L’étage suivant se contente d’être déboulonné de tout statut.
Les règles ne s’impliquent qu’au niveau sentimental et non mesurable.
Les boutons sont d’acmé chez les gens de l’endroit.
Ceux de l’envers sont contre et zippent des glissières à longueur de veste.
Ces sifflements en à-coup freinent des élans confraternels dont les brames émeuvent.
D’autres orignaux originaires d’ailleurs attendent leur heure en paissant sur le dos de la communauté.
Mais l’heure est à la nostalgie du futur : on regrette déjà ce qu’on sera un étage plus haut et les lendemains sont pavés d’attention à la marche.
Celle-ci zigzague à reculons sur les pas de néophytes avertis, les gens d’ici s’acclimatant bon an mal an de fermetures intempestives sur le débraillé.
C’est à ce niveau-là que quelqu’un descend les poubelles.

Citation :

Dommage que la société devienne de plus en plus peureuse de tout. Elle s'ôte le plaisir des choses simples. Mais, bon, puisqu'il faut bien vivre avec son temps...
Merci pour ce retour, Tom.
Je ne doute pas un instant des infinies possibilités de nos jeunes. Tu en as de la chance de travailler à leur contact.

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@ Embellie, j'espère que vous vous éclatez dans ton atelier d'écriture.
Pour ma part je lui donne suite sur mon blog...


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Continuons donc la glissade avec ce nouvel étage :


L'étage obsolète N1

À cet étage, lieu dédié aux antiquités divinatoires, on y trouve ce que l'on n'est pas forcément venu chercher :

- des libertés d'un autre temps, qui n'ont besoin que de leurs ailes pour respirer ;
- des gourous bègues un peu guignols devant la sagesse debout ;
- une armée de vieux réacs qui dansent fichés sur des bambous ;
- des alligators en peau de castor aux dents cariées en carton-pâte ;
- des mines de crayons mal affûtés patibulaires mais presque ;
- un régime de bananes blettes et moisies suspendu à l'envers ;
- une colline pour aller siffler sous les pommiers en fleurs ;
- un afflux de diphtongues qui se baladent en clé de mi au ras du sol ;
- des statues sans-genre dégustant les madeleines de Marcel sous le chêne ;
- des encombrants désencombrés de l'essentiel ;
- un arc-en-ciel daltonien qui enguirlande les couleurs ;
- des coins coupés en quatre courant le guilledou bras-dessus, bras-dessous ;
- des lumières soufflées d'avoir trop brûlé en enfer ;
- la pluie bienvenue, que des chiens andalous prient en devenant loups ;
- un dentier multi-usages pour mordre la vie taille unique à pleines dents ;
- un risotto de poulet crème gingembre-curry ;
- la mer à boire, belle et bête à pleurer un bon coup ;
- sur le bord d'un bastringue un café restreint dans son corset serré ;
- Et un melting-pot de tout et de riens invoquant le ciel et l'orage...

L’étage obsédant N2, sédentaire par nature plus que par conviction, ne quittera plus jamais les pensées de ceux qui l’ont accosté.
Comme une épine dans le pied, il occupera celles d’entre eux qui ont misé tout leur pécule dans l’obsolète N2 qu’ils pensaient atteindre les doigts dans le nez et les jambes en l’air.
Comme quoi il faut toujours bien faire les choses avec le hasard.
Il peut arriver qu’un principe s’avère aussi vérifié que les présages de l’an II, quoique nul n’en a jamais eu connaissance.
Cela posé, il est à savoir que l’obsédant se trouve à des étages-lumière de tout, qu’on s’y rende à pince ou par voie de fait.
L’atmosphère y est par ailleurs irrespirable depuis la 2nde guerre universelle qui fit fi du droit des étages à disposer d’eux-mêmes.
Un grand nombre de déplacés, chiens et statues s’y trouvent par conséquent contre leur gré et au mépris le plus élémentaire de la notion d’humanité.

En gras ! L'étage obsèques n°3

Ici un vieux perroquet perché sur le vinyle d'un bar renversé au milieu d'une décharge sauvage récite le bien énumératif poème oublié du non moins poète oublié monsieur Saint-Pol-Roux :
Pour dire au funérailles des poètes, voir lien
http://www.barapoemes.net/archives/2019/03/04/37148038.html#:~:text=tous%20nos%20p%C3%A9ch%C3%A9s%20%3B%20allez%20bien,en%20lui%20toute%20l'humanit%C3%A9.&text=nous%20plongera%20sans%20doute%20en,heure%20un%20coucher%20de%20soleil.&text=Mais%20non%2C%20ce%20que%20vous,n'est%2Dce%20pas%20%3F
Le tout sur fond de la marche funèbre de Frédéric Chopin égrainée par un piano mécanique d'avant guerre arthritique tiré sur ses minuscules roulettes par un couple d'escargots javanais.
Ce dialogue de sourd vous attend indéfiniment, perché quelque part entre un mi bémol et un fa médian, pour reprendre la baguette recyclée à la faveur de quelques rayons de parapluie arrachés de justesse à la promesse de l'incinérateur illicite. Rappel tétanos à prévoir.

