Tu as certainement raison Ferrandeix, je n'ai que peu fignolé cette micro.

Je propose un nouveau thème :

Dans les limbes

Merci à Cyril

DANS LES LIMBES :


Un long séjour contraint de la famille à se trouver quelqu'un dans mon genre afin de nourrir leurs animaux de compagnie. Dans mon infinie bonté je leur fais signe de m'attribuer la garde.
Me voici débarqué chez ce cousin pour trois semaines de villégiature avec une liste des tâches à mémoriser.
Je prends possession des lieux, le piano m'ouvre sa mâchoire d'ébène et j'oublie de voir l'obscurité du premier soir recouvrir comme une tenture les larges vitres du salon.
Ensuite c'est le noir, au troisième jour j'attendais encore que le soleil du premier daigne se pointer dans la vitrine céleste. J'ai erré jusqu'au quatrième jour, entre les cages à peruches, les gamelles des chats et la grange du couple de lamas. Du lait de lama, je n'ai jamais rien bu de plus délicat. Le sixième jour, j'étais comme accroché à l'aile noire du piano depuis le matin lorsque tomba la nuit, sans nuance aucune avec son prédécesseur. Pas de chien, pas de loup, les ténèbres couvraient l'éternité. Il me semble avoir passé dans cette maison plus de vies obscures que de rats n'ont jamais vécu dans d'aveugles conduits. Un beau jour, le septième ou le seizième, une ambulance vint m'extirper délirant de ce démoniaque édifice. Mais je ne parvins jamais à prouver son maléfice.


J'aimerais connaître le nbr de caractères mais mon smartphone ne le permet pas.

J'aime beaucoup ton histoire, Jeanphi
Selon LibreOffice, elle fait 1262 caractères.

En retirant les deux phrases 'lamas' on sera bon. J'essayais une note pince sans rire, mais ça n'est pas utile à l'histoire. Concordances de temps à revoir.
Laissons comme ça.
Je vais inviter quelqu'un à participer au fil, comme le fait Martin.

1255 caractères tout compris pour Les Limbes (jeanphi). Une coquille bu au lieu de vu

Très bon texte. Il n'a qu'un défaut: ne pas être en écriture euphonique.

Je raccourci mon texte et je tente une approche de l'écriture euphonique dans cette version.


DANS LES LIMBES 2:


Un départ amène des proches à requérir un intendant. Avec une infinie bonté, l'on m'en attribue la fonction.
Me voici en villégiature.
Dès la possession des lieux, le piano m'ouvre sa mâchoire d'ébène et j'oublie de voir l'obscurité du premier soir recouvrir comme une tenture les petits carreaux du salon.
Ensuite c'est le noir. Au troisième jour j'attends encore le soleil du premier. Reste nocturne la vitrine céleste ... J'erre au quatrième jour, entre les cages à peruches, les gamelles félines. Le soleil du jour a-t-il sonné le glas ? Pendu à l'aile noire du piano dès ce matin la nuit tombe sans nuance aucune avec son prédécesseur. Pas de chien, pas de loup, les ténèbres couvrent l'éternité. Il me semble avoir passé dans cette maison plus de vies obscures que de rats n'ont jamais vécu dans d'aveugles conduits. Un beau jour, une ambulance vient m'extirper délirant de ce démoniaque édifice. Je parviendrai à prouver son maléfice.

"J'accepte la garde" plutôt que "l'on m'en attribue la fonction". Le sens ne gagne pas à être changé. 🙄

Bonjour-Bonsoir jeanphi,

J'ai lu vos deux versions : je préfère, de loin, la première pour son naturel, son authenticité, (on y croit), l’humour, le comique des expressions, l'ironie. Les mots familiers se mêlent à des phrases hilarantes et drôlement bien troussées, ce qui donne au fond, une sorte de bonhomie. Entre le début de la nouvelle et la fin, il y a une opposition flagrante (et drôle) : "le garde-meubles" repart en ambulance.

Le deuxième texte est lisse, comme adouci. Il a perdu de sa pétulance ainsi que ses clins d'œil, sa verve, son rythme. Dans le premier texte si bien écrit, chaque mot a son importance. Chaque mot porte et justifie l'ensemble de la phrase.

Il est très difficile d'écrire un texte euphonique sans devoir sacrifier l'essence même d'une phrase.

Bravo pour cette pépite !

Mes poèmes

− Mes poèmes restent dans les limbes pour le moment.
− L'inflation !
− …?
− Personne n'en veut. Ils sont trop riches. Plus personne ne cherche des poèmes BIO.
− Pas con. Si seulement je pouvais faire comme les agro-industriels…
− Mais oui ! Tricher un peu, à la marge.
− Laisser plus de marge ?
− Pas drôle. Non, mais tu peux diminuer le nombre de syllabes. Personne ne s'en rendra compte. Propose des octosyllabes, ils se lisent plus vite. Et ajoute de l'eau.
− De l'eau ! Mais ça, c'est du pur génie. Comme dans le lait, le poulet, les yaourts. C'est la même quantité, mais avec plus d'eau et moins de saveur.

Un ru mouillé sort de son œil
Humide et chaud de triste afflux.
Fleuve alarmé sur ses hallux
Finit dans l'eau de son orgueil.

− C'est nul !
− Ouai, j'ai peut-être un peu forcé sur la flotte… ça se voit, non ?
− C'est l'idée, mais là, faut tout reprendre. Prends ton temps, prends ton temps.
− "Prends ton temps", t'es marrante… pour les micro-nouvelles, on n'a pas 6 mois !