Le samovar exhibe un galbe rutilant
Et son haleine fuse en volute charnue.
Fi de la cafetière au souffle sibilant!
Théine du matin, tu es la bienvenue.

Je dois veiller pour surprendre le monde
la nuit durant jeter mon rêve aux nues
et débusquer d’autres signes ténus
comme surgis d’un esprit que je sonde.

La nuit donne aux nuages les teintes du regret
Aux cerisiers d’albâtre des bourgeons de mica
Aux étoiles timides le courage de briller
Aux vagabonds des pluies la promesse d’un toit

D'avoir en vain sondé mes inquiétudes sourdes,
Et d'avoir trop veillé, mes paupières sont lourdes.
A l'heure où se reposent les engoulevents,
Une douce lueur se profile au levant.

Ces utopies que tu épies, tous ces tutos dont tu t’entiches
cherchant des contacts racoleurs que des cons tractent en bricoleurs
ont la fumeuse odeur de triche, la brumeuse hideur des pastiches
l’humeur frondeuse d’une affiche placardée par un barbouilleur.

Nihildra ne pleure pas, ses sanglots enlisés
Dans d'la boue rose bonbon refusent d’éclater.
Elle n’aime pas l’école car elle n’y apprend rien.
Elle hait les farandoles, la marelle et les chiens.

Au ardeurs du bal valse le printemps
lobe ton oreille un pendant cerise
robe au ton pareil sur chair gourmandise
que mon cœur mistral envole en trois temps.

Il court et fend la bise, un roseau dans la main ;
Il le bloque au sabot où sa force le ploie,
Et partant vers les cieux au-dessus du tremplin
Il franchit une barre et retombe avec joie.

Aux rêves éveillés les Indes sont propices :
Se laisser emporter par le parfum des fleurs,
Le bouquet du vin cuit, l'âcre odeur des épices
Et le soleil qui peint ses riantes couleurs.

On sent le camphre et l’amertume
suant glacé sous la liseuse.
Une bougie silencieuse
brûle des souvenirs posthumes.