Devant la triple prouesse qui me précède, je vais me faire tout petit en vous proposant ce qui n'est qu'un bobard !

Loup…bar !


Etranger solitaire au cœur de notre automne
Il n’avait pour amis que la mer et le vent,
Les fragrances du large et l’horizon mouvant
Quand du panache blanc la lame se couronne…

N’étant pas de ces gens que l’espoir abandonne
Chaque matin debout dès le soleil levant,
On put le voir attendre, attentif et rêvant
A quelque joli bar, que le bouchon frissonne…

Bredouille tout un mois, le ton se fit changeant
Chez ce vieil Ecossais qui pleurait son argent
Et qui plus est, bien sûr, cette quête incertaine...

Quand survint de Marseille un certain Monsieur Brun
Qui le poussa, dit-on, vers sa ville lointaine
Ou pour la pêche au loup on le mit au parfum…

En tous les cas, Alex, c'est une plaisanterie plaisamment racontée ! Tu n'as pas démérité, bien au contraire. Le titre à lui tout seul donne le thon (pardon, le ton ! lol !). Je vois que tu as bien su tourner la difficulté du mot brun qui m'a aussi donné du fil à retordre.

Eh ben dis-donc, si tu es aussi habile avec une pagaie qu'avec ton calame, ça doit déménager entre les écueils. Sportif et poète ! bravo !

Et toi Alex, te voilà magicien, qui fais d'un Lyonnais un pêcheur marseillais de Loup... bar écossais. Alchimie du Verbe des seuls vrais poètes ! :)

Ouais Brabant, je sais que ce brave monsieur Brun était Lyonnais mais il a dû profiter, entre deux parties de carte peuchère, de sa présence sur le Vieux port pour affranchir ce couillon d'Ecossais... C'est marrant ces bouts rimés, pratiquement à chaque fois je fais une fixation sur un mot quelconque, en l'occurence brun sur ce coup-là et c'est le Monsieur Brun de Pagnol qui m'est venu à l'esprit, fan de chichoune !
J'ai beaucoup aimé les vers que Mona a souligné dans ton dernier sonnet... Une véritable classe poétique qui se confirme à chaque sortie ! Mes hommages à ton épouse...

Un texte très évocateur, tizef, qui sent bon l'iode (que j'aime).
Mais, et j'en suis désolée, il y a deux petits couacs :

"L'iode exhale son parfum,
Je glisse entre les écueils bruns" = discordance de rimes singulier/pluriel

"Les spatules aux ailes d'argent" = un ennéa a pris son envol, ici.


En tout cas, merci à tous. Il fait bon venir se reposer ici de temps à autre, entre la poétique et la taquinerie de vos textes.

Je n'aurai jamais ta facilité, Alex; chez toi, tout coule de source. Tu en es à être devenu le sonnet né ! Hé ! :)

J'ai piqué l'émail à l'héraldique de Bulle : bleu intense.

Allez ! On plonge dans la Méditerranée ! :D

Merci Bulle
J'étais trop dans mon trip pour surveiller mon écriture
Je vais mettre parfum(s) au pluriel et remplacer les spatules par des pétrels qui sonnent presque pareil et ont le bon goût d'être sans e muet.

késako ? Même en allant sur Wikipédia j'ai pas compris ce qu'est un ennéa... :

" préfixe qui signifie 'neuf' "

Aurais-tu crée une nouvelle espèce d'oiseau, mon cher Tizef ?
Les spatules existent bel et bien (sorte de héron), ou est-ce un nom générique ?

Qui pour éclairer la lanterne de Diogène ? Déjà qu'il est nu !...


En tout cas, merci à Bulle d'avoir augmenté mon vocabulaire !

Pour le moins : Volent les pétrels... :)))

J'avais z'aussi buté sur les spatules-z'aux-z'ailes (ça doit être ça que Bulle appelle un ennéa), mais je n'avais pas remarqué la non-concordance des temps. Bien sûr Tizef que tu peux rectifier, tu as tellement de cordes à ton arc que ce n'est pas difficile d'en changer...

Bravo à tous, c'est une belle cuvée !
Mona, chapeau. Tu nous as fait du grand Mona ! Cette promenade automnale est rêveuse, douce, romantique ; l'harmonie de l'ensemble et la richesse des détails prêtent au rêve et à la contemplation. J'ai été entraîné à ta suite sur les rives de Loire et les allées du jardin...
Brabant, c'est original, ce poème anti-érotique. Je ne savais pas que l'automne avait de tels effets !
Tizef, ce poème enrichira bellement ton anthologie maritime. J'aime beaucoup le premier quatrain, très mélodieux, très rythmé, que tu pourrais réciter au rythme des pagaies (ou spatules, ou... ?). As-tu atteint des îles lointaines ?
Pour Brabant : ennéa doit être le diminutif, pour les intimes, d'ennéasyllabe (vers de 9 syllabes), qui tranche avec les octo-.
Alex, pour un bobard, c'est un beau bobard ! Tes quatrains sont très harmonieux, mélodieux, une vraie réussite ! "Il n’avait pour amis que la mer et le vent, / Les fragrances du large et l’horizon mouvant". Un portrait criant de vérité brossé en quelques mots.

Bon, le mien arrive ; j'ai eu du mal après avoir lu tous ces beaux morceaux !