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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Maître Onirien
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Encore un sujet inépuisable cette histoire de patte folle, de pâte molle et de l'épate.

J'aime bien m'essayer à différents styles, dans les limites de mes capacités... Tout en ayant toujours un peu l'impression de ne pas vraiment me renouveler.

Changer d'habits ça ne fait pas pousser les os, pour franchir le col du fémur peut-être tenter le rétro-pédalage ?

Pouet, cycliste poreux.

Contribution du : 13/11/2021 08:57
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
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La nuit porte conseil…
Elle m'a proposé ceci que je vais adopter, un premier vers supplémentaire qui oriente sans ostentation mais aussi sans "floutage" par trop discutable, ce qui donnera :

"Oh mon enfant
comme tes petites oreilles me parlent…

elles sourdent de ta voix corallienne

à l'instant où bruisse l'onde
elles s'épointent ventilent tournicotent s'empare
et aspire le fugace trait…
"

Ainsi parleront les oreilles de l'enfant par cette labilité féline qui est suggérée.

L'on voit comme est importante cette "confrontation" du texte et du lecteur… et de l'auteur sur Oniris, dans cette "tri-partie" qui signe un objet littéraire.

***

Cyrill,
Tu te demandes "si on peut aller contre sa patte", ça m'interroge aussi.

Je me dis que si on produit un texte issu de soi, dans l'absolu, non on ne pourrait pas, sauf à se nier ou à s'aseptiser tant que l'on serait cliniquement mort. Il y a déjà nécessité à se conformer à tant de contraintes linguistiques et sémantiques pour entrer dans la convenance de la langue que gommer la part de soi rendrait la facture purement technique et froide, quasi clinique donc.
Cependant la véracité de son expression ne peut se contenter d'accoucher de tous nos pendants et autres tics stylistiques. Il me semble que dans l'opération d'écriture, il ne s'agit pas d'empiler des chiffres, lettres et leurs corrélats, il y a l'étape qui filtre pour élaguer, hiérarchiser, cibler, approfondir, etc… et singulariser. L'œuvre trouve sa pertinence au travers de cette filtration, c'est là que se joue sa qualité poétique (en poésie, en nouvelle, en roman), d'où l'appellation de poétique d'une œuvre qui contient les composantes de sa chair, du style à sa construction, ses sources, en passant par sa volonté ; c'est bien celle-ci qui doit satisfaire à une "authenticité" qui l'écarte de la simple composition, et la relie par sympathie à son auteur.

Contribution du : 13/11/2021 09:00
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Organiris Animodérateur
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Pouet, voilà effectivement la/ta bonne question, "changer d'habits etc…" :) ;)

Faire l'acteur en quelque sorte, se glisser dans une autre peau, peut-être pas sous un autre plume, l'habit serait un peu léger, non ?
Mais il me semble qu'il est possible, sympa, bénéfique, hygiénique de changer de tenue, la chair et nos os ne se sentiront pas dépossédés par un aimable changement de peau.
Mais il faut garder la chair, sinon la peau et les os seuls, bah… oublions ça !

Contribution du : 13/11/2021 09:09
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Maître Onirien
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Oui, à trop laisser l'appeau sur les eaux, on risque de couler son chant.

Pouet, chantre des rossignols des abysses.

Contribution du : 13/11/2021 09:22
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Maître Onirien
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J'aime assez l'idée d'un revers de costume, d'une autre couleur.

Du rouge en soie sous le noir lainage, par exemple, comme un diable qui se cache derrière soi et qui surgit à des moments qu'on pourrait croire inopportuns, qui nous échappent en tout cas.
Comme un tissu de mensonges qui se déchire, et pas de pot, laisse entrevoir la peau&cie

Refaire ta poésie, Vincente, je n'y crois pas trop. Enfin moi je ne m'y risquerais pas : le rendez-vous avec les lecteurs est loupé ( plus ou moins tout de même ) mais doit-on se plier et se conformer pour les rencontrer ?

Contribution du : 13/11/2021 09:39
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Organiris Animodérateur
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Cyrill, tu écris "refaire ta poésie, …, je n'y crois pas trop, etc…".
J'avais pris le parti, donc accepté, d'inscrire un exergue orientant, je le fais glisser dans un premier vers. C'est le même geste "d'ouverture" au lecteur, il passe la frontière mais restera frontalier. Je ne voudrais pas effectivement faire plus pour me "conformer aux lecteurs". Bien sûr que j'écris d'abord pour moi, mais en proposant ce texte à mes congénères amateurs de poésie, il me semble normal de me soucier de la pertinence de l'accès que je leur procure.
Vraiment dans ce cas-ci, je ne pense pas avoir été "pertinent" sur ce plan, celui de l'accès. Sachant que l'hermétisme ne me convient pas en général, ni à lire, ni à écrire. Je souhaite le jeu (dans toute la polysémie du terme) d'écriture, le suggestif sans aller jusqu'aux exercices de devinettes et autres ésotérismes, etc…
Le flou sémantique en poésie doit rester artistique, une ouverture et non une impasse.

Contribution du : 13/11/2021 10:08
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
Visiteur 
Bonjour Vincente,

Post #12 :
« Oh mon enfant
comme tes petites oreilles me parlent… »

Avec cette introduction, considérez que mon appréciation serait Passionnément. Beaucoup des raisons sont déjà contenues dans mes posts précédents, mais laissez-moi les appliquer à votre exemple.

Le premier vers, « Oh mon enfant », dessine d’emblée le signifié. On sait de qui veut nous parler l’auteur et déjà je jubile car l’axe sémantique est ainsi bien défini, lui qui intégrera plus tard le contenu de ma critique (mot que je préfère à celui de commentaire).

