Vous êtes forts, Oniriens, à versifier aussi facilement ! Vous avez du talent. Le dernier quatrain d'Eskisse s'élève à la philosophie.
A la limite je préfère ce fil à un certain nombre de poèmes en espace lecture qui veulent faire poème... et en oublient l'humour et l'humilité. Le seul projet de vouloir plaire au CE peut être limitant.

Le grand Arsinor en sa chaire
Drapé de frais, le regard noir
Décerne mérites en liminaire
L’orateur fascine l’auditoire



Annanas de Corinthe, poétesse mi-fugue mi-raisin (IIIe S. av JC)

Pour Anna

Brisée par l’acide mémo
Anna se pâme ici
Devant le faucheur de mots
Qui la crucifie.

Cent dessins chinoisants sur céramique blanche
Le bleu dans tous les yeux des esthètes au grand coeur
C'est le vase d'Hugo qui trône dans les fleurs
Son destin est tracé par Jeanne en tous points franche

Quand des orteils de vigne blonde se promenaient sur l’anathème
De la substance des seconde l’horloge rouge devenait blême
Alors je comptais les moutons qui ne voulaient se suicider
Qui opposaient à la raison l’ignoble rage d’exister

Mes heures sans sommeil se parent de folie
Je bondis, gesticule et me lève à l'envi
Il n'y a plus de loi qui me tienne alanguie
et ce durant des jours où mon destin faiblit

en lamentable vainqueur
j’ai caillassé les vitraux de tes yeux
avec les pierres de mon cœur
ô ma cathédrale comme je m’en veux

La lumière s'estompe
Pourtant, dans le halo des fêtes
Un regain y sombre
En fuite désuète

Quand un mouton se suicidait ma sœur ravalait ses sanglots
Puis elle partait le ramasser et je me mettais aux fourneaux
Tout s’écoulait paisiblement, un fleuve gris venait lécher
L’herbe rouillée des sentiments où des étoiles s’échouaient.