Pour laver mon honneur d'un affront absolu
En forme de sonnet, mon Dieu, qu'elle aventure !
Je dois, sans défaillir, vous narrer la rupture
D'un rapport adultère à ce jour révolu.

Dans mon royaume au pied des remparts
jardin au bord des ombres où le crépuscule prie
l'horizon a posé son échelle vers un paradis
mes pays intérieurs n'appartiennent à nulle part

L'angoisse me suffoque et mutile mon âme
Quand, plus qu'un quolibet sur thème de ruisseaux
C'est un regard furtif, mais rogue, qui me blâme,
Et me voue à subir du remords les assauts.

Coupable d'un parcours aux parfums de scandale
Je ne puis dénoncer le funeste destin,
Mes frasques m'entraînant dans l'horrible spirale
De la jeune droguée à l'indigne putain.

Pour fuir de mon enfer les sordides entrailles
Je n'eus que le trottoir ou la mendicité.
Mais qui peut compatir aux regrets qui m'assaillent
D'avoir choisi le stupre à la nécessité ?

_______Etat d'âme après avoir visité "Sh. Ed."_______

On rencontre surtout de l'Art les mythomanes
Qui sont persuadés d'avoir quelques talents.
Tous ces Messieurs Jourdain ridicules profanes
Ces Ragot*, Rois des gueux, aussi nuls qu'insolents.

* roi des Bélistres (gueux)

J'ai tenté de bannir la rime en overdose,
Ronsard féru du mot crut bon d'en abuser,
C'est pour cette raison que j'ai proscris la rose
Ailleurs qu'en ce quatrain que l'on peut récuser.

Tel le Renard vexé de ne pouvoir atteindre
D'inaccessibles fruits, qu'il estima trop verts,
Le rimeur sans orgueil ne trouve qu'à se plaindre
Des efforts consentis pour écrire ses vers.

Le donneur de leçons et son vain caquetage
Nous empêche d'aimer le chant du bâtisseur.
Il se prend pour un paon, étale son plumage,
Son stupide caquet se perd dans la fadeur.

En souvenir de

Je trouve impertinent que ma mine soit rose
mes convecteurs éteints et mes jambes à l’air
le beau temps me poursuit de son azur si clair
c’est triste croyez-moi de n’être point morose