Elena, Cyrill, petit check de la main.

Coucou jeanphi, merci pour ton étage, je salue
et soutiens le vieux perroquet perché sur son vinyle.
Bon, visiblement, ton post a généré
un sérieux décalage architectural sur cette page d'étages.
Mais pas grave on peut colmater ça avec de l'antimatière.
En plus, ça ajoute un peu de singularité dimensionnelle.
Ce quatrain inter-étage inspiré de ton texte est pour toi:

Quelque part entre un mi bémol
et un fa médian, un silence s'éternise
et une poésie chuchote
dans les entrailles de ce silence.



Structurellement vôtre,
Tom

Étage N4


Ici les habitants d’un château de sable
se sont demandés : Où ira-t-on
lors de la grande vague, où serons-nous allés
lorsqu’elle sera passée depuis des lustres…
la première marée montante ? …


Ici les kilomètres parcourus
répondent aux millimètres inconnus ;
les yeux font les distances, les randonnées
redéfinissent la marche du monde, les vents contraires
traversent le monde en marche.

L’étage décalé

Monsieur Durand vit à l’étage décalé depuis toujours.

Hier, il est arrivé tellement en retard au travail
qu’au final, il s’est retrouvé en avance.
Aujourd’hui, il est arrivé tellement en avance
que finalement… il s’est retrouvé en retard.
Alors ce soir il se rend chez le Professeur Archibald
pour lui faire part de cet étrange phénomène.
Celui-ci examine son activité cérébrale ainsi
que son état spatiotemporel, à l’aide de ce qui semble
être un genre de scanner.

- Vous semblez subir les effets du Décalage.
- Les effets du…quoi ?!
- Du Décalage. C’est un phénomène qui semble
concerner un certain nombre d’étages. Certains
de mes collègues ont fait l’hypothèse que le
Décalage est lié à un autre phénomène qui est
celui de l’Ensablement. Pour ma part, j’ai des doutes.
- Bon, mais et moi dans tout ça ? Ces décalages
risquent de nuire à mon sommeil et à ma
productivité au travail.
- Avez-vous songé à devenir artiste ?
Pas forcément à plein temps, je veux dire,
avez-vous déjà songé à créer quelque
chose, une œuvre dont vous seriez l’auteur ?
- Eh bien je… non…
- Jamais voulu être écrivain ? Chanteur ?
Musicien ? Peintre ?
- Non…
- Eh bien, pour mieux vivre ce Décalage,
je vous suggère d’essayer. Pour être en temps
et en heure dans le monde, il faut d’abord l’être
en soi. En tout cas, vous n’aurez pas besoin
de chercher longtemps midi à quatorze heures.

Une fois rentré chez lui, Monsieur Durand
se met à son bureau, sans grande conviction,
muni d’un stylo, face à la première page
quadrillée d’un cahier. Un peu hésitant, il
écrit quelques premiers mots.


Et tandis qu’il écrit, les effets du Décalage s’intensifient…

Chaque évènement décalé d’une seconde.
D’une minute. D’une heure. D’une
semaine. D’un mois. D’un an. D’un siècle. D’un millénaire.

Chaque seconde, décalée. Chaque minute. Décalée.
Chaque heure. Chaque jour. Chaque nuit. Chaque année.
Chaque composant de chaque éternité.

Chaque millimètre. Chaque centimètre.
Chaque mètre. Chaque kilomètre.

À cet étage, pour les gens comme monsieur Durand,
les années-lumière finissent également par se décaler.
De même que les amas de galaxies…
De même que l’au-delà de l’au-delà des choses…


- Allo monsieur le professeur ? Oui, je sais, je peux
vous appelez Archibald. Écoutez, je vous appelle
car… je pense avoir trouvé un certain équilibre…

L’état-jeu du 421ème est un casino pour les sans-le-sou souhaitant se refaire.
Il s’atteint par la grâce du hasard et de la bonne fortune.
Il suffit de miser sur le bon mauvais chiffre et rien n’allant plus de soi, les égos sont refaits.
Les poches sont percées sous les yeux du croupier.
Les chats noirs ne sont admis que s’ils montrent patte blanche.
La roulette roule sa bosse et le bandit manchot se frotte les mains.
Un prestidigitateur escamote le valet de pied et lui pique le cœur : il est sur le carreau.
La dame est dans les choux, le trèfle a disparu de son herbier emportefeuille.
Les dés sont à coudre aux doigts de whisky où s’abreuvent les héritiers extravaguant au petit malheur la chance et tuant leur ennui sur les tapis verts de vieilles rombières.

Bon, alors, sur l’écran de mon pc perso, tous les textes/étages
de la page 15 sont décalés par rapport au texte/étage de jeanphi.

Je viens d’accéder au site Oniris avec un autre pc
et sur l’écran de celui-ci, on ne voit pas ce décalage.

Du coup je réalise que potentiellement personne n’a compris
pourquoi je parle autant de « décalage » sur mes participations qui ont suivi.

Ma tentative de jouer avec le fond et la forme est probablement passée inaperçue.

Ben tant pis.

Rendez-vous au prochain.