Je vous propose dix nouveaux mots pour un poème ou une micro-nouvelle... :

REVOIR SUPPOSER ENCOCHE SOURD LUNE ASSEMBLER ASCENCEUR ENCENS JONGLER LIBRE

REVOIR – SUPPOSER – ENCOCHE – SOURD – LUNE – ASSEMBLER – ASCENCEUR – ENCENS – JONGLER - LIBRE

Dans le quartier de mon enfance il y avait un garçon bizarre. Il s'appelait Donatien. On SUPPOSAIT qu'il devait avoir une vingtaine d'années mais paraissait beaucoup plus jeune. Un léger handicap mental lui causait un sourire figé, un regard inexpressif, et son comportement était celui d'un préadolescent. Les gens le disaient toujours '' dans la LUNE '' parce qu'il ne répondait pas quand on l'appelait, mais c'était simplement qu'il était SOURD. Le Directeur du Grand Hôtel lui avait proposé un poste de bagagiste et liftier pour son ASCENCEUR mais sa surdité l'a empêché d'effectuer ce travail. Il était donc LIBRE constamment et s'ennuyait beaucoup. Pour s'occuper, il jouait avec les gamins du quartier à taper dans un ballon. Chose étonnante, je l'ai vu un jour JONGLER très habilement avec trois balles. Enfin, il eut l'idée de proposer à l'abbé de la paroisse de faire des ENCOCHES à la base des cierges permettant de les caler dans des présentoirs et de les ASSEMBLER en gerbes. Il aimait aller à l'église, il disait que l'odeur de l'ENCENS lui faisait du bien. Beaucoup d'années sont passées. Quand je pense à lui j'aimerais le REVOIR. J'avais de l'empathie pour cet être ''pas comme les autres''. Je suis sûre que je le reconnaîtrais.

Je retrouve ce que tu avais écris, Embellie... Oui, la différence...

J'essaie sous forme de vers :

REVOIR – SUPPOSER – ENCOCHE – SOURD – LUNE – ASSEMBLER – ASCENCEUR – ENCENS – JONGLER – LIBRE

Allais-je les revoir,
Je ne le savais…

Allais-je assembler les vagues dans mon imaginaire
Et compenser cet ascenseur à l’arrêt qui ne me faisait plus monter à la lune.

Je me souviendrai toujours de ces loups discrets,
Puis de celui particulièrement sourd au regard de feu.

Une encoche sur le cahier m’a fait supposer
Le tort de croire à l’innocence.

Quelqu’un avait lu entre les lignes
Chaque page fermée.

Or, j’aimais jongler dans cette atmosphère d’encens
Pour me sentir libre.

Les louves pouvaient toujours attendre
Ou partir sans le secret.

REVOIR – SUPPOSER – ENCOCHE – SOURD – LUNE – ASSEMBLER – ASCENSEUR – ENCENS – JONGLER – LIBRE

Le coche

Rater le coche et marquer l’encoche
Pour revoir ici un vieux bateau
Remplir ses poches et sa sacoche
Pour pouvoir voguer sur l’eau
Admirer la lune et toiser la roche
Puis supposer qu’il sera à flot
Devenir sourd aux vagues si proches
Pour se sentir libre sur un rafiot
Jongler avec ce qui est moche
Pour assembler ce qui est beau
Suivre l’encens que la nuit embroche
Et devenir à jamais un matelot
Puis prendre l’ascenseur fantoche
D’une écluse remplie au galop
Quels défis fastoches !

Je trouve que c'est très beau, surtout là :

''Jongler avec ce qui est moche
Pour assembler ce qui est beau''

Sans trop savoir si la fantaisie est admise sur ce fil :

REVOIR – SUPPOSER – ENCOCHE – SOURD – LUNE – ASSEMBLER – ASCENSEUR – ENCENS – JONGLER – LIBRE

Bonjour,
À supposer qu’un jeu intitulé "Dis-moi dix mots" me propose d’assembler dix mots pour en faire un texte, je ne resterais pas sourd à cet appel.
Bien sûr, il pourrait contenir des mots difficiles à caser et sans grand rapport entre eux comme encoche, lune, ascenseur ou encens, mais je saurais bien jongler pour les placer tous : on trouve bien de l’encens dans les ascenseurs de moins de trois étages, et qui n’a jamais vu d’encoche au clair de lune ? Par contre, je n’ai jamais entendu parler d’encoche dans les ascenseurs ni senti d’encens sur la lune...
Je pourrais même, pour étaler ma culture, citer le célèbre vers : Homme libre toujours tu chériras la lune ! C’est Hugo qui sera content ! Ou : Nous partîmes d’encens mais par un prompt renfort… de l’excellent Racine.
Mais tout ça reste à supposer.
Sur ce, au revoir.

Vous faites comme vous voulez, Gemini... L'idée est d'écrire un poème ou une micro-nouvelle avec les dix mots proposés... 😊

J'en propose de nouveaux :

JOURNAL MEUBLE PALMIER COURIR TRI MUSICAL TERRE APPUI SILENCIEUX PLAT

JOURNAL MEUBLE PALMIER COURIR TRI MUSICAL TERRE APPUI SILENCIEUX PLAT

« Je fais partie de la majorité silencieuse qui sait que la Terre est plate, même si "Ils" disent le contraire dans le journal. Tenez, preuves à l'appui : on ne peut pas courir le 100 mètres rond. Non ? On fait du tri à plat. Pas vrai ? Les meubles ne sont pas courbés (sinon quels dégâts pour la vaisselle ! Et pour le lit, pour dormir droit il faudrait dormir dans un hamac !). Aucun palmier ne ressemble à la tour de Pise. (peut-être les cocotiers, mais les cocotiers en Italie...) Même rond, je ne suis jamais tombé d'une chaise ( fut-elle musicale).
Non, la Terre ronde, ça ne tient pas debout ! »



PS : La poésie la-dessus, c'est un sacré défi !

Merci Lulu pour les encouragements et merci à Gemini pour ses contributions pleines d’humour.

JOURNAL MEUBLE PALMIER COURIR TRI MUSICAL TERRE APPUI SILENCIEUX PLAT

Un élan monotone

J’ai posé mon journal tel un fardeau encré
Sur un meuble jauni par les maux du passé
Pour admirer au loin le palmier dont je rêve
Fléchir sous le vent froid qui ratisse la grève.

Le tropique oublié me fait courir là-bas
Dans un songe subi qu’un long tri sans débat
Devrait bannir sans heurt comme un cri musical
Qui chasse de ma terre un esprit animal.

Las et pris par le temps je prends appui sans peine
Sur l’accoudoir bruni par mes cafés sans veine
Et d’un pas silencieux vers mon vieux baromètre
Je dépose un plat chaud au bord de ma fenêtre.

Très beau poème, StephTask ! Bravo pour cette composition toute imagée et marquée par le temps et l'action...

J'aime bien aussi votre micro-nouvelle, Gemini... Un style vraiment original ! Tout plein d'humour, oui, comme dit TephTask, mais aussi une belle façon de poser les mots sous contraintes.

Un vrai régal !