Prendre un énième bain de torpeur
Les griffes de ma plume sortant,
Et en ses aires de noirceur,
Faire sonner le néant.

dans cette réalité
on recommence tout à zéro
dans la jungle des peurs primordiales
humanité redevenue recherche du premier réconfort

De mon ciel, et sortant les griffes
je pique et fuse sur ma proie.
Âme ne geint ni se rebiffe
stupéfaite dans mes courroies.

La pluie détrempe ma tour d'ivoire ,
Mon venin dans son piège de miel.
Ma broderie devient arc-en-ciel.
Alice a chanté la Veuve Noire.

Mais l’aigle aveuglé de ses serres
Perd son dû ! Dû fauve, battant !
Lapins jadis proies - pauvre hère -
Muent en colosses persiflants

De cette extradition du pays des couleurs
Lui qui n’a que le blanc du pus de sa cellule
Des relents de l’espoir il gobe les lueurs
De la toux de l’aurore aux glaires du crépuscule

Je vois, du haut de son nid d’aigle
le rapace fondre sur moi.
M’enfuir, me tapir dans le seigle 
ou dans l’antre du désarroi ?

La colline rongée par sa chute lépreuse
Évoque une carrière exploitée par la pluie
La crête se décoiffe d'une veine rocheuse
Une houle de pierrailles descend au rallenti

Quand le vent vient du sud et porte sur son aile
Le feu de l'horizon, le sable incandescent,
On voit venir au loin comme une ombre irréelle :
Le condor tournoyant en son vol oppressant.

Sur Le poète en vadrouille :


Emmailloté dans ma gluance
sur chlorophylle et d’un bon pied
je dessine une transhumance
qu’un poète s’en va copier.