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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Contraintes contrastes |
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Organiris
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Houlà, les filles, c'est du lourd, encore cette semaine... le niveau est haut, vos textes sont superbes !
(et je sèche... mais je ne désespère pas !)
Contribution du : 09/12/2014 18:36
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Re : Contraintes contrastes |
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Chevalier d'Oniris
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18/10/2012 17:29 De Montmagny, Québec.
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Wouan, ben la poésie, pas vraiment mon fort. Je finis toujours par décrocher. Voilà quand même un petit essai :
L'œil éclate, écarlate Dernier soleil couchant Sur mer plate Oui le loup est en chasse Le nez fin, les yeux perçants Gare à celles qui croassent Le temps fuit, et la vie Elle en ferait tout autant C'est ainsi Urubus disparus Les poissons du Japon N'ont pas mordu Et l'animal radical A serré les dents La mer se meurt madame vous en ai-je dit le drame ? comment l'homme est un chien pour l'homme ? Le loup aux aguets L'animal, il avale peu importe le mal, il ravale et ravive sa mémoire dans l'eau vive des victoires Alors qu'à Tchernobyl Fukushima, Fort Calhoun Blayais Tant de milliers d'hommes radiés victimes inutiles et futiles Tombés aux tombeaux Hécatombe des bombes A Peaux en lambeaux Familles enroulée dans un drapeau Amours perdues, inutiles Aucun loup ne vit plus là-bas.
Contribution du : 09/12/2014 20:08
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Le vent, c'est la vie, et je respire... |
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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Prestations précédentes à croquer…
un peu (beaucoup) hors sujet en relisant la consigne… Dans ses tours de ferraille Le loup s’embourbe Il sabre la flicaille Pilote ses victimes, en maître cruel et fourbe Il ne sait plus dormir Séduit les ronds de cuir Pour mieux les égorger Il hurle sans cesser Embroche ses victimes avec un sourire d’agneau Ravit ses proies d’un battement de ses paupières lasses Il emporte jusqu’au tombeau Même les plus radasses Le loup lutte à mort contre les heures grignoteuses Carnassier, cruel, libidineux Il pince fouette et gifle toutes les resquilleuses Dans le globe de son œil crayeux Vibrent des colères irisées de dollars Détournés dilapidés injectés Au crépuscule enflé d’un cerne embrasé Le loup de Wall Street balance son ombre dans la meute des fuyards
Contribution du : 10/12/2014 16:47
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Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
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Re : Contraintes contrastes |
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Maître Onirien
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Essai de prose poétique, sorti tout d'un trait, 2358 caractères. Perle a raison : je suis impressionnée par la poésie d'Arielle, Coline, Dowvid (soit-disant pas poésie), et Costic !
De tous mes poils je cours, hors de la tanière je plonge dans le frais, la grande ouverture mouvante de l'air, la nuit, et tous mes poils frissonnent dressés ; ils suivent les lignes des arbres, les courbes des herbes et hop ! mes pattes m'envolent au-dessus du ruisseau et je poursuis la cavale ; mon ventre sait le ventre des petits, les louveteaux dorment dans la tanière et leur réveil est dangereux si leur ventre les invite à l'air. Alors de toutes mes babines je cours, raflant la bise au passage dans la gueule pour y collecter des papilles le goût de la chair, l'encre douce-amère du sang ; tous mes poils suivent cette odeur, et mon ventre avec. Elle se rapproche, mes crocs sont sûrs d'une plongée dans la viande douce du bêleur, l'animal bien gardé par d'autres crocs, concurrents qui s'ignorent (sauf quand ils ont goûté au sang eux-aussi). Ma panse se ramasse entre mes pattes contre l'humus d'un taillis ; commence la veillée d'armes, embusquée sous le vent pour tromper le flair des gardiens, je guette le terrain. Mes naseaux hument l'homme, il est là, lui aussi. Mes yeux fixent le danger de l'attaque. L'agneau est risqué sous cette lune-là, mais mon ventre m'impose l'affut. Là ! La bestiole est cette jeune brebis qui s'écarte sans protection. Sors du taillis, tourne autour du troupeau, loin derrière les futaies, reste indécelée, choisis la brèche pour l'attaque, renifle le vent. L'homme siffle les chiens. Maintenant ! Saut magistral. Toutes griffes sorties. Fondre sur la brebis. Tombée par terre. Bêle à la mort. Mes crocs, sa gorge, enfin le sang ! La tirer, vite, très vite, très lourd. Les gardiens hurlent, arrivent sur moi. Le premier, égorgé. Le deuxième s'enfonce dans mon flanc, mon sang aussi est chaud. Il bat la faim des louveteaux. Crocs injectés de rage, retournement, plantés dans la gorge du chien. L'homme est encore loin, il est jeune et il a peur, mais le bâton de feu est avec lui. Dépecer la brebis à l'abri de la forêt et de la nuit. Sous la canopée la lune est enfuie. Lui n'y voit rien, moi si. Ouvrir la panse, me régaler des organes sanglants. Déchirer, tirailler les lambeaux de chair. Le ventre des petits va se réveiller. Vite ! Détonation. Le bruissement de la forêt disparaît. Les crocs quittent la viande. La panse oublie la panse des petits. La lune revient dans chacun de mes yeux. Silence. Noir.
