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Re : Au fil du Danube
Visiteur 
C'est un honneur que vous me faites Louis de vous attarder sur cette histoire. J'ai pu être maladroit avec vous, il me semble, et je pensais avoir brisé les ponts. Je constate qu'il n'en est rien, me voilà soulagé. Je ne demande qu'à renouer une relation qui fut bonne autrefois sur Vosécrits.
Comme d'habitude vos analyses vont au fond des choses et surprennent par leurs conclusions. Vous conférez aux récits étudiés une dimension qu'ils paraissent ne pas avoir de prime abord, et quand on termine vos commentaires on se dit : « Mais oui, bien sûr ! ». Vous auriez été à côté de la plaque je vous aurais répondu avec franchise que vous faisiez fausse route, mais force est de reconnaître que vous avez su décrypter la symbolique de ce récit, ou du moins en être très proche. je n'avais pas ça en tête, je ne cherchais pas ces comparaisons mère/eau/fécondation, mais sous votre regard ça semble tellement évident ! Les différents niveaux de lecture que peuvent apporter les lecteurs sont extrêmement enrichissants, révèlent des messages que l'auteur ne peut voir, engoncé qu'il est dans sa subjectivité. Pour ça un grand merci.

Contribution du : 01/02/2018 17:23
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Re : Au fil du Danube
Onirien Confirmé
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20/10/2013 00:51
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Ce texte m’avait laissé avec un sentiment acétique si fort qu’il m’a fallu plusieurs jours pour recouvrer le calme émotionnel indispensable à un commentaire dépassionné.
Avec le recul, je pense que cela tient au thème du viol – crime capital de mon éthique personnelle – qui se trouve en quelque sorte réhabilité par l’héroïne heureuse de sa grossesse ; avant même que je m’arrête sur le caractère monstrueux de « la chose » en gestation, si sereinement accueillie.

Je ressens le besoin de préciser que la suite de ce billet ne vaut que dans l’intervalle de définition restreint de ce qui reste si je fais l’impasse sur cet aspect essentiel du récit.

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J’ai aimé l’écriture, fluide et à la simplicité efficace pour suggérer des images mentales suffisamment précises.
Il est possible{probable} que ce soit imputable à ma mauvaise maîtrise des subtilités de l’expression écrite ; mais je n’adhère pas à toutes les critiques que j’ai lues, notamment celle concernant « le vol des hirondelles » ; votre mise en phrase originelle me paraissant meilleure que celle suggérée.

Chez moi, c’est sur le fond du traitement « fantastique » que je place une réserve.
Je m’explique …

… … … …

Lorsqu’une histoire commence par « Il était une fois … » ; on peut tout se permettre :
On peut par exemple bavarder du preux chevalier qui chevauche le dragon, des taches bleues de la Grande Licorne Rose Invisible, et même du prince changé en silure qui féconde la bergère stérile …
… tout est possible, car le monde d’« il était une fois … » est le monde merveilleux du Monsieur Lapin d’Alice ; monde où la rationalité est une intruse.

Votre récit ne se situe pas dans le monde d’Alice, mais dans celui de la rationalité ; et dans ce monde là, ça ne rigole pas avec la cohérence, à un point tel qu’à l’instar d’une soirée mondaine, s’il veut être admis au rang d’« étrange », le « merveilleux » se doit d’enfiler la tenue correcte de la logique.

Dans les commentaires, il a par exemple été question d’interprétation symbolique.
Je n’ai rien contre …
Par exemple : en démonologie, tout prêtre exorciste – ne rigolez pas, il y en a un par diocèse – vous dira que le sperme du Diable est froid … or il paraît que la dame va accoucher d’un surhomme … hum … faudra voir s’il aura des yeux verts avec des pupilles verticales … hum … hum … on va la faire accoucher au Vatican, c’est plus sûr !

Vous voyez ! En dehors de l’espace protégé d’« Il était une fois … », le « merveilleux » prête à rire quand il se balade en string place Saint Pierre.

… … … …

Je pense que c’est là que se situe la véritable difficulté de traitement de l’« étrange » : parvenir à l’implanter dans un « rationnel » où le lecteur puisse l’accepter.

C’est ce qui provoque chez moi le rejet de la greffe de ce silure-satyre.

