ça laisse le oh ! oh ! eh ! de "au haut et au loin" qui était bien un hiatus à l'époque de La Fontaine, ce qui me fait croire qu'il l'a fait exprès.

mais c'est vrai qu'on prononce "urbi et t'orbi" dans la formule religieuse, il y a liaison en latin, et le latin servait de référence pour les diérèses, mais le lien avec le hiatus après "et", c'est moi qui le suppose.

Bonjour

J'ai retrouvé l'article de mon com précédent :

4-2 la conjonction de coordination et (Retour au sommaire)

En toute rigueur, la conjonction de coordination et devrait former un liaison avec les mots la suivant et commençant par une voyelle. Le résultat est aujourd’hui bizarre pour l’oreille.

Thénot sur ce bord ici,
À Vénus sacre et ordonne
Ce myrthe et lui donne aussi
Ses troupeaux et sa personne.
(Joachim du Bellay, À Vénus)

Et ordonne : permit sous Du Bellay et donc La Fontaine.

Il est admis depuis le XIXe siècle que la conjonction de coordination et ne forme plus de liaison avec les mots la suivant et doit être suivie de mots commençant par une consonne, sous peine de former un hiatus proscrit.

Cordialement

H

chers poètes
je lis, relis, je décortique " façon puzzle " chaque parution poétique ; pour un hiatus imaginaire je tique !
quand vous lirez mon prochain texte, je crains que vous ne m'envoyiez " au piquet ", copier 100 fois...mais je n'en dis pas davantage ( d'ailleurs, je ne sais si j'ai le droit de m'exprimer à son sujet ? )
mais d'avance, j'ai honte !

Si on faisait la liaison, on ne pourrait pas distinguer à l'oral :

"...au haut et au loin"
de
"... au haut est au loin"

Mais à l'époque de la liaison, je crois qu'on prononçait le S du verbe être, un peu comme avec le verbe estar (être) en espagnol.

Il reste toujours deux hiatus à La Fontaine, en admettant qu'il ait fait la liaison, j'ai quand même toujours l'impression que c'est un effet de style, et pas du tout une erreur, il écrit bien :

"au haut et au loin"

Il ne croit pas que le hiatus soit laid, ou que ce soit une erreur à proscrire en poésie, assurément.

Ce sont les traités et non les auteurs ou la langue française qui le jugent ainsi.

Papipoete, je veux simplement vous encourager à réfléchir aux règles, à vous les approprier plutôt que de les servir.

Un hiatus peut largement être compensé par la pertinence d'un propos, et on écrit de la poésie classique dès qu'on flirte avec l'alexandrin, la métrique, la rime.

Il y a une vision du classique qui voudrait faire des poèmes "libres" tout ce qui ne correspond pas exactement à des règles qui ne sont même pas figées sur bon nombres de détails, et un travail du classique qui nuit à la musicalité alors même que les critères des règles ne pouvaient pas être autres. Hananke parle d'avant le 19ème siècle, c'est à dire les années 1700, c'est à dire des années largement analphabètes où la poésie ne pouvait exister que prononcée.

Enfin, c'était après Gutenberg quand même :)

Il faut juger vous-même vos poèmes, en premier, comme La Fontaine.

Se tenir trop près des règles orthographiques, c'est tomber dans l'oulipo !

s'il n'y avait que le hiatus pour dissuader d'écrire en " classique ", apprenant par choeur cette règle, je me cramponnerais à cette forme ;
mais il y a tant d'autres pièges dans lesquels tomber !
pourtant, à lire Hananke ou autre maîtresse, cela parait si simple... je m'essaie cependant, mais le bout de mon crayon faisant mauvaise mine, je m'abandonne au " néo-classique " ! et peux même chuter plus bas !

Citation :

Bonjour Papipoète,

Tu sembles croire que te retrouver en néo ou en contemporain te fais rentrer dans une poésie inférieure. (chuter plus bas dis-tu)
Je ne partage pas cette vision.
Pour ma part, je préfère un bon néo ou un bon contemporain à un mauvais classique.
La noblesse ou la roture d'un texte ne se trouve pas dans la catégorie à laquelle il appartient.

Il n'ya pas plus de noblesse dans un classique que de roture dans un contemporain. On ne déroge pas lorsqu'un texte classique passe en néo. Il n'y a pas une catégorie en haut et d'autres en bas. Chacune a ses valeurs. Il y a de bons auteurs contemporains comme il y a de bons auteurs classiques. C'est une erreur d'établir une hiérarchie basée sur une prétendue suprématie d'un genre sur un autre. Je ne suis pas certain que les virtuoses du classique - et nous en avons de grande valeur ici - seraient tous à l'aise dans l'écriture d'un slam par exemple.

En toute amitié - ROBOT

je suis bien d'accord avec ton raisonnement, mais je n'ai jamais choisi d'écrire un texte " contemporain " ; si je le faisais, j'aurais l'impression de m'affranchir d'un code, me dire " je roule à gauche ; je ne m'arrête pas au stop... " ce qui n'enlève rien à la qualité potentielle du texte, mais ne serais pas à l'aise !
bien sûr que je lis dans ces colonnes, ( en EL le choix délibéré de cette forme annonce la couleur ) des merveilles dont un " classique " boiteux, peut avoir à rougir, parfois.
merci pour ta remarque judicieuse

Bonjour papi

Vous confondez contenant et contenu :

Une belle bouteille, une belle étiquette, un bon bouchon
n'ont jamais fait un bon vin.

Continuez donc comme vous faites en essayant d'améliorer
le contenu.

Bonne journée.

H

Bonjour papipoete,
je me permets d'intervenir dans un discussion où compte tenu de ce que je produis, je n'ai pas ma place : surtout ne changez rien à ce que vous faites, j'adore vos vers et leur thème (ce qui est pour beaucoup dans une poésie), je suppose que si l'on s'efforce à "sortir" du "classique", ou autre, on n'est plus spontané et cela se ressent..
Au plaisir de vous lire.
Cordialement.
poldutor

cher poète
" ce que je produis " ne peut me mettre à cette place ?
Votre dernier texte, et " la naissance de Vénus " entre autres, vous installent là où bien des auteurs voudraient trôner !
pour ce qui est de ma " façon ", j'écris pour que l'on me comprenne, de 7 à 99 ans et demi... et ça marche bien pour moi, jusqu'à ce qu'un matin, comme cela m'arriva voici une quinzaine d'années, je me dise " qui sont ces gens autour de moi ? comment est-ce que je m'appelle ? suis-je marié, papa ? etc..." durant une heure d'un millier de minutes !
Là, je me dirai, " cette fois-ci, c'est la bonne... ! "