Oui, je préfère aussi ne voir l'oeuvre d'où sont tirées les rimes qu'après coup ! (que cette phrase-là est lourde, me diraient les experts... no comment !)

Oui, Toc-art, les e doivent s'élider en classique (et le sonnet en fait partie, mais là nous ne dirons rien, ce n'est que du jeu !)

OK Pierrot, nous allons donc plancher sur la dernière proposition.

Plutôt triste, pardonnez-moi.

Mélancolie

Si ton ombre le soir vient me prendre la main
Quand j’évoque ton nom près de la cheminée,
Je revois ton regard, ta lèvre mutinée,
Et ressens dans mon cœur un tourment inhumain.

Je ne crois plus en rien, pas même au lendemain,
Et ne retrouve pas dans ma quête obstinée
Ce qui pourrait sans toi changer ma destinée ?
Je n’irai plus rêver près du temple Romain

Où nous allions jadis, oublieux de la cendre
Qui nous invite tous où nous devons descendre…
Mais il était trop tôt : ma révolte souvent

Maudit cette injustice, ignoble différence.
Je cherche encor ta voix lorsque, vaine espérance,
La caresse d’un souffle expire dans le vent.

Triste peut-être, mais très réussi
Et avec quelle rapidité !

Très beau Mona et bien balancé comme sonnet !
Juste une question, qu'entends-tu par lèvre mutinée ?
Lèvre rebelle peut-être ?
Ni faute de prosodie, ni faute de goût et le tout dans un temps record... juste le temps qu'il m'a fallu pour faire ma virée du soir en bord de mer où le vent de suroît souffle en fortes rafales...
Bravo...

Oui mutinée m'a posé problème : lèvre mutine d'accord, mais mutinée fait plutôt penser à une mutinerie de marins. Dans le contexte je ne savais qu'en faire, d'où ce barbarisme. Si tu as meilleure idée, je prends.

Ici aussi, fortes rafales (qui nous viennent de Bretagne, ben voyons !) avec la mer en moins, hélas ! et toujours pas de pluie...

Rassure-toi, ô douce Mona, la pluie que je subis sera bientôt chez toi !

Le ciel t'entende
bel Alexandre,
Tombe la pluie
elle est bénie !

Nos objets familiers sont vraiment inhumains :
Ce matin j'ai voulu curer la cheminée
De mon salon. La perfide s'est mutinée
Il me semblait pourtant l'avoir bien prise en main.

J'en tendance à toujours remettre au lendemain,
Mais ma petite voix est toujours obstinée:
« Au travail, fainéant ! » Cruelle destinée,
Moi dont le moindre effort est digne d'un Romain !

Mais revenons au fait. Je balayais la cendre,
Un truc était coincé, il m'a fallu descendre,
Chercher un tournevis. Ça m'arrive souvent.

Tournevis ou poignard, où est la différence ?
La paume déchirée, je perds toute espérance,
Et calme ma douleur en hurlant face au vent.

Ah mince, je viens de me rendre compte que j'avais mélangé les rimes des tercets ! damned ! bon, de toute façon, j'ai ramé grave et je ferai pas mieux, donc voilà pour ces rimes-ci :



Si je ferme les yeux et si je tends la main
Je crois la voir encor près de la cheminée
Et ses grands yeux cernés d’esclave mutinée
Percent mon âme à nu d’un éclat inhumain.

Je n’ai su son départ que tard le lendemain ;
La pluie avait battu tout le jour, obstinée.
On la trouva le soir. Au fleuve destinée,
Elle s’était donnée du haut du pont romain.

Les jours comme des nuits, plus de vraie différence,
L’eau noire ce soir-là a noyé l’espérance
Et si parfois j’ai ri, j’ai pleuré trop souvent.

Depuis mes cheveux blonds ont blanchi sous la cendre,
Mais je croise toujours quand la nuit va descendre
Son tout dernier regard emporté par le vent…


Mouais, je sais, mais bon, j'ai fait ce que j'ai pu. Bravo à Mona et Pierrot, vous m'épatez !

Désolé, il s'agit d'un poème de ST A. que j'ai appris adolescent. Ce qui a pour conséquence de me couper les ailes. Mais je participerai volontiers la prochaine fois.