Contribution du : 11/12/2014 19:24
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L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/ |
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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Récit au rythme haletant, on termine la chasse à bout de souffle.
Instincts de la nature animale et humaine éveillés.
Contribution du : 11/12/2014 20:34
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Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
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Re : Contraintes contrastes |
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Maître Onirien
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Merci Costic ! Tellement agréable de te retrouver sur ce fil-chouchou ! Ton idée est rudement bien trouvée, et rudement... risquée aussi ; du coup très bien menée, avec toute ta richesse poétique. Il apparaît aussi sanguinaire que le vrai loup.
Contribution du : 11/12/2014 21:04
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Re : Contraintes contrastes |
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Maître Onirien
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Bravo à tous, belles participations :)
Je crois que j'ai manqué mon coup pour le côté poétique… ^^ je verrai pour une autre version :) * La forêt attend la venue de la neige. Le froid s'est emparé des arbres, le pelage blanc a coloré les fourrures, les oiseaux migrateurs sont partis depuis longtemps vers le Sud. Les loups courent, infatigables. Ce sont des marathoniens, maigres, élancés, vaillants, leurs yeux jaunes fixés sur l'objectif. Ils courent derrière Renard qui leur a pris leur déjeuner. - Goupil, reviens-ici sale voleur ! Viens sentir nos crocs autour de ton cou ! - On avait un marché, je m'introduis dans le poulailler, vous montez la garde ! - Sournois, et le partage du butin ? - Quel butin ? Ils s'arrêtent tous de courir. Les babines de Renard s'étirent, difficile de ne pas y voir un sourire moqueur. Il fait mine de regarder autour de lui, les poulets, si gras et tendres, ont disparu. Shyn, le chef de la meute, fend le rang de ses acolytes. C'est un sage qui a mené de nombreux combats et évité plusieurs fois la mort du groupe. Il a l'air las et hoche la tête d'un air résigné. Regards inquiets. En un éclair, Shyn fond sur Renard et le plaque au sol. Il grogne. Renard essaie de s'échapper, ses griffes s'agitent mais il ne peut rien, d'autant plus que d'autres loups viennent de prendre chacune de ses pattes dans leur gueule, l'animal est écartelé pour l'interrogatoire, son ventre blanc est à découvert, ses entrailles à portée de crocs. Shyn sait que le respect se mérite. Il n'y a pas de notion de justice, il y a des lois. Celle de la faim. Celle de la hiérarchie sociale. Celle des amours. Comment survivre sans respecter les lois ? Shyn passe près de la tête de Renard. Il pourrait claquer des mâchoires pour effrayer le Goupil, mais son sérieux est bien plus effrayant. Le petit Shyn qui jouait avec les autres louveteaux a disparu. Une pensée fugace lui traverse l'esprit, il aimerait bien avoir l'insouciance de Renard, son style, sa rhétorique, son habileté à se tirer de toutes les situations possibles. Mais ce n'est pas possible, d'autres comptent sur lui. Et, surtout, Shyn est fier de sa nature de loup, de sa puissance, de son statut. L'oreille gauche de Renard vole. Glapissement, hurlement. Dans la tête des loups s'éteint l'image de Goupil, ce voisin aventureux qu'ils connaissent depuis tout petit, et émerge l'idée d'une masse de viande. Ils tirent, et l'animal ne met pas longtemps à trépasser sous les assauts furieux du groupe. Chacun repart avec un morceau. La neige se met à tomber, Shyn hurle et les voix de la meute se joignent à lui dans un chœur très beau, très pur, par-delà le bien et le mal.
