Je peux t'en donner des thèmes libres,

Je préfère ce genre de contrainte aux techniques, j'avoue que c'est par flemme que je n'ai pas participé aux autres (à 50%). Dans les concours de nouvelles, on travaille surtout par thème et ce n'est pas mon fort (20%) donc j'apprécie avoir l'occasion de m'exercer ici. Et je suis motivé à nouveau pour améliorer mon écriture en général (30%). Voilà, tu sais tout ^^

S'il y a pénurie de thème, je veux bien en proposer. Pourquoi ne pas laisser le choix, technique ou thématique ? (je suis sur que Palimpseste fera les deux en un texte ^^)

Perso je ne suis pas trop fan des contraintes techniques... vu mon niveau en Bescherelle (contrairement à Fukushima) cela parait évident.

Mais bon, il en faut pour tous les goûts...

Qu'importe la contrainte pourvu qu'on ait l'ivresse ?

Quelques contraintes ne m'ont pas inspirées mais elles sont rares... En fait, je les aime toutes: les courtes, les longues, les épaisses et les minces, les colorées et les toutes blanches, les épilées et les...

heu...

On parlait de quoi, déjà ?

Zyva Stony... Fais tourner la contrainte !

Voilà, je vous livre la contrainte de Palimpseste telle qu'il me l'a livrée, puisque je ne saurais mieux la rédiger :



Après la contrainte d'interdire les verbes du premier groupe, je verrais bien la contrainte inverse: QUE des verbes du premier groupe...

Facile ?

Voire... parce que sans ETRE, AVOIR, VOULOIR et autre POUVOIR, ça n'est pas facile d'écrire, de prendre la plume, de noicir des pages... enfin bref... de JETER des lettres sur la feuille...

Et comme certains apprécient que la contrainte guide également sur le thème, prenons justement le thème du "rejet d'un groupe"... qu'il soit humain, animal, de formes géométriques ou de quelqu'autre forme, l'idée est de causer du partitionnement d'un ensemble et de la notion de rejet... que ce soit pour se féliciter ou se plaindre dudit rejet, c'est libre!


EDIT: ben zut alors, au lieu de poster un nouveau message, j'ai édité le précédent. Du coup, j'ai supprimé tout ce que je racontais au sujet des contraintes techniques. Tant pis !

Welcome
(Recyclage d'un thème asimovien que j'aime beaucoup)


L'eau éclabousse la carrosserie de la navette et dégouline le long des vitres. La température diminue et Adam songe aux larmes de whisky après l'oxygénation qu'il contemple tous les soirs sur la véranda. Hier, justement, les trois Lunes paradaient sur la tapisserie étoilée, et leur pâleur blanc-bleuté envoûtait le jardin.

Profite de l'instant, ne songe pas au boulot, lui souffle une petite voix prévenante. Mais un regard vers le ciel lui rappelle ce Terrien en visite dans leurs bureaux. Adam ne se force jamais pour lancer des blagues sur le réchauffement climatique ou la récession qui dure depuis plusieurs décennies standard.
Ici, comme dans les autres planètes de la confédération, tout se passe de manière plus rapide, plus souple. L'espace reste à conquérir, ceux qui rêvent d'argent ou d'aventure trouvent leur bonheur. Les mots bonheur et liberté signifient vraiment quelque chose et les problèmes de l'ancien monde s'oublient très vite. Les espèces locales, certes, n'existent plus. Balayées durant la terraformation, ces formes de vie demeuraient marginales et sous-développées. Partout dans l'univers, la loi du plus apte reste en vigueur.

Adam vote, et il ne s'en cache pas, pour les indépendantistes. Moins de règles, plus d'autonomie pour les planètes. Voilà trop longtemps que la trentaine de filles traîne leur mère comme un boulet, l'heure du coupage de cordon approche à grands pas.