Le second vers, « comme tes petites oreilles me parlent… », commence lui à dessiner les contours du signifiant, c’est-à-dire le second axe, qualifié par les linguistes d’axe paradigmatique, cet ensemble des mots qui, à chaque moment du discours, s’offrent au choix de celui qui s’exprime. C’est l’axe qui détermine la qualité du poème dans l’esprit du lecteur, celui du choix des figures du discours. C’est là que l’auteur engage la partie qu’il souhaite jouer avec le lecteur, c’est là que j’entends l’auteur me dire : « Voilà, je vous propose de vous parler de ma petite fille (oui, la douceur de l’évocation évoque déjà le sexe de l’enfant, bravo :) sous l’angle d’un petit animal dont les sens sont en quelque sorte amplifiés (des oreilles qui parlent). Alors dites-moi si j’ai su vous atteindre, si j’ai su dépasser le signifié (ici le cliché de l’enfance) ».

C’est la façon dont j’aime aborder la poésie, et sans doute comprendrez-vous mieux le repoussoir que représente à mes yeux la poésie hermétique.

Et puis s’engage la lecture du poème. À ce propos, je préfère un locuteur humain, le papa ou le papy, à celui du chat qui parlerait à la petite fille. Dans cette optique, l’intention comparative avec un chat nous est fournie vers la fin avec le vers : « Ô siamoises sœurs, joli cœur » (ici les oreilles) que je trouve absolument magnifique dans le graphisme du signifiant.

Puis vient enfin le moment de la relecture, une fois à peu près assimilées les intentions de l’auteur, pour vérifier le résultat à la lumière de ses choix. C’est ce que j’avais voulu dire dans mon post précédent :
« C’est cela pour moi, la poésie, et rien que cela. Et lorsque j’y ai accès, j’essaie de ne jamais dissocier ce qui a produit l’intention, du résultat lui-même. » J’ai envie d’ajouter : c’est pour ça qu’il me faut absolument y avoir accès.

Voilà Vincente, c’est le genre de choses que j’aime évoquer dans un forum de discussion pour prolonger un commentaire, et j’apprécie particulièrement que la genèse intéressante de votre texte ait permis cet échange, riche pour moi.

Bonne journée à tous
Bellini

Contribution du : 13/11/2021 10:28
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
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Citation :
Je souhaite le jeu (dans toute la polysémie du terme) d'écriture, le suggestif sans aller jusqu'aux exercices de devinettes et autres ésotérismes, etc… Le flou sémantique en poésie doit rester artistique, une ouverture et non une impasse.


Pareil pour moi, mais je dois bien admettre que pour mon "Ombre portée" j'ai aussi loupé l'affaire avec les lecteurs, c'est devenu une devinette.

Dans la pratique d'ici Oniris, il faudrait supprimer le texte, et donc ses commentaires, pour le reproposer plus tard avec ses modifs... me semble-t-il.

Je préfère laisser ce loupé tel quel, au moins pour un long moment, le temps qu'il se fasse oublier. Ensuite, peut-être serait-il intéressant de le reproposer avec les corrections.

Je dis ça dans l'absolu et pas pour ton poème.
Parce que pour le mien ce serait plutôt

Contribution du : 14/11/2021 14:03
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Re : Remerciements suite à Ce qu'elles me disent...
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Bonjours,

Après un week-end familial bien rempli, je peux à nouveau me dédier/délier l'esprit dans notre intéressant échange.

Bellini,
Nous avons désormais la même "lecture" de mon poème ; je le reconnais bien dans vos "raisons" de son écriture.
Je retiens en particulier ce passage : " Le second vers, « comme tes petites oreilles me parlent… », commence lui à dessiner les contours du signifiant, c’est-à-dire le second axe, qualifié par les linguistes d’axe paradigmatique, cet ensemble des mots qui, à chaque moment du discours, s’offrent au choix de celui qui s’exprime. C’est l’axe qui détermine la qualité du poème dans l’esprit du lecteur, celui du choix des figures du discours. C’est là que l’auteur engage la partie qu’il souhaite jouer avec le lecteur", c'est bien et mon intention et sa déclinaison. Elle rejoint cette "façon dont [vous dites] aimer aborder la poésie" ; je la partage.

Je vous rejoins également dans la prise en considération du jeu signifiant/signifié en poésie, où ici par exemple se trouve une révélation étonnante dans "le graphisme du signifiant" du vers "Ô siamoises sœurs / joli cœur".

"L'intention" et son association au "résultat", l'écriture et sa révélation, nécessitent un accès du lecteur, oui, c'est certain, et je dirais même plus. Il faut que le lecteur dans son "adoption" du propos puisse le lire et le relier à lui-même par des ponts sensoriels, mais aussi par des dérives émotionnelles, des sortes d'apartés qui lui viennent en cours de lecture qui l'emmènent "chez lui", plus ou moins proches du propos, mais surtout qui le ramèneront à lui et le conforteront ; comme si après un(des) détours sensoriels, sorte de happements émotionnels, l'envie, le besoin le faisaient revenir au propos pour s'y refondre. Quand "ça" fonctionne, alors le "jeu" poétique est gagnant.

***
Cyrill,
Ça me semble comme à toi préférable, dans nos publications sur Oniris, de ne pas tenter de reprendre, en les supprimant, puis en les republiant modifiés, nos textes qui nous ont déçus. Car ils demeurent des marqueurs intéressants de notre parcours dans l'écriture. Dans la mesure aussi où l'on considère que notre site est un lieu dédié à la gestation des écritures plutôt qu'à l'avènement tenté d'une révélation, d'une reconnaissance, d'une compétence, d'un talent ou de toute autre qualification valorisante.

Contribution du : 15/11/2021 11:39
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