JOURNAL – MEUBLE – PALMIER – COURIR – TRI – MUSICAL – TERRE – APPUI – SILENCIEUX – PLAT

Le salon, habituellement SILENCIEUX résonne ce matin d'un thème MUSICAL répété en boucle. Alain, en APPUI contre un MEUBLE tient un JOURNAL qu'il fait semblant de lire. L'atmosphère est lourde.
Claudine, par la fenêtre, lance un regard morne à la TERRE sèche et au PALMIER poudreux puis entreprend de faire un TRI de ses bouquins sur les rayons de la bibliothèque avant de confectionner pour son tyran le PLAT qu'il préfère. Ce faisant, elle rêve de quitter cette maison, cet homme autoritaire qu'elle déteste de plus en plus, et de COURIR très vite vers un avenir meilleur.

Tu m'as fait sourire, Embellie, avec cette idée de préparer un plat pour le tyran... Heureusement que c'est fictif...



J'essaie à mon tour, mais bon, c'est un peu bancal, je trouve... Ma foi... J'aurai essayé...



JOURNAL – MEUBLE – PALMIER – COURIR – TRI – MUSICAL – TERRE – APPUI – SILENCIEUX – PLAT

Je ne saurais délaisser ce journal intime
L’écriture me plaît comme un appui fou et sensible
Silencieux et nécessaire

Durant longtemps
J’allais courir sans faire le tri parmi les jours
Et n’imaginais pas ce ton musical au cœur des rêves

Mais je sais que voir la terre comme un art terrible
Est peut-être ce qui m’est arrivé de mieux
Autant que ce pari retors et plat qui me guide encore

Sur les chemins noueux de cailloux bétonnés
Riment aussi les arbres d’hiver
Au creux de mots où le temps meuble comme un palmier

On essaie une micro-nouvelle ou un poème ?

Voici dix autres mots :

TABOURET NUAGES PALETTE SECRET COLLINES INFINI ARBRES BALCON CLOITRE GARE

A nos plumes ou à nos claviers... !!!

À la GARE des NUAGES
Le VENT souffle un SECRET.
Les parfums et le paysage
Fixe le peintre sur son TABOURET


Il voit l'INFINI.
Sur le BALCON des cieux
J'attends qu'il ait fini.
Humble et silencieux


De sa PALETTE sortiras
Le CLOÎTRE et ses COLLINES
Le curé de là-bas
Et la forêt voisine.

De bien jolis quatrains, Blasesaintluc...




TABOURET NUAGES PALETTE SECRET COLLINES INFINI ARBRES BALCON CLOITRE GARE


J’ai ce souvenir flou de la gare
Où j’attendais ton départ,
Alors je recompose...

Les nuages tranchaient en secret
Sur la hauteur des collines.

Aucune place assise,
Pas même un tabouret pour garder le silence
Intenable à ce moment infini.

Etait-ce ce jour-là ou un autre
Où tu m’avais fait remarquer ce balcon,
Mi-caché par les arbres bruns d’hiver,
Qui abritait dans sa cage un oiseau ?

Sur la palette des pierres,
Le gris du cloître bleu de la vie tranquille
Jouait avec les rayons du soleil
Jusqu’à ton mot solitaire :
« Je suis aussi prisonnier que lui ».

TABOURET – NUAGES – PALETTE – SECRET – COLLINES – INFINI – ARBRES – BALCON - CLOITRE – GARE

Dès potron-minet, il partait en catimini avec son TABOURET pliant, sa PALETTE et tout son attirail de peintre paysagiste amateur. Une pudeur extrême l'empêchait de laisser voir à son entourage ses productions et son talent. C'était son SECRET. Avant de partir, il allait sur son BALCON pour ''goûter l'air'', afin de choisir des vêtements adéquats, puis se dirigeait vers les COLLINES. De là-haut, la tête dans les NUAGES, son regard dirigé vers la GARE, il rêvassait un long moment. Il lui venait des envies d'évasion : monter dans un train, n'importe lequel, et filer loin, très loin, jusqu'à l'INFINI ...Un grand soupir le ramenait à la réalité, il s'installait alors, comme chaque jour, sous le même bouquet d'ARBRES et entreprenait de peindre, pour la ènième fois, le CLOITRE accroché au flanc de la colline.

C'est très beau ce que tu as fait de ces dix mots, Embellie.
Je trouve que c'est très visuel, un peu à la manière d'un petit film. Ca colle bien avec le thème que tu as choisi, celui de l'artiste peintre dont on ressent bien l'humeur...

Merci Lulu pour tes compliments. C'est que j'adore ce jeu d'écriture. Si ce que je fais te plait, je le dois au choix de mots que tu nous proposes, c'est grâce à toi ! En voici un autre, avec les mêmes mots.

TABOURET – NUAGES – PALETTE – SECRET – COLLINES – INFINI – ARBRES – BALCON - CLOITRE – GARE

Elle sortit de la GARE et se dirigea vers le CLOITRE à petits pas pressés. Son désir INFINI et SECRET de se retirer du monde allait enfin se concrétiser. Allait-elle regretter les longs moments passés sur son BALCON à rêvasser, assise sur un TABOURET ? Sûrement pas. Elle espérait seulement que la chambre-cellule dans laquelle elle allait se retirer possèderait une petite fenêtre lui permettant de voir les NUAGES, les COLLINES, et la PALETTE de couleurs changeantes des
ARBRES selon les saisons.

Super ! Mêmes observations que précédemment... C'est très visuel et on ressent bien la personnalité dont tu fais le portrait. En si peu de mots, je dis Bravo !

Ca me donne envie de me coller un peu plus à l'exercice... Moi qui écris toujours des poèmes... Je reviendrai avec un essai avec ces mots ou d'autres que les uns ou les autres peuvent proposer.

Il est vrai que la contrainte des dix mots est sympa. Elle nous oblige à aller chercher en nous le plaisir de l'imaginaire.

Hé, hé! En voici un autre, avec les mêmes mots !...

TABOURET – NUAGES – PALETTE – SECRET – COLLINES – INFINI – ARBRES – BALCON - CLOITRE – GARE

Un jour, dans un hall de GARE, j'ai fait la connaissance d'un défroqué n'ayant jamais vécu dans un CLOITRE mais s'étant mêlé à la vie de ses concitoyens. J'ai bénéficié de ses confidences. Il m'a décrit le plaisir INFINI que lui procurait le SECRET sur sa vie passée. En effet, il avait un langage de charretier ; qui aurait pu croire qu'un ancien prêtre connaissait une telle PALETTE de jurons ?
Il m'invita à l'accompagner chez lui. J'acceptai, par sympathie. Il habitait dans une maison austère, avec une fenêtre sans BALCON et à l'intérieur un seul siège, un TABOURET. Comme je m'étonnais d'un mobilier aussi rudimentaire, il me dit que le rôle de ce siège était prépondérant pour son tempérament contemplatif. Il lui permettait de rester assis durant des heures, le regard perdu sur les ARBRES, les COLLINES et les NUAGES. Sacré bonhomme !