Mais les rats quittent le navire, et un groupe de Terrots habite maintenant leur quartier. Adam ne s'y trompe pas : ils arrivent à deux autour d'une famille honnête, qui craque rapidement et détalle. D'autres Terrots arrivent et en trois ans ils colonisent la colonie… Ironie du sort, heureusement il existe une solution… Entre ragots sur les mômes Terrots radioactifs qui menacent les autres bambins, sur les parents dégénérés incapables de s'adapter à la pesanteur locale… moins on en raconte, plus les gens imaginent.

Un point brillant dans le ciel. Une étoile filante ? Avec un peu de chance, un vaisseau Terrot en train de se crasher sur un astéroïde, songe Adam en refermant sa porte. Dehors, seules deux Lunes éclairent le plus beau des nouveaux mondes.

Stony, je prends souvent pas mal de liberté avec les thèmes. Le 21 g, pas besoin de le nommer. Fallait démontrer si on était d'accord ou non avec ce poids de l'âme.
Alors, mon type qui pesait 107 kg se retrouve à 110 kg sur la civière. 3 kg de plus. Pas 21 grammes de moins. Sûr, il a avalé de l'eau. Ou alors le poids du blues qui avait empoisonné sa vie ?
Voilà pour le 21 g.

Voilà pour cette semaine. Excusez-la

L'homme entre dans le resto. Il récupère une chaise libre au comptoir, une chaise rebelle qu'il apprivoise bien vite sous son poids conséquent. Il dévisage la serveuse, toujours la même, le cheveu décoloré, les yeux trop maquillés, cernés de nuits d'amour et de querelles, le corps abîmé, les doigts jaunis de nicotine. Il jette un œil rapide à la cuisine par la porte entrouverte le temps que le videur y pénètre. Il note avec appréhension la propreté douteuse du tablier du chef.

Lui-même ne paie pas de mine : la peau grasse, le cheveu idem, le regard louche. Un tic nerveux lui secoue les épaules à intervalles réguliers. Il se mouche trop bruyamment, renifle finalement et se passe la manche sous le nez.

Son voisin lui ressemble étrangement. Totalement différent question couleur de cheveux et d'yeux, il en émane le même aspect rebutant, la même envie d'en détourner les yeux prestement. Un tour d'horizon rapide des clients et clientes du petit casse-croûte entraîne la même constatation : des tarés, des mis-au ban.

Le nom même du resto annonce la suite : L'Ailleurs.

Notre homme commande son repas, une guedille au poulet, sorte de hot-dog où le poulet remplace la saucisse. Avec assiette garnie, bien sûr : frites grasses, salade de choux vinaigrée, boisson gazeuse en fontaine.

Il croque dans son pain, mâche avec vigueur, aspire bien la mayonnaise qui perle aux commissures des lèvres.

Le muscle du pylore laisse entrer le mélange mastiqué. L'estomac travaille à dissocier tous les éléments nutritifs, l'acide aidant à bien transformer tout ça.

Soudain l'alarme sonne. Un haut-le-cœur soulève les épaules du type. Il rejette tout son repas directement sur le comptoir. Trop lourd pour se lever et s'élancer à la salle de toilette.

La mayonnaise défraîchie crie victoire.

@ Dowvid :

Ok pour la contrainte précédente : je ne chipoterai pas plus pour savoir où, dans ces trois kilos, se trouvent les 21 grammes, l'important étant qu'ils s'y trouvent, ou ne s'y trouvent plus, vous avez raison.

Pour l'actuelle contrainte, très jolie interprétation du thème.
En tant que que commissaire à la vérification des contraintes, je me dois, juste le temps d'un instant, de jouer les empêcheurs de tourner en rond, alors ne tapez pas trop fort sur ma pauvre petite tête fragile si je vous fait remarquer que j'ai trouvé trois verbes n'appartenant pas au premier groupe :
deuxième groupe : jaunir ("les doigts jaunis de nicotine")
troisième groupe : entrouvrir ("par la porte entrouverte") et mettre ("mis-au-ban")

oui mais ils ne sont pas verbe, non ? Des qualificatifs seulement, même pas participe passé ?
Non ?