Désolé Mona ! J'aurais dû attendre que tu nous fasses profiter de ce très joli poème avant de relancer la machine à sonnets... Je me doutais bien que tu avais trempé dans le milieu poésie... toute petite ! Je vais m'intéresser de plus près à la mamy de ta copine de classe... En tout cas, merci !

Pas grave Alex. Je plaisantais. A vrai dire Cette copine de classe ne m'a jamais dit qui était son aïeule (nous avions 8 ans à l'époque)et je n'ai fait le rapprochement que beaucoup plus tard lorsque j'ai eu la connaissance de la poétesse Renée Vivien. Tous ces beaux poèmes dont elle recouvrait ses livres me laissaient supposer que... et le nom aussi, mais ce n'est qu'une intime conviction, pas une certitude.

En tous les cas, tes rimes ne m'ont pas égayée, excuse-moi :



Départ en maison de retraite

Comme un petit enfant, âgé de quelques jours,
J’appréhende ma vie, usager malhabile,
N’ayant vraiment admis ce qui fut le mobile
Des bouleversements dont je subis le cours.

Je vais vers mon destin sans espoir de retours,
Et trébuche en marchant. Cette pente labile,
Blesse les tendres pieds de mon rêve fragile
Qui ne peut accorder «jamais» avec « toujours ».

Je vais de mal en pis, ce n’est pas réparable
A tranché le docteur : c’est dur et dommageable
De quitter sa maison, et tourments superflus

De vouloir m’enfermer dans un si pauvre espace…
Me plaindre serait vain, le ciel ne m’entend plus ;
Le temps glisse et s’en va comme un oiseau qui passe.

Bon, je n'avais jamais lu la biographie de Renée Vivien, seulement ses poèmes. Comme c'était une adepte de Sapho, je pense qu'elle ne pouvait pas être grand-mère de ma copine de classe. Tante, peut-être ? Va savoir ! De toutes façons elle écrivait sous un pseudo, donc langue au chat ! Comme quoi cette quasi-certitude qui m'a poursuivie ma vie durant tombe en morceaux ce soir. A vrai dire je n'avais jamais eu la curiosité depuis que j'ai Internet de me pencher sur la question. Cela m'apprendra à vérifier mes sources...

Super sonnet Mona, pas très réjouissant c'est vrai mais ainsi va la vie... Je suis toujours sidéré par ta vitesse d'exécution !
Pour ma part, à peu près dans la même veine, je mets la dernière main à "Tout a une fin..." mais ça sera pour demain !
Bonne nuit et encore bravo !

Venant après rimes de Renée Vivien qui invitaient au lyrisme, celles-ci apparaissent très austères.
Avec ta réactivité habituelle, tu as su, Mona, en faire un poème déchirant.
Le dernier tercet exprime, sans pathos, une infinie tristesse.

Pas très gai non plus pour attaquer la journée mais les rimes, comme le souligne tizef, ne prêtent pas à la rigolade...

Retour de flamme...

Un vieil anachorète au tombant de ses jours
Se sentant sous le coup d’une santé fragile,
Crut pouvoir exiger, en homme malhabile,
De proches héritiers assistance et secours.*

De l’atrabile aïeul éloignés pour toujours
Ceux-ci s’étaient jurés, quel qu’en fut le mobile,
De ne prêter le flanc à cette humeur labile
Qui faisait de l’ancêtre un despote au long cours.

Alors qu’ils attendaient amour en mot de passe
Il répondit argent pour retrouver l’espace
Que pendant si longtemps il dénigrait le plus…

De ce lointain rejet, ô combien dommageable,
Il comprit un peu tard que tout n’est réparable
Malgré belle fortune et regrets superflus…

C'est bizarre : quand j'ai commencé ce poème j'avais plutôt dans l'idée, après le premier vers, de développer l'inutilité d'être sur terre. Ensuite, son déroulement m'a conduite à ce départ, ô combien pénible, et qui sera peut-être le mien dans un avenir que j'espère encore lointain, mais le temps passe si vite, hélas ! Pourtant, je ne veux vous attrister en cette belle journée où le soleil brille de tous ses feux et incite à la joie. Qu'elle soit agréable à vous tous, mes amis d'Oniris.

Boouuu.....oouuu....oouuuuououh... ... ... Vous allez arrêter vous deux ? :)))

Bon, ben moi, j'ai pas encore commencé, because j'ai travaillé à d'autres bouts rimés. Je vais sans doute m'y mettre cette après-midi.

Mais où allez-vous donc me mener ?

Chais pas du tout...

Sniff !

Z'allez vous faire vacciner contre la grippe, vous ?

:D :D :D

Merci pour l'éclat de rire, Brabant, il se trouve que nous en avons bien besoin ! C'est la faute à Voltaire (ou plutôt à l'ami Alex avec ses rimes pleureuses). Il faut de tout pour faire un monde, et nous sommes capables de "tout", la preuve !

En attendant Alex, on voit très bien dépeint cet aïeul bougon et sûr de ses deniers pour s'attirer l'affection qu'il avait toujours repoussée. (une vieille tante, acariâtre et sans enfant, a fait de même lorsque l'obligation l'y a poussée. Il est bien évident que son argent n'a séduit personne et qu'elle mourut entre des mains mercenaires, comme il se doit).

Aïe ! Me suis planté au vers 5...
Il fallait lire :

De l'oncle atrabilaire éloignés pour toujours...

Evidemment !