Contribution du : 06/02/2018 17:16
_________________
Vers la table d’Anthyme.
Rien ne presse ... On ne meurt que demain.
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Re : Au fil du Danube
Visiteur 
Si je vous ai bien compris Anthyme, vous reprochez à cette histoire de demeurer sur un registre trop rationnel pour faire du fantastique. Ainsi la fécondation brutale, outre son aspect choquant, ne peut que prêter à sourire. On peut résumer par : « Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Une femme qui accouche d'un poisson, n'importe quoi ! » Vous ne pouvez adhérer à une combine aussi grosse.
Vous êtes ainsi plusieurs lecteurs à regretter une dichotomie trop frappante entre réalisme et irruption disproportionnée du surnaturel.
Je note vos remarques mais je suis bien incapable de me défendre contre ça. Ma seule réponse c'est ma perpétuelle envie d'écrire des choses fortes, qui marquent les esprits, bousculent des certitudes ou des morales. Je reconnais être parfois à la limite du racolage (sic le titre), j'explore parfois des sentiments peu glorieux, inavouables, rien ne me plait davantage que de naviguer en eaux troubles. Et il est tout à fait possible que j'aille parfois trop loin !

Merci de votre passage et j'attends impatiemment un nouveau récit de votre part. J'avais beaucoup aimé « La rencontre », qui joue justement avec habileté du réel et de l'étrange.

Contribution du : 07/02/2018 09:21
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Re : Au fil du Danube
Onirien Confirmé
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20/10/2013 00:51
De Est de la France
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Avant tout, quelques mots pour tenter d’atténuer l’apparente désinvolture ou dédain que vous semblez avoir trouvé dans mon billet : c’est précisément parce que j’accorde une place prépondérante à l’acceptation (donc l’expression) de l’« étrange » que je suis attentif (donc exigeant et critique) à vos textes.

Lire de vous : « …/… vous reprochez à cette histoire de …etc. …/…etc. … il est tout à fait possible que j'aille parfois trop loin ! » me laisse confus, comme lorsque mes 135 kg viennent par inadvertance de se poser sur un 39 fillette.

Je ne reproche rien à ce texte, si ce n’est de perdre en efficacité pour remplir sa mission – comme c’était déjà le cas dans L’exacte genèse dont l’incipit disait : « Il ne faut pas croire tout ce que raconte la Bible. »
Personnellement, moi qui pense qu’il est capital de se libérer du « croire » attends que la « moulinette à dogmes » fonctionne avec efficacité ; c'est-à-dire en expulsant les copeaux dans le monde antinomique à celui de la « croyance » : celui de la « connaissance » ; c'est-à-dire en opposant à un mythe une hypothèse scientifiquement sinon défendable, au moins acceptable – ce qui était le thème de mon billet d’alors.

C’est un peu comme la noblesse …
« Il ne faut pas croire tout ce que raconte la Bible » … oblige !

… et puis, concernant cet « aller parfois trop loin »
… ça veut dire quoi ? …
… c’est comme le « il y a trop de mains aux fesses dans les transports » : ça commence où le « trop » ? 20 ? 15 ? 5 par jour ?
Chez moi, le « trop » commence à l’unité, comme tout crime contre l’Innocence.

Personnellement, je ne me pose pas la question du « trop loin » : tant que je prends soin de ne pas piétiner l’Innocence : eh bien j’avance …
Tôt ou tard, c’est le heurtoir d’une peur personnelle, c'est-à-dire la frontière toute personnelle de ma confiance, de ma « fides », de ma foi qui m’empêchera de m’aventurer où je n’ai plus pieds ; car il n’y a que les prophètes qui puissent se permettre d’aller … « plus loin » …
… c’est qu’ils savent marcher sur l’eau, les bougres !

… … … … Pour ce qui suit, je suis moins catégorique … … … …

Il me semble que la question du « comment » de la présentation du fantastique soit, non secondaire, mais déterminée par la question du « pourquoi » de ce genre littéraire.

Je vous rejoins totalement lorsque vous dites : « …/… ma perpétuelle envie d'écrire des choses fortes, qui marquent les esprits, bousculent des certitudes ou des morales. »
La question se déplace alors vers l’auteur, qui en est réduit à devoir s’interroger sur la localisation du « heurtoir » de ses certitudes qui comme tout le monde le protègent de … ses angoisses les plus intimes.

… … … …

Pour en revenir à notre silure …

À nager dans 20 centimètres d’eau, je ne dis pas qu’il est risible ; mais impuissant : il ne fait pas un violeur de certitudes très convainquant.


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Ps : peut-être serait-il utile d’ouvrir un sujet sur « Grand-Place d’Oniris » sur le thème : « La fonction du récit fantastique. »

Les avis, je pense, doivent être très divers.

Contribution du : 07/02/2018 21:28
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Vers la table d’Anthyme.
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Re : Au fil du Danube
Visiteur 
Merci Donaldo75 pour ton passage sur cette longue nouvelle. Ça fait toujours plaisir d'avoir des commentaires quand on n'en attend plus. Il n'était pas question de tuer Nadia, pivot du récit, sur laquelle tout repose. Pour le coup j'aurais vraiment fait dans le tragique, déjà que je ne l'épargne pas beaucoup la pauvrine...

Contribution du : 16/02/2018 10:27
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