En ce qui concerne la pudeur qui a "bloqué" peut-être inconsciemment votre plume dans l'évocation de ce sujet douloureux, on pourrait penser à un "acte manqué", à votre insu en quelque sorte.
J'y vois deux choses positives malgré tout, c'est d'une part que vous avez réussi à le formuler, même sans clarté pour autrui (ce n'est pas le plus important), et d'autre part, votre poème est très beau en tant que tel, il est très chargé même sans le poids de l'agression particulière qui le surplombe.

Vincente

Merci Castelmore pour les remarques et suggestions. Mais si la nuit s’achève, n’est-ce pas l’aube qui point ? Dans l’idée du poème, c’est la nuit qui tombe, métaphore de la douleur.

Pour répondre à PIZZICATO et Vincente : en effet, la place libre que j’ai laissée aux lecteurs/lectrices à travers ce poème, sans vraiment le vouloir, a permis à l’imaginaire de chacun de créer sa propre interprétation. Et c’est un ravissement (je pèse le mot) de découvrir la manière dont chacun a pu « lire » ou « décrypter » mon poème.
Votre interprétation détaillée, Vincente, je l’ai lue avec beaucoup d’intérêt et elle a toute sa cohérence, si je puis m’exprimer ainsi.
En tout cas, merci à tous pour vos retours sur ce fil de discussion.

Je tenais à remercier eskisse, BlaseSaintLuc et Cristale pour vos commentaires positifs, voire élogieux.
Et merci jfmoods pour votre passage : c’est toujours un vrai plaisir de lire vos analyses de poème, toujours claires et fouillées.

Davide

Bonjour Davide
Ma proposition s’entendait uniquement si le premier quatrain nous présente l’enfant avant le drame... sous la métaphore d’un jour nouveau plein de promesse...
Bien à vous

Bonjour Castelmore,

Merci pour la précision, ça se comprend.
Je voulais juste ajouter une dernière chose : j'ai beaucoup hésité à mettre ce long tiret en début de dernier tercet.
Je me rends compte, comme vous le dites justement, qu'il ne sert à rien...
Les mots expriment déjà suffisamment la cassure évoquée.

Poétiquement,

Davide

Un poème qui reste, pour moi, très beau. Mais la signification très précise que la métaphore est censée décrire, malgré vos explications, m'échappe toujours. Si je peux entendre l'orage et l'enferment entre des murs de silence, je ne vois pas dans l'orage cette continuité de souffrance qu'est le traumatisme d'un abus sexuel chez l'enfant. L'orage ne dure pas, le traumatisme peut durer toute une vie. Je ne trouve non plus aucune image concernant ce lourd sentiment de culpabilité qui s'installe plus ou moins durablement et précède l'isolement par le poids du silence. Et toutes ces questions sur soi qui naissent de la manipulation...
N'en prenez pas ombrage mais non, je n'ai pas trouvé les clés pour saisir le sens que vous avez voulu donner à votre poème qui, je le redis, reste très beau. A moins qu'il existe des niveaux d'abus plus ou moins traumatisants ? En tout cas, merci pour vos explications -qui n'ont pas éclairé que moi- et félicitation d'avoir oser, sans extrémisme, aborder ce si pénible sujet.

Bonjour Anje,

Je vais tenter quelques explications : l'orage (ou l'attaque du loup)désigne le moment de rupture, le moment premier de l'abus, et n'engage en rien la pérennisation de la souffrance.
L'orage est ce qui a détruit le cœur de l'enfant, à un instant "t", point.
La continuité est exprimée comme une conséquence de la métaphore de l'orage (de cette cassure) : enfermement au repaire des ombres, dans une prison de glace.

Pour ce qui est de la culpabilité qui s'installe, cher Anje, j'avais d'abord écrit "Dans ma prison de honte...", mais j'y ai préféré "glace" pour parler de l'isolement, de la froideur et de la souffrance. J'ai beaucoup hésité...
Difficile d'être exhaustif en si peu de mots (14 vers en l'occurrence) sur un sujet aussi vaste et complexe.
Il n'était pas question pour moi de parler de la manipulation, ni même de décortiquer la psychologie de l'enfant ; j'avais juste envie d'évoquer par métaphores cet enfermement dans la souffrance, avec l'abus en trame de fond. C'est tout !

J'espère vous avoir éclairé, au mieux. N'hésitez pas, si vous avez d'autres questions...
Je vous remercie de vos éloges et de l'attention que vous portez à ce poème,

Davide

Bonjour Davide,

Je n'ai pas commenté votre texte, mais je l'ai lu. Il possède des qualités indéniables. Comprenez toutefois ceci : que vous le vouliez ou non, un texte littéraire échappe toujours à son auteur... Il en va des vôtres comme de vos enfants : ils ont beau être la chair de votre chair (etc), n'essayez pas, je vous en prie, de les obliger à penser et s'habiller comme vous l'entendez ! J'abonde donc dans le sens de Vincente. La poésie n'est pas un bloc de métal, c'est une flamme vacillante, dansante ; tout le contraire d'une forme figée, même quand elle s'exprime dans le cadre fixe d'un sonnet comme c'est le cas ici -- ce n'est là qu'un de ses beaux paradoxes.

Au plaisir de vous relire.

Nerval disait que ses poèmes perdraient de leur charme à être expliqués... Je ne suis d'accord qu'à la condition que l'agent de l'explication soit le poète lui-même.

Bonjour Hiraeth,

Vous avez sans doute raison. Chacun ressent ce qu'il ressent... qu'importe ce que l'auteur a voulu dire !
Mais les interrogations nombreuses dans les commentaires m'ont
poussé à partager de ce que, moi, j'ai voulu exprimer.
Je n'oblige personne à me suivre.
J'ai juste besoin d'être honnête envers les onirien(ne)s qui s'intéressent à la genèse de ce poème, à mon intention de départ.
L'interprétation de Vincente est superbe, elle habille autrement ce poème, et je l'apprécie beaucoup.

Merci pour votre remarque intéressante,

Davide

Et puis, je ne suis pas Nerval, je n'ai pas son talent, je ne me prétends même pas poète.
Vous savez, je ne suis pas quelqu'un qui se prend la tête.
J'ai juste envie d'échanger librement mes idées et mes ressentis dans le respect de chacun et dans le respect de leurs idées et de leurs créations.
Je suis sur ce site pour apprendre, m'enrichir et - si je peux - enrichir les autres en partageant mes ressentis.
Si l'envie me prend de partager de ce que je voulais exprimer, ben... je le fais.

Chacun a sa façon de ressentir les choses.
Rien ne me dérange tant que l'on me respecte,
Bien à vous,

Davide