Je ne voulais pas vous forcer la main... Mais si vous êtes d'accord, c'est cool !
Bon, je propose une nouvelle série. Participe qui veut, qui peut, chacun à son rythme. Je propose de laisser ces rimes une semaine, donc pas de précipitation !
Marite, n'hésitez pas, un peu d'encre neuve (c'est mieux que sang neuf) nous ferait plaisir ! Moi aussi, j'ai découvert le classique en arrivant sur ces bouts rimés, et c'est un bon exercice pour maîtriser ces règles exigeantes.

retour – encore – honore – jour
tour – Flore – Aurore – séjour
dû – perdu – fête – pouvoir – avoir – conquête

Bon week-end !

Tiens, je vais peut-être m'y essayer, pour une fois, ça peut être amusant !
Bon week-end.

Oui, pourquoi pas ? Ce sont avant tout des exercices, nous nous corrigeons mutuellement sans prise de tête. Bonne inspiration !

J'avais rêvé d'un exaltant séjour.
Délacer le corsage de l'aurore,
Passer mes mains sur la nuque du jour,
Piquer de fleurs les cheveux de la flore.

Poteler la glaise au contact du tour,
Jouir intact des vivats des encore,
Partir avant les héros de retour,
Retarder la flambeuse que j'honore.

J'aurais bu les frissons et pris mon dû,
Déployé mes bras en soleil de fête,
Poétisé l'à jamais éperdu.*

Je vous ai pris, ambition, pouvoir,
Au feu pâle du désir de conquête.
J'ai consumé le temps pour vous avoir.


Néo, 4/6. Je devrais pouvoir trouver un titre sympa avec le mot "feu", je pense. Le dernier vers est très moche mais j'avais pas envie de trop changer les mots et "avoir" me gênait.

Salut à tous ! Mon humble contribution avant une absence de quelques jours...

Stop !

Kaboul, démocratie et puis que sais-je encore
N’effaceront jamais le funèbre retour,
Sur un bout de tarmac, souvent au petit jour,
D’un soldat de vingt ans drapé de tricolore.

Un homme mort pour rien que son pays honore…
Le temps d’un bref hommage! A qui demain le tour
De rentrer pieds devant de ce lointain séjour
Où d’une ère nouvelle ils refusent l’aurore ?

Que de larmes, de sang et que de temps perdu !
Il n’est pas un conflit qui n’exige son dû
Quand bien même entrepris sans esprit de conquête…

Que pensent aujourd’hui les tenants du Pouvoir
Des Etats d’Occident pour en un temps avoir
Promis au peuple afghan des lendemains de fête ?

Alexandre, tu as le don des récits poignants si bien exprimés et en si peu de vers, à rimes imposées (en plus) que c'est désespérant de proposer quelque chose de léger derrière cela. Je vais cependant m'y risquer :

Ma Muse

De mes vœux je l’appelle et la supplie encore
De venir me hanter. Veilleur du point du jour,
Je guette, mais en vain, son éternel retour :
Elle m’ignore et rit, quand je l’aime et l’honore.

Je l’emmène souvent rêver jusque chez Flore,
Pour lui faire oublier l’ivoire de sa tour,
Poètes la voici ! Usons de ce séjour
Pour faire se lever une nouvelle aurore…

Mais quand je la supplie et réclame mon dû,
Elle dit qu’en chemin son talent s’est perdu.
Elle veut, c’est certain, retourner à la fête…

Je cède et je la sors, car elle a le pouvoir
De piétiner mon cœur ; je vais me faire avoir,
Mais je sais que viendra le temps de la conquête.

Placebo, bien sûr pour le rythme il faudra encore un peu travailler, mais tu as de très belles images dans ce poème : "Délacer le corsage de l'aurore/passer mes mains sur la nuque du jour/déployer mes bras en soleils de fête"
De très belles métaphores. Il est vrai que "avoir" pose problème, cela arrive souvent avec les rimes imposées, mais c'est le jeu ! Merci de bien vouloir le jouer avec nous.

retour – encore – honore – jour
tour – Flore – Aurore – séjour
dû – perdu – fête – pouvoir – avoir – conquête

Muse cruelle

Un poète, fébrile, attendait le retour
De sa muse répondant au doux prénom d'Aurore
Il guettait, insensible, à la faune et la flore
Nuit et jour, sans répit, du sommet d'une tour.

La belle ne venait pas, peut-être aurait-il dû
Lui dédier une ballade pour refaire sa conquête
Célébrer sa beauté par des sonnets en fête
Mais sans inspiration, il se sentait perdu

Reviens, je t'en supplie ne serait-ce qu'un jour
Aie pitié, je t'en prie, abrège ton séjour
Epargne à un pauvre homme l'abus de ton pouvoir

Je saurai, je promets, te glorifier encore
Inventer des rimes, un poème qui t'honore
L'inspiration, ma Muse, était mon seul avoir.

Même pas honte...

C'est bizarre, je vois que nous avons eu la même inspiration avec
Mona ! Mais sa contribution est nettement supérieure.

Oui Melilot, même inspiration en effet ! lol !
Mais ma muse est classique, la tienne est néo-classique puisqu'elle ne compte pas toutes les syllabes, ne fait pas les diérèses et n'élide pas les e muets.

En principe, pour le sonnet, nous essayons de respecter les règles du classique (Méléagre et Brabant, qui étaient débutants dans ce genre, ont appris très vite) mais si cela te semble trop difficile ce n'est pas grave, l'important c'est de participer.
Notre maître incontesté est Alexandre, mais Tizef, qui est l'auteur de ce topic, se défend superbement lui aussi.

C'est avant tout un jeu pour s'entraîner.