Comme je n’ai rien à faire, je soigne ma culture,
les ouvrages obscurs éclairent mon ego.
Moi, je n’ai pas besoin de brusquer ma nature
pour offrir au prochain le poids de mon fardeau.

Je me surprends languir autant que je redoute
Dans un habit du soir orné d'un col romain
Le prêtre au faux sermon (d'éternité sans doute),
Prouvant son harmonie avec le genre humain.

Dieu a t'il déposé ce grand brevet cosmique
un architecte unique, de visions infinies
source de l'équilibre, de mécanique quantique
nous le saurons un jour entrant au paradis

Une vie de larmiers, confinée dans sa bulle
Sous les plis emmurée où des rêves en majuscules
Se dilatent sans fin en desideratas...
Mais un jour elle le sait, elle aura l'aura !

Elle aura l'aura blonde ou brune de Laura,
La petite promise à la pâleur offerte
D'une aube grise où vaguement coasse un cra-
Paud, et, l'œil entr'ouvert, sombrera vers la perte.

Le critique aujourd'hui ne doit plus s'exprimer
Qu'en fourbe laudateur, sous peine de censure,
Se taire ou convenir qu'il lui faut acclamer
D'insipides écrits, jusqu'à la démesure.

Il souscrit, sans pudeur, jusqu'à la trahison
Aux pires boniments, pour plaire à l'auditoire.
Reniant la grammaire et la conjugaison,
Il moque la syntaxe en règle dérisoire.

Splutique à qui mieux mieux et pourtant favorable
Aux jeux flammés de l'autre en lequel il se plaît,
Il vous vendrait sa femme et passe sous la table
Pour deux sous. Au matin, il égaie un volet.

Puisque dorénavant je ne comprends plus rien,
(Ces vers me sont obscurs et pourtant je m’arrime)
Je m’en vais torturer, oui je sais c’est un crime,
Quelques poèmes gourds. Est-ce un mal pour un bien ?

Gourd ou mince ou ballot, tout rondeau trouve grâce
Au supplice qui naît d'un regard compétent.
Pourquoi donc s'exciter, susciter le pancrace?
Sous ton fouet Cristale, on devient pénitent.