Je propose un nouveau thème pour la semaine... :

UN DEJEUNER

En espérant que ça nous inspirera...

Thème : UN DEJEUNER

J’attendais Fred depuis une heure. Nous avions projeté de nous voir sur le temps du déjeuner la veille. « Si si, ça m’arrange bien à cette heure-là. On se fera un petit restau… Celui de la place Leclerc », avait-il insisité. J’étais attablée près de la fenêtre et avais mis de côté mon téléphone. J’avais commandé du saumon en papillotes. Je voulais me faire plaisir et oublier mon amertume. La première fois, il m’avait dit que le café après le boulot c’était trop juste. On était bousculés par le travail. Ce mardi, j’avais pris ma journée. Je m’étais dit que je pourrais même me promener, profiter du repas avec lui pour voir où nous en étions de notre train-train.
Je le vis apparaître à la porte d’entrée, lorsque la jeune serveuse m’apporta l’addition. Il avait apporté des roses blanches et cachait mal son sourire. J’avais tellement coutume de ne rien dire. Je pris le parti de lui offrir mon étonnement. « Ah tu es là ? »
Je demandai à régler par carte tout en le voyant s’asseoir en face de moi avec ses fleurs sur ses genoux, avec les mots au fond de sa gorge silencieuse.

887 caractères espaces non compris.

Déjeuner sur le chêne

Aux premiers beaux jours, Max et Lise invitaient Alain et Mady à déjeuner en plein air.
À l’extrémité du jardin se dressait un chêne majestueux dont les énormes racines filaient au-dessus de l’herbe. À un endroit, les pieds-racines de l’arbre formaient deux bancs et une table ; idéal pour un déjeuner.
Alain, agile comme un écureuil, préférait grimper dans le chêne pour s’installer sur une grosse branche. « Je surveille la vallée, soyez sans crainte ! », scandait-il de sa voix grave. Lise lui transmettait des parts du repas à l’aide d’un panier attaché à une longue ficelle.
Évidemment, sa position élevée lui fournissait l’occasion de quelques plaisanteries : un raisin ou un hanneton venait parfois rejoindre le décolleté ou la coiffure de l’une de ces dames.
Un après-midi étouffant de juillet, Alain perdit l’équilibre en voulant saisir au vol une prune que lui avait lancée Max. Il se rattrapa d’extrême justesse à la branche la plus basse du chêne, ses deux pieds nus cognant avec fracas le plat de couscous. Depuis lors, Max conseille souvent à son ami : « évite donc de mettre les pieds dans le plat, c’est pas poli, ou alors tu les laves avant… »

Inspirée spontanément suite à des papotages avec Wancyrs

Un dîner de Noël en Gaspésie

« Bénissez Seigneur, la table si bien parée, emplissez aussi nos âmes si affamées, et donnez à tous nos frères de quoi manger. »

Entre chaque mot, on pourrait entendre une mouche voler si les premiers froids ne les avaient pas toutes tuées. Notre hôtesse a beau faire des arpèges d’amphitryon de sa voix de souris, je ne suis pas sûre que toutes les tables du village bénéficient de la même provende que la nôtre en ce soir de réjouissances. Charité bien ordonnée commence par soi-même, Madame est servie la première. Cela dit, ça change de la France où il fallait toujours servir les hommes en premiers. Il y a des écrevisses de bayou pour commencer, avec une sauce rouge très relevée. Puis des huîtres d’eau douce. Ma voisine me refile discrètement les siennes, elle n’y arrive pas. Viennent ensuite les pâtés de viande et les cochonnailles diverses. En ce qui concerne le plat de résistance, c’est comme le mois dernier pour Thanksgiving et encore avant pour Halloween : dinde rôtie et patates douces. On doit bouffer un nombre de dindes effarant dans ce pays ! Celle-ci est améliorée pour la Noël avec une crème aux champignons et des baies de canneberges. Les vins sont français et de grande qualité. Les verres s’entrechoquent doucement, le cristal de Bohême lance des feux élégants. Les agapes se finissent sur une tarte à la citrouille aux noix de pécan. Emplie comme une outre, je décline. Trop sucré. Trop vanillé. Je déteste la vanille, je trouve que c’est une odeur écœurante de fille qui ne se lave pas. Je préfère rester sur le digestif, une eau de vie de cerises sauvages qu’a apporté le vieux jardinier, un alcool frelaté qui brûle la gorge mais réjouit le cœur.

Un dîner campagnard

Je tâchai de fixer mon attention distraite' un instant sur les mets: poisson' gibier' légumes. Dans son assiette au marli vermeil' luisait la tranche étalée d'un jambon cru. Sa chair variait du rose au carmin, compartimentée par un blanc nervage en graisse opaline. Dans un plat gréseux, qui semblait avoir été cent et cent fois recuit aux fourneaux, reposait un gigot de chevreuil longuement rissolé. Trois volumineux oignons l'encadraient, si turgescents de jus qu'ils paraissaient prêts d'exploser. Dans sa cocotte' un coq vineux émergeait, submergé de sauce au point qu'on n'en pouvait distinguer le cou de la cuisse. Là' dans sa marmite apparaissait un bréchet musculeux de grive. L'animal ainsi ligoté' gisait, prisonnier en son lit de chanterelles. Sa tête' où l'on pouvait lire encor les tourments de l'agonie, trempait dans un assaisonnement de ciboulette et sarriette. Là' dans sa poêle enfin, reposait la truite au milieu du beurre où nageaient les copeaux d'amandes. Sa peau grillée sur le dos' où l'on devinait les points bleutés' vermillon, s'était raffermie comme un blindage. Pour accompagnement se trouvait un légumier oblong, me livrant la profusion de son assortiment. Là' se mêlaient' grumeleux' filamenteux' choux, poireaux et raves. Dans ce nuancier verdâtre et jaunâtre ainsi contrastaient' parsemés, lambeaux de cramoisis poivrons' érubescents tronçons de carottes. J'essayai tous ces nutriments en fin gourmet, fusionnant l'agrément oculaire et la délectation gustative. S'additionnait encor à ces voluptés, la sensation de mon estomac qui se distendait progressivement. Quand j'eus goûté' sans les terminer, jarret du chevreuil' flanc de la truite' aileron du coq et blanc du poireau, je cessai de consommer. Le verre à demi rempli d'un vin gouleyant, finement bouqueté, liquoreux' par un léger soupçon de grenache' étancha ma soif.

Anna, Ferrandeix, selon les règles du fil (post #1), les micros nouvelles ne doivent pas dépasser les 1000 caractères, espaces comprises...

Bonjour Dugenou
Genre, je vais compter toutes les lettes avant de poster ?

La plupart des traitements de texte possèdent une fonction de comptage de mots, caractères, etc... comme word, open office...

Oui mais non
Mon Word ne me dit que le nombre de mots : en l'occurrence 299. Et puis je n'avais pas lu le règlement

Tu peux éventuellement chercher un algo de comptage sur Google...