Ce soir, un poète s’effeuille et se souvient :
Le monde était un livre de poésie
avec tout un peuple entre les pages,
il y avait même la branche d’un poème à moi...

Des mots de lumière sur mon coeur esseulé
Font s'éclaircir la terre et son lot de damnés
Une douceur de rien, mine de rien qui fait tout
Le soleil chuchote en moi plus fort qu'un bantou

Les mots se plaquent toc et sonnent répétés
Dans un babil ad-hoc de concepts déroutés
Où tout semble patraque et condamné d'avance
A cette fin foutraque et trop peu de nuance.

Coécrit avec Noir Arôme


Une expérimentation musicale
s’affole et sature son tempo
et se change en une maison
entourée d’oiseaux

C'était bien mieux avant disait le vieux barbon
Un gars qui déjà jeune adorait le jambon
Et célébrait le vin de messe si possible.
J'en ris fort maintenant qu'il devient inaudible.

À l’angle d’une rue, un fou du village affirme :
" Ma chaise s’assoit sur moi et non l’inverse. "
Un jour, un anonyme passant s’arrête et lui fait cet aveu :
" Je laisse toujours le monde se mettre debout à ma place. "

Des femmes et enfants alignés sur la route,
Ils marchent ensemble le long de la rivière,
Les yeux gris de cendres, main dans la main ils errent,
Partis loin du passé, dans la mer une goutte.

J’ai laissé derrière moi mes flammes
Mes flaques et mes déluges
Et j’ai dit à la lune :
Je suis prêt maintenant : Allons-nous-en.

Votre discours monsieur sent le froc rapiécé,
La théorie de fol au cortex émacié
Et je ne saurais dire aux tréfonds de mon fort
Quelque argument utile à votre réconfort.

Votre discours monsieur sent soit l’esprit tordu,
Soit la pensée d’insensé au cerveau fondu.
Je me demande vraiment, bon sang de bon cœur,
Si oui ou non je dois appeler un docteur.