Bonjour ferrandeix,

S'il s'agit de deux soeurs, on parlerait plus de 'sororie', et non de sororité... comme 'fratrie', au lieu de fraternité. Enfin, il me semble...

Bonjour Dugenou,

L'emploi de "sorotité" voulu par l'auteur l'est sans doute pour éviter le "e" caduc de "sororie".

Je cite Ferrandeix :

Citation :

@Ferrandeix

Chacun reconnaît vos qualités d'expert.
L'écriture euphonique qui nous est présentée risque de décourager plus d'un auteur qui vient dans cet espace de détente pour s'exercer à la micro-nouvelle, en amateur, sans prise de tête. Moi la première, tellement peu douée pour ce genre d'expression (la nouvelle) auquel je me suis déjà adonnée avec difficulté mais aussi avec plaisir.
Les fautes et confusions que vous détectez dans vos propres textes sont invisibles pour mon regard de profane.
Pour ma part je préfère rester dans le cadre du possible ouvert à tous dans le langage courant.

Ce n'est que l'avis d'une petite poéteuse du dimanche.

Bonne journée à tous
Cristale

Cristale

Comme je l'ai dit: l'écriture euphonique (pour la prose) est beaucoup moins contraignante que l'écriture poétique classique. La micro-nouvelle - qui est à mon avis une très bonne initiative - me paraît très propice à un essai d'écriture euphonique et, d'une manière générale, à l'expression stylistique. Néanmoins, chacun peut s'y exprimer comme il veut. Je vais essayer de continuer dans ces micro-nouvelles et peut-être cela incitera-t-il quelques-uns à l'écriture euphonique.

Concernant soronie (mot que je ne connaissais pas), le e final n'est pas un e caduc, du moins en prose à notre époque. En poésie, autrefois, il pouvait, me semble-t-il, être prononcé et compter comme syllabe et en ce cas on peut imaginer qu'il puisse s'apocoper ou s'élider selon le contexte, quoiqu'une élision sur un e qui suit une consonne ce soit tout de même difficilement concevable. Là-dessus, il faut consulter les spécialistes de poésie classique qui connaissent le problème mieux que moi et qui peuvent rectifier si ce que je dis n'est pas correct.

RECTIFICATION: "un e qui suit une voyelle" (et non une consonne comme j'ai écrit).

j'en profite pour une remarque complémentaire sur l'élision du e qui suit une voyelle. Contrairement au cas général où le e caduc suit une consonne, dans le cas où le e suit une voyelle, cela ne supprime pas le hiatus:

colline élevée: interface Ce V -> CV soit: né (suppression du hiatus par élision)
connue ainsi: interface Ve V -> VV soit: uin (persistance du hiatus par élision)

L’un de mes professeurs m’a dit qu’il ne faut pas confondre l'hiatus en versification et la succession de deux sons voyelles.
Il m’a précisé également que dans la versification, l'hiatus est une faute ou un effet de style à manipuler avec précaution (prohibé par les classiques) consistant à faire suivre, en cœur de vers, à un mot s'achevant par une voyelle prononcée, un mot commençant par une voyelle ou un h muet. Exemple : tu es.
En revanche, et la versification l'exige, il n'y a pas d'hiatus lorsqu'un e élidé s'interpose entre les deux mots, et cet apparent "hiatus musical", du point de vue de la versification n'est pas autre chose qu'une diérèse, comme à l'intérieur du mot "océan".
Exemple : il faut que j'aie envie
Il n'y a aucun hiatus dans cette formule, mais deux sons voyelles successifs, comme dans toute diérèse.
Il va sans dire que les règles de diction du vers peuvent ou ne pas s'appliquer à la prose, aucune règle n'en fixant la diction. (sic)

Toutes ces considérations ont fait fuir ou s'abstenir les auteurs, moi la première, alors place aux micro-nouvelles en toute liberté d'écriture.


Rappel du thème proposé par Robertus pour cette semaine (passée) :

ABRACADABRANTESQUE

Merci à tous, en particulier à Cristale, pour ses explications limpides comme son pseudo.
La poésie classique vaut par son aspect graphique et auditif. Elle est orfèvre, et moi, je ne suis qu'une artisane besogneuse. Mais je l'aurai un jour, je l'aurai...


ABRACADABRANTESQUE ? Je vais y réfléchir...

ABRACADABRANTESQUE

Le transat mauve sur l’herbe jaune. La fougère frissonne contre les pierres sèches. La tourterelle couve, immobile, dans le noisetier. Je ferme les yeux, invisible sous mon chapeau pointu. Confettis lumineux. Le chat ne fait que passer.

Et le voisin glousse derrière la haie.

L’avion trace là-haut, ruban blanc scintillant. Magie de l’été.

Et le voisin triture son barbecue. Odeur de brûlé, beurk.

Je suis la sorcière du domaine.

POUF.
Le voisin a disparu dans un écran de fumée. La tourterelle me questionne de son œil noir et rond.

Je n’ai rien fait, promis.



(envion 500 caractères)

ABRACADABRANTESQUE

Leurs cheveux verts s’ébouriffaient dans le vent et je voyais leurs longs bras marrons couverts de poils verts et jaunes s’agiter dans tous les sens en me pointant du bout de leurs doigts crochus.
Au-dessus de leurs têtes des monticules de neige flottant sur un océan bleu layette semblaient couler telle une avalanche prête à tout emporter sur son passage.
J’ai couru pour leur échapper mais ils tendaient leurs jambes dures et noueuses pour me faire tomber. Plus je courais, tombais, me relevais, plus ils m’encerclaient, menaçants, de grands râlent tonitruants sortaient des gros trous noirs de leurs corps qui vomissaient des oiseaux effrayés.
Une fourmi goûtait le trognon de ma pomme. Sous le saule, la lumière pleurait.



(environ 745 caractères)

Perle post #1278 : une certaine sensibilité dans votre micro, avec également un côté onirique, bravo !

Cristale #1279 : une micro cauchemardesque... ainsi donc, les fourmis aussi croquent la pomme ? Un bon texte