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« 1 ... 172 173 174 (175) 176 177 »


Re : Bouts rimés
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31/01/2014 22:04
De quelque part entre ciel et terre
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Une livraison pour Embellie!

La rue coite dormait sous les éclats dorés
Des vaillants lumignons dont la ville s'honore.
Un passant égaré déambulait encore,
Sur la trace de ses souvenirs adorés.

Les vitrines cachaient leurs plaisirs colorés,
Berlingots et douceurs que le chaland adore,
Assurées de trouver, dès la prochaine aurore
Les titis des faubourgs aux yeux énamourés.

Bientôt s'élèverait le doux parfum des roses
Préservées de la nuit et douillettement closes,
Assoiffées de rosée, appelant l'eau des cieux.

Las ! Ces petits métiers dont la rue est pourvue
Un jour s'envoleront loin du cœur et des yeux :
L'Amazone déjà règne à perte de vue.

Contribution du : 02/01 18:51:24
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates
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Re : Bouts rimés
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Merci à tous les participants.
Voici donc l'original :

Sonnet

Ce ne sont point ces beaux cheveux dorés,
Ni ce beau front que l’honneur même honore,
Ce ne sont pas les deux archets encore
De ces beaux yeux de cent yeux adorés ;

Ce ne sont pas les deux brins colorés
De ce corail, ces lèvres que j’adore,
Ce n’est ce teint emprunté de l’Aurore,
Ni autre objet des cœurs énamourés ;

Ce ne sont pas ni ces lys, ni ces roses,
Ni ces deux rangs de perles si bien closes ;
C’est cet esprit, rare présent des cieux,

Dont la beauté de cent grâces pourvue
Perce mon âme, et mon cœur, et mes yeux,
Par les rayons de sa poignante vue.

Joachim du Bellay

Contribution du : 03/01 12:23:23
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Bouts rimés
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J'en ai un autre à vous proposer.

fille – oiseau – brille – nouveau
monde – répondrait – profonde – éclaircirait
finie – lui – harmonie – fui

Voici ma participation:

Il était une fois une fort jolie fille
Qui retenait, captif, dans sa cage un oiseau ;
Pas une pie stupide fonçant sur ce qui brille,
Un oiseau mystérieux, au plumage nouveau.

On n’avait jamais vu tel oiseau en ce monde.
La fille lui parlait, pensant qu’il répondrait,
Lui témoignant toujours une attention profonde,
Souhaitant que le mystère un jour s’éclaircirait.

Mais au soir laborieux d’une journée finie
Quand la fille souhaita se trouver près de lui
Pour un repos garant de parfaite harmonie,
La cage était ouverte et l’oiseau avait fui.

A vous de jouer !

Contribution du : 03/01 15:48:50
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Bouts rimés
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Le monde des oiseaux éclaircirait la profonde harmonie.
Et la fille qui brille de nouveau dans le jour grâce à lui,
répondrait aux étoiles que le ciel ne peut être chose finie.
Car dans l’espace, il n’y a pas de trou noir où le divin est fui.

Contribution du : 03/01 18:59:42
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Re : Bouts rimés
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fille – oiseau – brille – nouveau
monde – répondrait – profonde – éclaircirait
finie – lui – harmonie – fui
(Je modifie éclaicirait en éclairerait)

Lune exécrable aux yeux de fille,
Vois-tu mon pauvre coeur d'oiseau ?
À chaque battement, tu vois, je brille,
Sous ton ode au jour nouveau.

Tu es là, superbe, seule au monde
Auquel l'astre clair répondrait,
Depuis sa courbure profonde
C'est toi seule que le Jour éclairerait !

Pour moi l'existence est finie
Parce que tu n'as d'yeux que pour lui ;
Ton devoir est à l'harmonie.

Narcisse ! Soleil ! Elle m'a fui !

Contribution du : 03/01 22:18:52
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Re : Bouts rimés
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Aller, va pour la fille-oiseau! :)

Dans le fond d’une allée: une drôle de fille,
Fraiche comme l’aiguail, à l’épaule un oiseau
Trillant joyeusement dans son aile qui brille.
Elle parle en riant, il chante de nouveau.

Dans son recoin de ville, son petit bout de monde,
À la question “vis-tu” ? Calme, elle répondrait
Qu’il n’y a pas de nuit, de tristesse profonde,
Qu’un merle en son ramage enfin n’éclaircirait.

Quand tout me semble noir, quand l’histoire est finie,
Je pense encore à elle, je chante comme lui,
Je tente de trouver au cœur une harmonie,
À l’âme un rire pur, dans l’espoir qui a fui.

Contribution du : 03/01 22:31:15
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AxelDambre
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Re : Bouts rimés
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à mon tour et sans conviction :


Sans un bruit poursuivre la fille
et sa robe en plumes d’oiseau,
l’aborder quand son ombre brille
dans la rue d’un éclat nouveau.

Jetant ses regards sur le monde,
en poème elle répondrait ;
et le chant de sa voix profonde,
un ciel d’hiver éclaircirait.

Hélas la chimère est finie.  
Une dernière plume a lui
dans le mystère et l’harmonie
d’un crépuscule qui a fui.

Contribution du : 04/01 06:57:19
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Maître et Talons
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Re : Bouts rimés
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Merci aux participants.

Voici l'original :

Une allée du Luxembourg

Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.

C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !

Mais non, ma jeunesse est finie…
Adieu doux rayon qui m’a lui,
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, il a fui !

Gérard de NERVAL

Contribution du : 07/01 17:27:12
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
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Re : Bouts rimés
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Je propose :

chose – impair – air – pose –
point – méprise – grise – joint –
voiles – midi – attiédi – étoiles –
encor – nuance – fiance – cor –
assassine – impur – Azur – cuisine –
cou – énergie – assagie – où –
Rime – fou – sou – lime –
toujours – envolée – allée – amours –
aventure – matin – thym – littérature –


Pas difficile à reconnaître je crois. Bon courage pour l'exercice. On peut n'en choisir qu'une partie.

Contribution du : 08/01 10:24:57
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Re : Bouts rimés
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Ouf voilà ma copie

Poésie, qui unit toute chose,
Psalmodie ton esprit dans l’impair,
Vocalise et murmure dans l’air !
Tel l’oiseau sur la branche se pose,

Tu écris la virgule, le point ;
Reflétant l’incertain, la méprise,
Tu conçois une image, ombre grise
À ton âme où l’infini se joint.

Ma frégate, animée de tes voiles
Nitescentes quand vient le midi,
Quand le vent joliment attiédi
Fait tinter dans les cieux des étoiles 

Inconnues, va ! Déraisonne encor !
Élabore, égaye la nuance
De couleurs, puis aux vers la fiance,
Conjuguant les vibrations d’un cor.

Mon rafiot que la houle assassine,
Invective, hurle encor, crie l’impur
Échoué, éclabousse l’Azur 
D’un cobalt qui charbonne en cuisine.

Poésie, je suspends à ton cou
Ma chimère, usant ton énergie,
Je réveille ta braise assagie,
Ne sachant ni comment, quand, ni où

Déposer l’incurie de ma rime.
Poésie, ton culte me rend fou,
M’engloutit, me laisse sans le sou,
M’écorche telle chair sous la lime.

À ta rive on s’abreuve toujours,
Regrettant son enfance envolée,
La jeunesse qui s’en est allée
Voir ailleurs la tiédeur des amours.

Embarquée pour une autre aventure,
Poésie, je t’ai vue ce matin
Émailler de serpolet, de thym,
Les secrets de la littérature.

Contribution du : 08/01 13:11:26
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