Miguel, votre retour est intéressant sur votre démarche.
Elle n'en reste pas moins contestable.
Le titre d'un mauvais goût total suffit déjà à la disqualifier, à moins qu'il ne soit la traduction involontaire d'une vision de l'enfant, en particulier ou en général.

Vous nous expliquez en détail l'origine de ce poème au risque de fusionner l'auteur et le narrateur, ce qui parait bien imprudent. Je vous cite "J’écris presque toujours sur des thèmes qui ne me concernent pas". Ah oui ?? Pourquoi donc alors le passage suivant: "quand on allait au restaurant, on passait d’abord la tête pour voir s’il n’y en avait pas avant d’entrer". C'est bien l'auteur qui se comporte ainsi, non ? Ce qui n'est d'ailleurs pas scandaleux quand on veut passer une soirée au calme et en amoureux.

"des enfants comme ceux-là n’existent pas". Affirmation hâtive car un groupe d'enfants laissé à lui-même peut vite dégénérer en chahut excessif voire ravageur.

C'est là que je voudrais aborder la seconde phase de mon raisonnement.
Je vous cite encore "comment la détestation des enfants peut-elle paraître positive ?" Vous avez raison votre poème met en scène la détestation des enfants, et surtout la non-relation de l'adulte avec les enfants. Est-ce son attitude profonde ? Est-ce un échec ponctuel ? Se gargariser de cette situation a tout pour mettre mal à l'aise le lecteur.

Faut-il vous croire lorsque vous dites "Tout l’intérêt du texte est dans le registre hyperbolique". C'est une affirmation bien audacieuse, qui me semble ici utilisée à titre de bouclier pour protéger l'auteur.

Enfin vous précisez que ce texte est ancien, de l'âge où vous aviez 33 ans. Par expérience personnelle je note que c'est un âge où l'on prend plaisir à entrer en relation intéressante avec ses enfants et bien d'autres, sauf exception "hyperbolique" plutôt rare…

"Prendre un enfant par la main" reste une vertu fondamentale sauf perversité évidemment.

"L'enfant est une personne" disait Françoise Dolto. Une "personne" qu'on respecte et avec qui on a souvent beaucoup de plaisir à échanger.

Voilà pourquoi votre poème et son titre sont, à mes yeux, fort déplaisants.

Corto

Ce n'est pas bien grave, Miguel, que nous n'ayons pas les mêmes attentes du "rire" ou de la poésie, mais un poème qui ne serait pas ancré dans la "réalité" par des liens effectifs, même ténus, discrets, quand bien il serait très elliptique, hyperbolique ou même très décalé, mais sans ces petits liens qui lui donnent une véracité métaphorique, ne présente pas d'intérêt pour moi.
Reste donc l'écriture dans ce qu'elle a de plus formelle, et la votre ici ne manque pas de qualité, j'ai pu l'apprécier sur ce plan.

Autre petite chose mais pas des moindres (plutôt à l'adresse de Hananke) sur la façon de voir "les gamins de maintenant", et particulièrement les plus jeunes dont il est question dans ce texte, j'en connais de toute sorte, et là ça vous étonnera, mais c'est moi qui ne vois pas ces ¾ infernaux. Sûrement avons-nous un regard là aussi bien différent ? Je crois que c'est plus nos regards qui divergent plutôt que les enfants qui restent des enfants…

je suis ignare, aussi l'hyperbole n'y connais que goutte !
Mais pour ce poème, dont je vois que montent des haut-cris, je répète l'avoir lu au 10e degré, ne songeant pas un instant que l'auteur détesta une seconde les enfants !
J'ai expliqué dans mon commentaire, que par moments on peut " haïr " un enfant ! ( ma fille, bébé confondait le jour et la nuit... dormait le jour et faisait le bazar la nuit ! que ne l'ai-je détesté au milieu de mon sommeil ! )... pour la prendre dans mes bras et la câliner !
Au restaurant, en amoureux moi et ma mie, quand survient une horde aux cheveux bouclés, mais braillant comme les rejetons de la famille groseille... je hais les enfants !.....comme Miguel;
papipoète

Pourquoi tout le monde lit-il "pédophile" quand on écrit "pédophobe" ?

Ce n'est que poésie, il faut arrêter de tout prendre au pied de la lettre et cesser de comparer pédophobe avec pédophilie!
Et oui, certains enfants sont livrés à eux me et certains parents n'ont pas un minimum d'autorité pour leur inculquer les bases d'une bonne éducation( ou ils s'en moquent)

Cqfd
tout pareil que Véro

Effectivement, c'est de la poésie, et une poésie qui ne se prend pas au sérieux. D'où ce titre de "Pédophobe", que je revendique, merci senglar. Je pensais qu'il ferait sourire et il pose problème; mais je le garderai. Quand on dit "claustrophobe", personne ne pense à "claustrophile".
Pour ce qui est des enfants, je pense qu'il en est de même que pour les adultes : nous connaissons d'excellentes personnes et d'autres très peu sympathiques : ces traits de caractère s'annoncent souvent dès le jeune âge. Je ne parle pas des sottises que font tous les enfants, cela passe. J'ai assez fréquenté les adolescents pour faire ce constat ; j'ai connu de vraies teignes qui ne se sont pas arrangées avec la maturité, et de bonnes pâtes qui le sont restées. Les parents ne sont pas toujours responsables de tout, et les méchants enfants ne sont pas toujours des victimes. Mais on s'éloigne du sujet de mon poème, il ne s'agit pas de devenir sérieux. Les enfants de mon poème, je le rappelle, sont fictifs.

Les enfants sages sont ennuyeux

Oui, et lorsqu'ils deviennent des délinquants ils sont beaucoup
plus intéressants.

C'est dans l'ordre des choses de la société actuelle.

H

Entre l'enfant angélique et le délinquant en puissance, il y a quand même un monde. Bon moi j'étais une enfant calme (ne riez pas, c'est vrai !), mais j'ai une sœur aînée qui a fait tourner mère, grand-mère, professeurs et cie en bourrique. Elle n'est pas pour autant derrière les barreaux puisqu'elle bosse au CNRS (c'est pas là où l'on trouve le plus de délinquants^^)