Lulu #999 : merci de ce beau compliment ! Arriver à surprendre son lectorat, c'est une belle récompense.

Pour remettre le terme dans un sens plus ancien...
Le Ravissement

Le sacripant fut écroué manu militari au lendemain de sa forfaiture.
Il faut dire que la maréchaussée n’avait pas lésiné sur les moyens déployés, deux brigades de gens d’armes à cheval avaient sillonné la rase campagne tout le jour et une partie de la nuit. Le miteux fut alpagué dans une masure indigne de sa proie qui fort heureusement n’avait point été souillée.

Pour son exaction, il ne fut point occis, mais fut envoyé au bagne. Le ravissement de la fille d’un haut dignitaire nécessitait un traitement exemplaire, c’est pourquoi il lui fut donné la question, longuement, même s’il n’avait jamais dénié être l’auteur des faits. Ses souffrances furent à la hauteur du courroux du père de la victime.

717 Caractères

@ Lulu, thème le ravissement, post n°992
On tourne autour..du récit poétique. Vraiment poétique, à mes yeux.
Ta micro nous présente une tranche de vie, mais auréolée de tout le flou nécessaire, pour laisser divaguer le lecteur. Fond et forme vont dans ce sens.
Et c'est étrange, car je n'ai pas lu ton texte avant d'écrire le mien. Tu me dis avoir lu le mien en écoutant Mozart ? Alors, là, comment dire ? Je suis "époustouflée", et j'aime bien l'être.

@ Dug' thème le ravissement, post n°997
L'art de la chute, en douceur, de plus. Et ne pas finir sur un "happy-end" mais laisser la porte ouverte sur une suite, est subtil et efficace pour une micro-nouvelle. D'autant que ton thème ne peut jamais connaitre vraiment de fin.

@ Maria, thème le ravissement, post 998
C'est géant ! Bien sûr il faut lire la micro de Dug avant la tienne, pour en saisir tout le goût. Quelle belle surprise, merci Maria.
D'autant que ta micro, Maria, se suffit à elle-même, aussi.
J"aime beaucoup de fil, mais là, je l'adore.

@ Alfin, thème Le ravissement, post n°1002
Pour être allée moi-même au cœur des définitions de ravissement, je savoure ta micro-nouvelles, replacée dans son contexte historique.(avec le vocabulaire d'époque, merci)


Sinon, merci Lulu et Dugenou, pour vos retours. Lulu, je suis sûre que participer à ce forum est pour beaucoup dans l'évolution de mes écrits. Encore mieux que sur le sujet "micro-nouvelles", qui ne reçoit pas toujours de commentaires. Travailler sur un thème affine l'écriture, chez moi.
En fait, je suis allée voir la définition de ravissement, et j'ai tenté d'aborder tous ses sens, dans ma micro. Ravissement, est d'abord un enlèvement (rapt), au sens vieux et littéraire, puis (sur le CNRTL) est abordé la définition mystique ou/et religieuse, pour finir sur le plaisir procuré dans un contexte plus moderne et général.

Merci de ton retour, Éclaircie. Oui, j'écoutais Mozart en parcourant ta micro-nouvelle. Drôle de hasard... Mozart m'a accompagnée toute la semaine et mise de bonne humeur 😊

Pour la semaine à venir, je propose un nouveau thème :

LES CARTONS

LES CARTONS

"Troubadours"

Un beau jour de 1317, Olivia, après un travail conséquent, mis au monde six fils. Elle et son mari, Cristobal, les choyèrent, ne leur refusant rien, allant même jusqu'à leur donner une éducation artistique : pour Olivier, l'instrument fut la mandoline. Les autres se partagèrent ainsi le clavecin, le cor, la viole, le luth et le hautbois.

Très tôt, il manièrent l'art de la rime avec finesse, subtilité, affinèrent leur chant, leur connaissances de la mélodie, leur maîtrise de l'harmonie : ils seraient troubadours.

