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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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12/11/2020 16:09
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Je réponds aux dernière remarques, assez significatives, me semble-t-il, de la connotation reliée aux e caducs apocopés (non prononcés) ou prononcés.:

Ombeline ou omb'line

C'est un exemple de e intra-lexical (à l'intérieur du mot )par opposition aux e post-accentuels terminaux. ces 2 catégories constituent les e caducs en prose (par opposition à la poésie dans laquelle les e ne sont jamais caducs).

D'aune manière générale, l'apocope du e caduc (intra-lexical ou post-accentuel) signe plutôt une vulgarité, du moins un registre de langage moins soutenu. Pour reprendre l'exemple, donc normal que la fille concernée se sente moins respectée si on la nomme par son prénom dont le e est apocopé.

Pareil pour de "Hugo" ou "d'Hugo". "d'Hugo" est plus familier, plus désinvolte, de Hugo est plus respectueux et s'applique plus naturellement au poète bien connu.

Et dernière remarque, j'ai écrit plus haut "le e intra-lexical" et non "l'e intra-lexical", ce qui aurait paru curieux. C'est un autre exemple d'exception à l'élision qui s'explique probablement par la nécessité mettre mieux en évidence la lettre. En revanche, pour le fameux "le onze" et non "l'onze", je ne vois toujours pas d'explication. Quelqu'un a-t-il une hypothèse?

Contribution du : 22/12/2021 12:22
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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Pour le "onze" j'avais associé ça au "Un" et au "Huit" dans un message plus haut, comme une particularités des chiffres, et je me rends compte que c'est aussi une particularité des lettres, donc du point commun entre ces deux entités du lexique. L'alphabet et les nombres sont aux fondements de l'expression, ils en sont des éléments particuliers.

On peut entendre "le orange" en parlant de la couleur, aussi.

Ce sont des notions qui ne sont pas palpables, mais ça me semble trop large comme critère (on dit bien "l’autorité" et pas "la autorité").

Pour le registre soutenu, c'est une notion littéraire, le "vulgaire" également. Des orateurs, des journalistes, des professeurs pour novices comme pour initiés, élident notoirement les E tout en rendant un discours efficace et précis.

L'écriture euphonique se rapproche davantage du chant que de la communication. Un enseignement ou un reportage à la diction trop parfaite serait sans doute plus difficile à suivre, à comprendre.

La question des E, c'est du temps, à l'échelle d'un texte un peu conséquent, c'est beaucoup de temps.

Contribution du : 22/12/2021 13:36
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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Est-ce de l'humour cette manipulation littéraire on aura tout vu, pourtant on m'avait prévenu de ne pas parler de mes problèmes personnels sur ce site

Contribution du : 22/12/2021 14:12
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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J'avance une théorie concernant les chiffres un, huit et le nombre onze

Il y a le sous-entendu "chiffre" : le chiffre un, les chiffres deux... le chiffre huit.
pareil pour "c'est le un qui commence : c'est le numéro un qui commence".
Il n'y a pas de liaison car on tient compte de l'élision d'un mot.

l'un ou l'autre : ce n'est plus un chiffre. c'est quelqu'un ou quelque chose.

Huit : une chose intéressante concernant ce mot : on écrivait autrefois "uit". mais la graphie de l'époque faisait qu'on le confondait avec le mot "vit". On lui a donc ajouté un h pour qu'il n'y ait plus confusion.
Non seulement la graphie des lettres était différente, mais les encres, le support d'écriture, papier ou peau, ainsi que l'outil, plume (vraie) ne rendaient pas toujours l'écriture très claire.

Ma source principale : le dictionnaire historique de la langue française (deux volumes) le Robert, sous la direction d'Alain Rey. ma deuxième source : mon instinct, mes déductions, des recoupements, mes délires, mon imagination...

Diz-huit : ce n'est pas une liaison, c'est l'adoucissement euphonique du iss de dix, je pense que c'est l'usage qui nous y a incité. Car on dit bien diz-neuf.
Avec dix-sept, la pléthore de sifflantes dures nous empêche de les ignorer !

ps David : même chose pour "le orange", il y a élision : la couleur orange.

Contribution du : 22/12/2021 14:38
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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Réponse à David:

Je crois que tu as trouvé la solution, du moins en grande partie. Les chiffres, les lettres font exception.

On remarque effectivement qu'on dit: le huit, mais on dit: l'huis (en parlant d'une porte)

La raison est peut-être historique avec tout ce que cela comporte de hasard. Les règles sont quelquefois dues à deux ou trois types qui discutaient entre la poire et le fromage et on la vénère pendant des siècles.