Contribution du : 12/12/2014 12:21
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Maître Onirien
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Nouvelle semaine et nouvelle contrainte :) la participation aux contraintes plus anciennes est toujours possible, bien entendu !
Pas trop de lecture pour ma part… j'ai presque fini "L'insoutenable légèreté de l'être" de Kundera, j'ai relu "Le maître et marguerite" il y a quelques temps, et commencé le tome 22 du "disque monde". Je vous propose plutôt de vous pencher sur le sujet de la poésie d'Hananke qui a attiré une vague de commentateurs mâles, les seins ;) Hier j'ai vu "le dernier métro" et ça m'a donné envie de voir du théâtre. Fond : une histoire de seins et de saints. Quid du sexe des anges ? Forme : sous forme de théâtre (dialogues, didascalies, annonce des personnages, indications de décor). Quiproquos et humour bienvenus.
Contribution du : 15/12/2014 13:44
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Maître Onirien
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Le retour de placebo sur l'organisation des contraintes contrastes, 25ème ! On tourne !
Bon, entre le flop de la dernière contrainte et mon déménagement / changement de boulot, j'ai pas assuré, mais je reviens toujours ;) Et avec toute la stabilité que j'apporte en ce moment dans ma vie, ce serait étonnant que je n'arrive plus à écrire une contrainte par semaine :) Alors, proposition suite à ma dernière lecture de fiction : Fond Vous êtes Edmond Dantes, injustement emprisonné par vos ennemis pendant plusieurs années au cachot, vous sortez riche en centaines de millions. Qu'allez-vous faire, vous venger, vous retirer du monde, faire le bien autour… ah oui, il n'y a plus personne autour de vous, votre père est mort et votre fiancée s'est mariée avec un de vos ennemis. Forme Un monologue aux accents romantiques, sur le moi et les sentiments :) Bonne semaine à tous, placebo
Contribution du : 08/02/2015 23:31
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Je suis resté enfermé. Je le resterai désormais sans aucun doute.
Voilà la pire des tortures, au-delà du sommeil empêché nuitamment par la lutte contre les rats. Au-delà des privations, et de l'abîme dans l'estomac qui devient insensible, par moments, tortionnaire, à d'autres. Au-delà du froid, de sa morsure inévitable. C'était l'enfermement. La privation de lumière, certes, avant toute chose - Celle-là, je l'ai retrouvée pour toujours, je crois ! Mais la cloison. Où que se tourne le regard, la muraille. Désormais, la muraille ce sont les autres. Autant d'êtres, autant de briques. Oh ! je ne les prends pas en grippe, je ne leur fais pas la guerre, ne les méprise pas, ni ne les ignore. Simplement dès qu'ils sont là, ils font écran. Leur simple présence dresse un mur devant ma spontanéité, mes élans, mes paroles mêmes. J'ai perdu trop longtemps l'usage de la parole. Je ne serai plus bavard. Les autres, je les comprends bien trop - cela suffit-il à dire que je les aime ? - je les cerne au premier coup d’œil. Cela vient de l'obscurité. L’œil s’accommode à l'absence de lumière, il lui en faut peu pour distinguer les moindres détails de sa cellule. Je les comprends si bien que je distingue le malheur qui plombe un être, et m'emploie à l'alléger. Le plus souvent en procurant au malheureux le moyen de vivre désormais hors du malheur. Non que je le finance à vie : c'est contre mes valeurs d'autonomie et non assistanat. Non, je préfère lui fournir de quoi bâtir un petit commerce, par exemple. A lui de s'y mettre pour bâtir son entreprise, et la faire fructifier. Je ne listerai pas les exemples. Je ne suis ni bavard, je le rappelle, ni infatué de ma personne. Mais quoique je fasse pour autrui, rien ne me libère. Je suis resté enfermé parce qu'incapable de me fier à un quelconque être humain. Hommes ou femmes, ils m'ont tous trahi, et je l'ai payé dans ma chair, dans mes années obscures d'existence exiguë avant l'évasion. Depuis, je vis seul. Je suis ma propre cellule.
Contribution du : 09/02/2015 18:58
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