Le soleil d'été illumine ses cheveux de mille et un éclats dorés qui se mouvent au rythme de ses bonds. Son rire cristallin fait scintiller l'atmosphère et dans ses yeux à demi fermé brille l'insouciance de l'enfance. Sa robe légère virevolte autour d'elle. la corde monte et descend de plus en plus vite, devenant de moins en moins visible. la fillette elle même devient floue. Son visage frais, sa robe fleurie se perdent dans un camaïeu de roses. Ses boucles blondes se perdent dans l'or des champs de blé. Et elle saute toujours, son rire s'amplifiant à chaque saut. On ne distingue plus qu'une forme en mouvement, une esquisse qui s'estompe. Jusqu'à disparaitre.

Photo souvenir, photo passé, photo noyée. Dans les larmes du présent.

Heureuse. C'est le seul mot qui vient en la contemplant. Cette petite fille blonde comme les blés a l'air si fragile. Et pourtant, ses prunelles de jade révèlent une grande force de caractère, énormément de maturité pour une si petite fille. Ses cheveux sont retenus vers l'arrière de sa tête grâce à quelques petites pinces. Seules deux ou trois mèches dorées s'échappent des pinces pour venir onduler sur les joues de la fillette. Elle porte une jolie robe rose, qui met en valeur son teint halé. Elle s'amuse avec une corde à sauter. Pas de celles en plastique que l'on trouve dans le commerce. Non, une simple cordelette artisanale. Son sourire est tellement authentique ! Comme si ce jeu suffirait à la rendre heureuse une vie entière, figeant son visage enfantin dans la joie la plus simple du monde.

Encore une matinée, où dès le lever, on est assomé par la chaleur ... Je me leva, m'étira et alla ouvrir les rideaux. La fille de la voisine, une petite fillette d'une blondeur nordique, jouait à la corde à sauter. Elle devait avoir une dizaine d'année et était déjà trés jolie. Ca robe, d'une blancheur maculée, faisait mal au yeux, avec le soleil. On l'appela et la fillette tourna la tête. Elle avait des yeux d'un vert clair, un peu comme ceux d'un chat, des tâches de rousseur couvrait son visage, lui donnant un air mutin. Elle courus à l'intérieur de sa maison et je partis prendre ma douche.

Clap. Clap. Et la ficelle tressée frappe le sol à chaque passage. Un éclat de rire. Stop. Et reprend.
La fille est blonde, elle compte chacun de ses saut, reprend à zéro régulièrement et recommence.
Sa robe volette un peu, il y a du vent et la corde frémit, elle dévie : c'est difficile.
Elle a les sourcils concentrés, l'air un peu revêche comme les enfants de son âge. Sa mère n'ose pas l'interrompre...

On distinguait son corps, les particules de poussière qui l'entouraient volaient et se déposaient sur ses cheveux, sur sa robe, sur ses chaussures...
Ses pieds semblaient flotter à quelques centimètres du sol, tant la corde tournait vite, au rythme de ses bras...
Et sa robe, et ses cheveux se soulevaient et se rabaissaient, aériens sous un soleil de plomb à chaque saut.

Dimanche. Super, le seul jour où je peux faire la grasse mat’ et je me fais réveiller par des cris d’enfants. J’entre -baille mes rideaux et observe la scène qui se déroule devant moi. Une fillette d’une douzaine d’années, saute à la corde. Et plus elle allait vite, plus son rire strident et enfantin, se faisait entendre. Elle est très jolie et plutôt grande pour son âge. Sa robe, d’une blancheur immaculée, me faisait mal aux yeux, car le soleil était déjà haut dans le ciel. Son visage, couvert de tâches de rousseur, lui donne un air mutin et contrastait avec la blondeur nordique de ses cheveux. Ses yeux sont d’un bleu azur. Elle sautait et sautait encore, ne s’arrêtant que pour repousser une mèche rebelle, tentant de rentrer dans sa bouche et repartais de nouvelle. Une voix ce fis entendre et la gamine tourna la tête vers sa maison, et tout en sautant à la corde, elle rentra chez elle.

Vanessa saute à la corde, pieds joints, et chante : "un deux trois je m'en vais au bois" (coup double) "quatre cinq six cueillir des cerises" (coup double) "sept huit neuf dans mon panier neuf" (coup double). Le coup double, un saut beaucoup plus haut permettant de faire passer deux fois, très vite, la corde sous les pieds tant qu'ils sont en l'air, est une spécialité que toutes les fillettes n'arrivent pas à maîtriser ! Vanessa, cheveux blonds très courts et raides, mine volontaire, entend bien démontrer sa suprématie dans ce domaine. Son jean délavé et ses basquets défraîchis ajoutent au côté sportif. On craint qu'elle ne s'essouffle, mais non. Avec une régularité de métronome elle saute, chante, et lance des oeillades narquoises à Prisca qui, adossée au mur, ose à peine murmurer : "allez, va, à moi maintenant..."

Elle savait bien qu’elle n’aurait pas dû. La sueur alourdit ses boucles blondes, lui coule du front jusque dans ses jolis yeux noisette qu‘elle plisse sous l‘effort, son tee-shirt rose lui colle aux épaules, son bermuda lui rentre dans les fesses, elle a les mains moites, elle grimace, elle s‘étouffe. «Allez la grosse, vas-y, continue ! » Les autres filles font cercle autour d’elle. C’est Mélanie, cette peau de vache, qui a eu l’idée. « Ben quoi Justine, tu veux pas essayer ? T’as peur ou quoi ? ». Les autres attendaient, le mépris au bord des lèvres. Alors, elle a pris la corde et la voilà qui saute sous les encouragements ironiques de « ses copines » : « Allez la grosse ! Encore un effort ! Ouais vas-y !!! ». Elle saute, elle saute encore, et encore, et encore, et encore…

Il y a dabord le mouvement des nattes, comme animées d'une vie qui leur est propre. Deux longs rubans de cheveux blonds, tressés avec art par sa mère, si sages d'habitude, et qui dansent dans son dos chaque fois que la petite saute.
Elle porte une de ses robes à volants que les petites filles affectionnent, une robe choisie pour sa capacité à se gonffler d'air quand elle tourne sur elle même. Le tissu, trop abondant pour ne pas géner ses mouvements, vient battre ses mollets à l'issue de chaque saut, effleurant dangereusement la corde.
Concentrée, elle ignore ma présence : seul compte le record qu'elle essaie de battre.

Ca frappe, régulier, insistant, martelé.
L'ombre est tapie sous les buissons, soleil au zénith ; la corde trace au sol un hiéroglyphe à chaque passage, projette son ellipse sur la poussière surchauffée. Elle soûle son ennui dans cet exercice lancinant, un pied, l'autre, puis très vite "vinaigre !"
Ses semelles sont usées. Elle est petite et blonde et l'enfance est interminable