Adolescents, ils commencèrent à sillonner la contrée, faisant danser la gent féminine durant les fêtes, réunissant les coeurs et scellant les futures unions. Combien ne s'embrassèrent pas sur l'une de leur ballade ?

A moi, Arthur me montra quelques astuces de jeu sur son instrument, m'initiant à son art, bien que je ne fus pas instruit.

Aujourd'hui encore, malgré leur décès lors de la Grande Peste, personne n'a oublié et n'oubliera jamais la Famille Carton.

989 Caractères, titre compris.

Edit 2 : j'ai dû faire des erreurs je crois. La flemme de vérifier.

Merci de votre participation, Dugenou. J'ai bien aimé votre micro-nouvelle sur le thème : LES CARTONS. J'ai trouvé votre micro très visuelle. Aucune erreur, me semble-t-il...




Dans un de ces cartons

Où avais-je mis ce boîtier si ce n'était dans un de ces cartons du siècle commençant ? Je ne réalisais pas tout à fait que nous étions au début des années 2000. Pourtant, nous avions franchi, paraît-il, un cap.

Dans mon boîtier, se trouvaient des bijoux que je ne portais jamais, mais qui comptaient plus que je ne l'aurais pensé, car quelle idée que d'y songer, quelle idée que de rechercher si vainement ce que j'avais pu y mettre.

Le souvenir n'est-il pas aussi un voyage ?

En allant chaque jour de l'avant, vers le lendemain de façon simple, comme une heure succède à une autre, n'ai-je pas, aussi, quelque part, porté comme un bagage ce qui faisait un temps ?

Je revois les éboueurs ramasser les bennes à ordures et ces cartons mis trop vite au dehors. Voilà où, certainement, mon boîtier a trouvé une issue... Un boîtier en bois. A l'intérieur, des boucles d'oreilles que je n'ai jamais portées. Elles n'étaient pas mon style, mais qu'en est-il maintenant ?

960 caractères, espaces compris

#1005 Dugenou : Une vie résumée sur quelques lignes et pourtant l’essentiel est là, la joie de vivre, la fraternité, les raisons de la mort… bref un petit bijou, merci Dugenou pour ce voyage féodal...

#1006 Lulu : La mélancolie de ta micro a inspiré la mienne (merci pour ce très beau texte) :

Les cartons
C’est la troisième fois que nous déménageons en 15 ans. Non pas tous les 5 ans, réglés comme un métronome très lent. Mais tout de même.
L’exercice m’a toujours semblé être une épreuve. Et ce, quels que soient les nouveaux horizons que nous allons découvrir.
Reprendre une fois de plus l’ensemble de mes souvenirs, les scruter, les retourner pour voir si l’origine serait inscrite en dessous ou au dos à l’aide d’un crayon à papier. Observer ce qu’ils me racontent. Les joies qui ne sont plus ou les épreuves que l’on aurait voulu éviter. Finalement, les souvenirs ne me rendent pas heureux, entre mélancolie et regrets, je ferais tout aussi bien de les laisser au prochain propriétaire. Pour lui, tout sera nouveau ou décati, c’est selon. Mais rien ne serait pour lui ni mélancolique ni regrettable. Je pars donc sans mes cartons, je respire.






Pour ceux qui n'avaient pas le moral, désolé !

Alfin, je n'ai pas trouvé ta micro-nouvelle triste. Comme tu survoles en quelques lignes les impressions, elles demeurent un peu en surface. Les cartons laissés aux suivants... Bien vu !

Lulu #1006 : oubliés, ces objets que votre narratrice n'a pas aimé ? Pas si sûr... à moi aussi, il m'est arrivé de jeter des objets, qui, depuis, me sont chers... ces objets que l'on a, on a tendance à ne pas y faire attention. C'est quand ils sont absents qu'ils nous manquent...

Alfin #1007: il vaut parfois mieux laisser ses souvenirs, et les regrets derrière soi pour pouvoir aller de l'avant. J'adhère !