Merci à Maria et Stéphanie90
Kaputt et les Bienveillantes , ne sont pas mal du tout.
Cordialement.
poldutor

@Poldutor : Sur "Le train". Merci pour votre récit qui met en perspective une mémoire qui sourd en soi profondément. Comme Maria, je ressens le besoin de lire une oeuvre qui ne fait pas oublier, même si je suis de celles et ceux qui n'oublie pas.


@Stephanie90 : Sur "Le train d'enfer", le titre m'a intriguée, puis vous m'avez menée ailleurs… là où je ne m'attendais pas. Le train de la vie, l'allure, et quelle vie ! Etre sur les rails, c'est aussi être en dehors, comme je le découvre ici…

EDIT : je ne savais que "Les bienveillantes" portaient sur ce thème… Merci Poldutor.

À Stéphanie :
Qui mieux que Rimbaud pour extraire la quintessence. : "Je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement."
Alchimie du verbe

Le train


Je n’aurai pas dû chercher à l’arnaquer. Albert m’avait prévenu que ce salaud n’avait aucun humour. La preuve, il ne m’a même pas laissé finir ma bière.
Je suis attaché bien serré, je ne vois rien mais je sais où je suis. Les cailloux du ballast me rentrent dans les fesses, les rails me scient le dos. Je me démène en vain, les liens sont solides.
Un sifflet lointain, des vibrations sur les rails… c’est l’express de 19 heures.
Mon estomac se noue, la terreur me tord les muscles, j’aimerais crier, cracher ce bâillon puant qui m’étouffe. J’ai les yeux bandés mais mes oreilles les remplacent. Le train arrive. La locomotive grossit, les tampons noirs deviennent énormes, le monde vibre.
Suis-je seul ? Est-ce qu’ils sont cachés quelque part à me regarder mourir ?
Adieu, le train est là.


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@Animal : sur "Le train". Génial ! Je crois que je suis séduite autant par le récit, soit l'imaginaire qui nous fait entrevoir quelque chose de fou… et terrible, que par la narration à la première personne qui semble être ma préférée, bien souvent, dans les romans, ou les nouvelles. Et là, dans votre micro-nouvelle, ça a marché ! L'effet est très fort… J'ai toutefois lu deux fois pour bien comprendre, comme si mon imagination n'avait put aller vers ça la première fois… Super bien écrit. J'aime beaucoup ! Merci Animal.

Bonsoir Lulu,

Votre défi est une super idée, j'aime les textes à contraintes.

L'imagination est au rendez-vous chez les participants qui sont montés dans votre train

Oui, c'est super, l'imagination est au rendez-vous… et j'en suis très heureuse. N'hésitez pas à revenir pour nous proposer une autre micro-nouvelle à partir de ce thème. On a une semaine pour décliner notre inspiration autour de ce mot : Le train… Merci encore, Animal !

A ANIMAL

Une histoire très visuelle en si peu de mots ! quelle prouesse. J'ai fait corps avec cet arnaqueur. Mais, sa mort n'est peut-être pas fatale. Il est possible qu'il soit sur la liste des gens à sauver et que les habitants de Forestdamp le dégagent à temps, pour le bain de boue purificateur !

Merci, Maria, d'avoir eu pitié de mon héros



Puisse la Mater entendre cet appel...

Le train (encore)

- Salut Jon !
- Salut Herbie. Tu as ce qu’il faut ?
- Ouais.
- Alors allons-y. Je prends le fusil.
- Attends, voilà un train, attendons qu’il soit passé. Je ne voudrais pas que les mômes voient ça.
Le petit train rouge et blanc arrivait en haletant. Aux fenêtres, une marmaille se pressait pêle-mêle, débordant à mi-corps, criant et riant. A l’allure où avançait ce tortillard, aucun danger de chute. Les parents, brandissant des appareils dernier cri, tentaient de photographier quelque chose à travers la nuée enfantine.
- Ca y est, ils sont loin. On a dix minutes.
Herbie ajusta son tir et pressa la détente. L’animal eut un sursaut, vacilla quelques instants puis s’affala sur le ciment. Jon et Herbie enjambèrent la clôture, vérifièrent son pouls et lui ouvrirent la gueule. En moins d’une minute, la dent brisée fut extraite, l’antiseptique appliqué et les deux hommes quittaient l’enclos.
Lorsque le train suivant arriva, l’otarie vedette du zoo reprenait déjà ses esprits.

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