Concernant "dix-huit', c'est peut-être quand même une liaison car le t de huit s'apocope dans certaines circonstances, par exemple: dix tomates prononcé "di" et non "dis". Et aussi, la prononciation de dix-huit semble plutôt distinguer la succession di-zuit que diz-huit (avec appui sur le i plutôt que sur le z, mais bon, ça peut se discuter.

Cela dit, pour ce qui concerne la liaison dans le cadre de l'euphonie, on fait la liaison en n suivante:

un n ongulé

mais pas pour onze dans le cas suivant:

J'ai tiré un onze

Reste à savoir, au final, si dans le cadre de la poésie, classique ou euphonique (ce qui est à peu près pareil, finalement) si on peut se permettre de rajouter un h aspiré qui n'existe normalement pas afin d'éviter la cacophonie vocalique. Ça pourrait faire partie des petits arrangements qu'on se permet sous le terme de licence.

Contribution du : 22/12/2021 15:42
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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Je reviens encore à un propos de David, quoique les autres ont aussi apporté une contribution au sujet. ils m'excuseront de ne pas les citer:

Donc, voilà cette citation de David:

"L'écriture euphonique se rapproche davantage du chant que de la communication."

On pourrait le croire a priori. En fait, l'écriture euphonique, au contrarire, s'éloigne plutôt du chant, du moins pour la prose euphonique je vais essayer d'expliquer cela.

Tout d'abord, l'écriture euphonique ne se propose pas fondamentalement une recherche d'euphonie "positive" qui chercherait à évoquer particulièrement un style doucereux, susceptible d'être taxé de mièvre. Je l'ai cru à une certaine époque, pas si lointaine, de sorte que je n'ai pas forcément mis à jour tous mes articles de référence. Fondamentalement, l'écriture euphonique cherche à éviter les rencontres phoniques "désagréables" (essentiellement des cacophonies consonantiques). On doit obtenir un style neutre. Là-dessus, l'auteur peut, s'il le veut, évoquer le caractère plus doux, chantant... en relation à son propos ou inversement introduire un style plus rude sans pour autant introduire des cacophonies (en utilisant l'aspect phonique interne aux mots), cela c'est différent.

Le deuxième point est celui qui éloigne au contraire le plus la prose euphonique du chant. En effet, en prose euphonique, les e post-accentuels sont évités. On transforme donc un texte initialement composé d'oxytons et paroxytons (par exemple "vallon": oxyton, colline: paroxyton) en texte uniquement composé d'oxytons. Le résultat, c'est une prose beaucoup moins accentuée puisque les accents toniques sont souvent dus à la présence des e post-accentuels, du moins ils en surajoutent. On obtient une prose plus égale, moins rythmée, amplifiant ce qui était déjà une caractéristique du français. Pour dire vite: un français moins proche d'une langue romane sur le plan rythmique. La prose euphonique, du point de vue rythmique, s'éloigne donc du chant. Sur le plan mélodique, ce que tu entendais peut-être essentiellement par ta remarque, cela peut se discuter.

Contribution du : 22/12/2021 16:18
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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Oui, j'avais bien cet idée en tête, que l'élaboration du texte avait intérêt à réduire ou au moins judicieusement doser les E post accentuels.

edit : et oui hersen, bien vu, il y a sans doute une commodité de langage qui explique ces non élisions.

Contribution du : 22/12/2021 16:58
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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J'ai tiré un onze : j'ai tiré le numéro onze.

Contribution du : 22/12/2021 17:29
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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Contribution du : 22/12/2021 17:41
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Maître Onirien
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Etymologiquement, "cacophonie" signifie vilain son. Un vilain son étant ce qui heurte l'oreille, cela reste du domaine de l'interprétation personnelle. Je conçois qu'on cherche à en donner une définition, qu'on cherche à en dégager des règles, mais nous voyons à quel point le sujet est vaste : il est sans fond, sans fin, comme bien des points de langue, en français ou autre.
Toutefois, pour pouvoir entrer un peu mieux dans le propos initial de ferrandeix, j'aurais besoin d'une bonne définition du terme "interface", car, dans ce contexte, je ne saisi pas son sens. Les définitions que j' ai trouvées ne m'ont pas éclairé. J'ai passé ma vie dans les livres de grammaire, les traités littéraires de toute sorte, et je ne l'ai jamais rencontré ; il est temps de me mettre à la page.

Contribution du : 22/12/2021 17:47
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