He brabant, je ne te permets pas ! Dévoyée ma Mytho ? L'était bien à l'origine de l'agriculture (ou presque) le sieur Osiris ; quant à l'Iris, laquelle avait, dit-on, de très jolis yeux, si elle n'était pas juge mais messagère, c'était quand même la frangine des Harpies... Voilà, voilà ! Tu sais, la culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale !

Moins bien que toi alex ! Tu as su tirer parti allégrement de ces rimes dans lesquelles je me suis fourvoyée en me glissant dans un domaine que je connais très mal au risque de me faire brocarder par nos grands spécialistes, Méléagre et Brabant... Mais ils sont indulgents, et c'est vrai que j'avais oublié cette histoire de poisson vorace qui croque l'natomie de ce pauvre Osiris, ce qui ne l'empêchera pas de devenir père d'Horus (si mes souvenirs sont bons !) Ils étaient quand même forts en ce temps-là les dieux égyptiens !

Mais tu as fait encore plus fort en les instituant protecteurs de ton cher jardin ; à vrai dire je n'aurais pas pensé à tourner ainsi la difficulté, bravo à toi !

Savoureux, ton sonnet, Alex ! Oui, mythologie et potager font ici bon ménage, mais mauvaise récolte malheureusement ! "Dieu de l’Agriculture, en vieux copain des Verts", pour qualifier Osiris, fallait oser !

Mona, si ça peut te rassurer : dans l'Antiquité tardive, la Grèce et surtout l'empire romain déclinant, ont commencé à adopter les dieux égyptiens, dont Isis (et sans doute Osiris), dans une sorte de syncrétisme. L’Égypte, et surtout Alexandrie, était un centre important dans le monde grec à la période alexandrine (II-Ier siècle avant JC), et a été conquise par les Romains (Ier siècle après JC). Donc Isis et Osiris ont peut-être accédé à l'Olympe...

Je poste demain matin. Dur ! Dur ! D'être aussi réactif que Mona et Alex ! Et avec quelle maestria !

Est-ce l'effet du cidre consommé hier soir sur des crêpes de blé noir ? Toujours est-il que ces vers se sont assemblés cette nuit à l'insu de mon plein gré.

Reversez moi donc une louche
De ce breuvage aux reflets verts.
Lorsque je le porte à ma bouche,
J'atteins à d'autres univers.

A l'heure où le soleil se couche,
Insoucieux de mes hivers,
Je vois une jungle farouche,
Grouillante d'insectes pervers,

Et dans la lumière dorée,
Éclipsant le vieil Osiris,
Une sylphide évaporée.

Le ciel se mire en son iris,
Elle est si belle qu'on l'appelle...
- Laissez-moi deviner... Cybèle ?

Bien, vous pourrez constater au vu de ce qui va suivre que je suis plus mytho que mythologue et que, question mythologie, je n'arrive pas à la cheville de Méléagre ; c'est lui le Boss ! :)

Et maintenant, le bébé :


Le conseil au hurdle racer en hauts-de-chausses
ou
Henry Rider Haggard désarçonné


Celle en caparaçon, rejette un univers
Qui halète et pantèle au paddock de la couche,
Ayesha furieuse ose un regard farouche,
Démonte le tocard du feu de ses yeux verts.

Sur l'aïeul papivore, écrivassier pervers,
Elle lance mille mors des cochers de sa bouche,
Balance une ruade, expulse, tacle et louche,
Postillonne en rageant, lui promets vingt hivers.

Le cador hippomane à Nessos en appelle,
Aux cavales du hard, à Vénus, à Cybèle,
Pour finir d'agonir... au pandore Osiris !

''Chevauche donc à cru sous la voûte dorée,
Tu la feras hennir, ta cowgirl adorée !''
Lui répondit l'Auguste à dada sur Iris.


Tout ça c(est la faute à Georges Ulmer :
"Quand allons-nous nous marier
Nous marier, nous marier,
Quand allons-nous nous marier
Mon cow-boy adoré ?"

On verra ça dimanche prochain
Ou peut-être demain...
Sacré Georges, je l'avais presque oubliée cette plaisante balade !
Quant à toi, illustre brabant, ta façon d'accomoder ces rimes sort pour le moins des sentiers battus pour visiter les pistes cavalières... Une bonne pinte de rigolade avec une chute, ce qui à dada est logique, quelque peu érotique mais point trop !
Pour ce qui est de la prosodie (et oui, i'm sorry !) je note un alexandrin un peu long car comptant 13 syllabes :

El-le- lan-ce- mi-lle- mors- des- co-chers- de- sa- bouche,

Le reste me semble parfait, si je ne tiens compte du "s" de promet(s) qui n'est que faute d'inattention !
Un grand bravo pour ce périlleux exercice

@ Mona
Subir sans moufter le destin d'Oniris... quel horrible cauchemar !
Il y a du père Freud derrière tout ça.

@Alexandre
Avec ton talent coutumier, tu entremêles habilement culture et agriculture.
Puisse Cérès t'en savoir gré.

@Brabant
En 14 alexandrins tu nous plonges brillamment (et bruyamment) dans l'ambiance d'un concours hippique. J'apprécie ta façon cavalière de caser les références mythologiques.
Le second tercet conclut en beauté.
Respect.

Bravo à vous trois

Exact, Alex, Ayesha ne lancera donc que "cent mors"; quant à ce "promet", je me crava... Oups ! Je bats ma coulpe ! Merci à toi !

Mince, je suis attendu au tournant ! Comme je n'y connais rien en mythologie égyptienne, je me suis rabattu, malgré les rimes, sur la mythologie grecque. Et Homère nous livre un passage savoureux : les amours d'Arès et d'Aphrodite...


Les divins Olympiens dominaient l'univers.
Héphaïstos entra, lançant un regard louche :
La colère grondait, luisait dans ses yeux verts,
Et d'acerbes propos sortirent de sa bouche.

« Arès ! Ce vil pourceau, cet infâme pervers,
A séduit ma moitié, hélas trop peu farouche.
Je m'en doutais déjà depuis quelques hivers.
Venez les voir captifs d'un filet sur ma couche... »

Les dieux l'avaient suivi dans la chambre dorée.
Le forgeron criait : « Aphrodite adorée !
Pourquoi m'as-tu trompé ? Pour sa brûlante iris ? »

Arès lui répliqua : « Comment, toi qu'on appelle
Le boiteux, démembré, châtié comme Osiris,
Peux-tu garder l'amour d'Aphrodite si belle ? »