Bonjour Larivière:

Quelque précisions suite à votre réponse...

L'Alsace ayant été rendue à la France en 1918, les jeunes Alsaciens enrôlés de force étaient nés Français, se sentaient Français, avaient pour certains d'entre eux combattu dans l'armée française en 39/40, ils étaient eux aussi bien loin de l'idéologie fasciste. Mais bien sûr, dès après l'annexion, les nazis ont interdit tout ce qui pouvait rappeler la France et ont tout fait pour endoctriner la population.

Vous dites: " Je sais que certains Alsaciens n'ont pas répondu à l'appel en désertant malgré tout" Possible, je serais curieux d'en connaître le pourcentage.
Au début, il y a eu quelques réfractaires et, pour ceux-là, la réponse des nazis a été de nature à décourager toute autre véléité de désertion.

Vous dites: "Je sais aussi que beaucoup d'Alsaciens et de Lorrains" ont quitté leurs régions devant l'avancée allemande pour se réfugier en zone libre".
Vous parlez sûrement des 300 000 Alsaciens contraints d'évacuer toute la zone frontalière, dont Strasbourg, pour se réfugier essentiellement dans le sud ouest de la France. Mais c'était en septembre 1939, juste après la déclaration de la guerre, et à l'initiative de la France, pour faciliter la présence de l'armée française, le long du Rhin.
Après la défaite , beaucoup de ces Alsaciens sont rentrés chez eux, pensant revenir dans une Alsace allemande (beaucoup d'anciens étaient nés allemands, avant 1918), mais se sont retrouvés dans une Alsace nazie. Effectivement beaucoup de jeunes, nés Français après 1918 , sont restés en France à ce moment là et ont rejoint la Résistance.

Vous dites: "L'embrigadement , c'est quelque chose que je n'aurais pas supporté".
Vous auriez donc enfreint la Loi du Clan instaurée par les nazis (CF: l'article ci dessous:) et assumé les représailles envers votre famille.
La Loi du Clan – Sippenhaft - s’applique. Toute désertion a des conséquences sur les membres de la famille, même éloignée : exécution des déserteurs, internement des parents et des proches au camp de Schirmeck voire dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, déportation ou « transplantation » en Pologne .

Vous dites: "...mais après, tout est possible, on ne peut pas se mettre à la place de ce qui a été et il ne faut jamais dire jamais"
Là, je vous rejoins entièrement...
Je pense qu'on peut être amené dans une situation extrême , en temps de guerre ou autre, pour sauver sa peau ou celles des siens, à faire des choses dont on ne se serait jamais cru capable, des choses dont on aurait juré ses grands dieux auparavant que jamais, au grand jamais... Et, ce, pour le meilleur et pour le pire.

Je viens de lire votre post Cherbiacuespe, je l'ai trouvé plein de bon sens

Désolé, Malitorne de revenir sur ce sujet qui s'éloigne un peu du fond de votre nouvelle, mais je n'ai pas pu m'empêcher en la lisant de penser à tous ces Français embarqués bien malgré eux dans cette boucherie

Bonne journée à tous

Bonjour Virou64,

Merci pour toutes ces précisions... et mes excuses également à Malitorne pour avoir squatté son fil de remerciement, mais c'est ça aussi qui est bien, de pouvoir digresser un tant soit peu.

Il y a trente ans de cela, Virou64, j'aurais tenu un tout autre discours, totalement opposé et plus virulent. Comme quoi, vieillir n'a pas que des inconvénients, c'est aussi la permission de réfléchir en maîtrisant ses émotions.

Citation :

Citation :

Il n’y a pas de soucis, bien au contraire. Rien ne me fait davantage plaisir qu’un de mes textes qui entraîne des prolongements, des pistes de réflexion. C’est d’ailleurs le seul moment sur Oniris où l’on peut sortir du cadre strict de la littérature pour explorer d’autres domaines. Alors ne vous gênez surtout pas, aujourd’hui et à l’avenir !

nous visitâmes la camp du Struthof, alors que j'étais enfant, avec l'oncle " malgré nous "
et songer que cet endroit fut un paradis, où l'on venait de la ville pour skier en hiver, et le reste du temps respirer le grand air...

« Un conte amoral », j’aime bien cette définition Pepito car il y aussi de ça au-delà du contexte historique. La guerre mais aussi du sexe, ce que très peu de lecteurs ont relevé, passant pudiquement sous silence les gâteries de Monika.
Cependant vous jugez trop sévèrement ce soldat à l’aune de votre regard contemporain, les défauts que vous lui attribuez n’étaient pas de mises à l’époque. Je trouve que vous le caricaturez un peu trop mais c’est votre ressenti.
«Mon honneur s'appelle fidélité » devise authentique du corps des Waffen-SS. Pour anecdote, quand j’ai fait l'armée la devise de mon régiment, le 122eme RI, c’était « Ne pas subir ». Les militaires adorent ce genre de conneries...

Je me permets de rajouter un grain de sel, suite au commentaire de Pepito ; en effet, à le lire on pourrait croire que l'auteur fut ce " Waffen-SS " se délectant à narrer ses exploits !
J'avoue être souvent dans mes textes, le " héros " que ma plume évoque... malin, benêt, timide, malheureux, révolté ( tu te prends pour l'Abbé Pierre ) me dit-on un jour, sans détour !
Le récit de ce soldat me parait très juste ; je ne le vis pas cueillir des fleurettes ou recueillir un oiseau tombé du nid ; mais dans ses moments d'homme " ordinaire ", songer à ces moments de plaisirs charnels, quoi de plus normal ?
J'ai bien sûr exécré ce suppôt du Führer, mais fort apprécié le récit de l'auteur !

Un grand merci pour votre passage Marite, je suis d'autant plus content que vous êtes la première femme à vous exprimer sur ce texte. Je commençais à me poser des questions...
La pilule, ce n'est pas du cyanure, je vous renvoie à mes explications au post 1 de ce fil. Visiblement vous êtes nombreux à ignorer qu'on a drogué les soldats pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les deux camps. Allemands, Anglais et Japonais utilisaient beaucoup d'amphétamines et ses dérivés. Les Français, ça devait être le pinard... mais là je déconne.

Citation :

Tu ne crois pas si bien dire Malitorne, ca picolait sec pendant la drôle de guerre... Julien Gracq, lieutenant dans l'armée française à cette période a écrit sur ça : https://www.babelio.com/livres/Gracq-Manuscrits-de-guerre/255101

Entre des français bourrés ou pinard et des divisions panzer shootés aux amphet y'a pas eu photo ; )

Ah ! Maintenant je comprends pourquoi on l'a perdue, cette guerre...