Je veux argumenter par des poèmes.

Koko, tu as envoyé quatre message à la suite, c'est pas facile à suivre. on n'a pas le temps de répondre à un truc, de toi ou d'un autre.

Je proposais juste de confronter des poèmes au gré de chacun, parce que je pense qu'il y a des choses à découvrir par ce biais.

Il est vrai que vous, vous ne raillez pas : vous crachez sur les tombes... de Verlaine et Rimbaud... excusez du peu !
Mais, contrairement à vous, je ne juge pas, Willis. Je trouve seulement curieuse une telle radicalité en matière de goût, d'autant que j'ai pu constater que vous êtes capable d'apprécier par ailleurs des productions assez – voire très – éloignées du classicisme. Enfin ! nous sommes en Poésie, cela ne porte pas à conséquences très dommageables.

David,
Au fond, ne parles-tu pas plutôt d'alexandrins au rythme classique (constituant ce que tu appelles les "vrais sonnets") que tu opposes à ceux au rythme irrégulier (qu'on trouve dans les sonnets que tu qualifies de "faux") ?
Les seconds résistant mieux, selon toi, à l'épreuve du temps...
Je ne sais pas ; c'est difficile à dire puisqu'ils sont toujours mêlés aux premiers tandis que ceux-ci constituent seuls des pièces entières.
Mon avis serait plutôt que l'écriture poétique a atteint son apogée au XIXème siècle, notamment, c'est vrai, avec le Romantisme qui est à l'origine de la "déstructuration" de l'alexandrin. Mais d'autres éléments existent tenant, selon moi, principalement, à la valeur des auteurs de cette époque ; regarde Baudelaire, que l'on s'accorde communément à considérer comme le plus grand d'entre eux au côté d'Hugo, n'est-il pas resté fidèle à l'alexandrin classique ?

LA BELLE MATINEUSE

Des portes du matin l’amante de Céphale
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d’or et d’azur qu’en naissant elle étale,

Quand la nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d’attraits divers
Qu’il semblait qu’elle seule éclairait l’univers
Et remplissait de feu la rive orientale.

Le soleil, se hâtant pour la gloire des cieux,
Vint opposer sa flamme à l’éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l’Olympe se dore.

L’onde, la terre et l’air s’allumaient alentour,
Mais auprès de Philis on le prit pour l’aurore,
Et l’on crut que Philis était l’astre du jour. »


Voici un sonnet préci-eux de Monsieur Voiture...
Et voilà LE DORMEUR DU VAL de Rimbaud...


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Alors oui, celui-ci est plus connu que celui-là mais est-ce que ça signifie forcément que l'alexandrin irrégulier est plus populaire et (ou) plus "mémorable" et (ou) meilleur que l'alexandrin classique ?

Vous jouez au pompier pyromane ?
Sachez que moi, je juge et condamne, sans appel.

Bien, Fouquier-Tinville ! je vous fous la paix !...
J'ai trop peur d'y perdre la tête !... haha !

A votre âge, jouer les nervis, sous un second pseudo !! Risible ...

Et pourquoi pas revenir à Pétrarque si l'on parle de ''vrai '' sonnet ? Après tout, c'est bien lui qui a popularisé cette forme en Europe.

"nervi" !?... comme vous y allez ! je vous rappelle que c'est vous qui « juge(z) et condamne(z), sans appel », pas moi !
Je vois par ailleurs que vous savez mon âge... on se connaît, donc ?...
Tiens donc ! vous me l'apprenez !
C'est vous qui êtes trop marrant !
Mais puisque les meilleures choses doivent avoir une fin et que nous avons, je pense, suffisamment abusé de l'hospitalité de notre hôte, vous me permettrez de prendre congé de votre aimable compagnie, Monsieur.
Bonne nuit !

Excusez-moi, Klingsohr, mais je crois que nous nous éloignerions alors par trop du sujet...

Je sais, c'est une boutade. Ceci dit, il me semble évident toutefois que le classicisme n'a pas le monopole de la clarté, ni ce qui ne l'est pas le monopole de la musicalité.