C'était avant, avant la chute et ses étaux
Avant de naître à la blessure du soleil,
Les nappes de brouillards lui collaient à la peau.
Aujourd'hui l'air est dense en son rêve vermeil.

Comme une rivière cette bouche bleue
Aux doux contours de crépuscule,
Comme un diamant ce cœur sableux
Qui se balance comme un pendule.

Cette étoile filante…
A-t-elle été enregistrée, archivée
dans la mémoire de l'Univers voire d'un outre-Temps,
amie poussière, je sais que tu ne répondras pas.

L’abîme t’appelle et te tarabuste,
suave est l’écho qui monte du puits.
Choisir le repos, redresser le buste ?
La branche est fidèle où prendre un appui.

Nous avons dépassé le cimetière communal,
Nous laissons de côté les tombes de l’instant.
Le printemps s'égosille en un cri de pétales
Lorsque le jour irise les corolles du vent.

Le temps fait un pli, c’est le grand secret
du drap qui ondule entre les étoiles.
En catimini l’instant disparaît
puis s’échoue, capsule éjectée d’un voile.

Cet univers fini m’est un accablement.
Aussi loin qu’on m’emmène ou qu’on me téléporte
je ne sens que l’ennui de cet enfermement.
Ah ! qu’un trou noir advienne et que s’ouvre sa porte.

même le ciel
est tombé malade
même le vent
est allé se faire soigner

Je corrige le vers 4 de mon dernier quatrain :

Ah ! qu’un trou noir advienne et qu'on ouvre sa porte.