C'est vrai Méléagre que je fais souvent du plagiat quant à l'inspiration et j'ai pensé effectivement à ton astronome et étalant le mien, bien peu inspiré, le pauvre, avec son étoile farceuse...
J'ai adoré ton poète Tizef, distrait au point de demander pardon au platane ! (je cherche souvent mes lunettes alors que je les ai sur le nez !) autant dire que les poètes sont "un peu" étourdis !

Oh ! que si elle a une morale ta fable Alex : à malin, malin et demi, c'est tout ! Comment veux-tu en rajouter quand un sonnet n'a que 14 vers (à rimes imposées en plus) ? En principe les fables sont longues pour être explicites, la tienne est très bien construite, quoi que tu en dises...

Mona, je ne parlais de plagiat. Tu as donné une nouvelle vie à "mon" astronome, je t'en remercie, et lui aussi. Tu lui donnes d'autres émotions, et beaucoup d'amour pour son étoile.

J'ai eu du mal aussi à trouver l'inspiration, et à dépasser le vers 6...


Dans un champ de blé mûr gambade un jeune enfant
Qui chasse un papillon toujours inaccessible.
Son vol aux longs détours suit un but invisible :
Il veut la liberté, peut-être, en s'enfuyant.

Le garçon fait penser à l'homme pourchassant
Sans cesse et sans succès une mouvante cible :
Il se pose toujours des questions terribles
Et parcourt le pays comme un ermite errant.

Tant qu'il est pris de doute, il reste dans la nuit ;
Mais quand il y répond, il voit l'espoir qui luit,
Car il espère enfin réaliser son rêve :

Pour une faute grave obtenir le pardon,
Embrasser tendrement sa femme sur le front,
Ou marcher lentement, les pieds nus, sur la grève.

Bonsoir Meleagre ! On voit qu'effectivement au-delà du 6 l’inspiration n'était plus au rendez-vous mais malgré tout ce sonnet tient debout à force de persévérance. Je ne crois pas que "questions" nécessite de diérèse (je vais vérifier) mais sinon la prosodie est respectée.
Je pense que ces rimes en "ant" nous ont tous plus ou moins déstabilisés.
C'est quand même du bon boulot ! Bonne soirée poète !

Et oui, j'ai un peu délayé sur la fin... Le Littré indique ques-tion, mais préconise 3 syllabes en poésie. Mais je viens de me rendre compte que j'ai fait rimer un singulier avec un pluriel (cible / terribles), honte à moi !

Bonjour Meleagre ! Littré et toi-même avez sûrement raison ; il n'y a pas de raison pour que "ques-ti-on" déroge à la règle quand bien même il m'est personnellement difficile de prononcer ces trois syllabes dictinctement dans ce cas précis.
J'ai recherché un exemple en poésie classique et je t'assure que tous nos prédécesseurs ont évité ce mot avec grand soin. Pourquoi ? That is the question...

Voici le sonnet de Jean Cassou composé de tête (enfermé pour faits de Résistance, il n'avait dans sa geôle ni papier ni crayon) Il en a ainsi composé 33.
Comme la plupart de ses contemporains il se fichait un peu des règles trop strictes (rêves rime avec grèves et pardon avec front)

Celui qu'étoiles, vous avez pris comme cible
de vos cris anxieux et qu'allez pourchassant,
ne vous irritez plus s'il se rejette errant
aux bords du monde ardent et se fait invisible;

rien qu'un méchant fantôme, une ombre inaccessible
et pareille - vous rappelez-vous? - à l'Enfant
Prodigue de Rainer Maria s'enfuyant
pour ne pas être aimé de cet amour terrible.

Exigence des cœurs diffuse dans la nuit,
beaux regards confiants, détournez-vous de lui.
Et vous, mortes et morts, alourdis de pardons,

écartez votre vol de sa déserte grève.
Ah ! c'est lui, cerf en pleurs, courbant enfin le front,
qui vient vous retrouver chaque soir dans ses rêves.

Il a choisi la forme du sonnet pour ses vertus mnémotechniques. Revenant ainsi aux traditions orales qui sont à la base de la poésie.

Impressionnant, cette histoire.
Pareil, dans le Joueur d'échec de Stefan Zweig, un prisonnier trouve une grille avec des exemples de parties d'échec à un instant T ; et il essaie dans sa tête de voir comment il aurait joué la fin de la partie. Il devient alors un joueur exceptionnel (jusqu'à battre le champion du monde...).

Très bien ton sonnet Méléagre, il tient parfaitement debout. En effet j'ai buté aussi sur ques-ti-on et pourtant je ne vois pas pourquoi il échapperait à la règle ? c'est le "tillon" qui nous titille l'ouie... Mais il doit quand même faire diérèse. J'éviterai moi aussi de l'employer, autant que faire se peut !

Oui, Jean Cassou avait bien du mérite, moi j'avoue ne pas pouvoir lire un seul de mes poèmes sans mon papier-béquille, tant ma mémoire est devenue passoire... Donc, en retenir 33 dans le temps me semble une gageure impossible à tenir.

Tant qu'aux rimes approximatives et aux concordances temps... il ne faut pas trop en demander non plus.

J'avais proposé des rimes elles n'y sont plus : por qué ?

Je les remets. J'ose espérer qu'elles n'ont pas déjà été données ?

Pensant – chose – dispose – absent –
Agissant – éclose – repose –puissant –
Epie – attaché – impie –
Caché – paupières - pierres