'je' n'a pas valeur de vérité, mais d'engagement, je veux dire que si j'écris 'je', j'assume...le pataquès complet...et c'est pas toujours facile...je préfèrerais me replacer de temps derrière 'il'...ou mieux le 'on'
mais bon puisque tu assumes le 'je-tu-il' avec le même panache tout va bien

Contribution du : 25/07/2017 14:21
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