Étage terre-à-terre

Celui qui étonnamment
me permet
de me catapulter
au ciel.

À proximité de l’étage terre-à-terre…



Étage terreau

Ici, une écriture a repoussé
et ce n’était
ni tout à fait la même
ni tout à fait une autre
ni toute en fête et ni trop triste
et des joies à mains nues
et même de la vie en pagaille
réapparurent par la suite
et furent nommées
forêt d’histoires.



Étage tout-terrain

…La bienvenue sur ces chemins de terre, de pierre, de sable, d’argile, de cendre, de lave s’écoulant, de magma se contorsionnant, de fer liquide, de fer solide, de gaz, d’or pur, de braises, de glace, d’asphalte, de goudron, de bitume, d’herbes hautes, de boue, de gadoue, de fougères, de sables mouvants, de sables dansants, de crânes du passé, d’os de dinosaures, de plasma, de plastique, de glace, de clous, de bois mort, de bois vert, de verre, de bois ciré, de moquette usée, de nuage, de soie ou de soi-même, de matière en partie inconnue, de diamant, de vide ou de pâte à modeler…

L'étage 107 est celui d’une très vieille demeure, toute de parquet, au hall immense et dont l’escalier se dresse, tel un géant. Des murs aux plafonds, tout semble enveloppé d’un écrin de poussière. Seule une ampoule grésillante sauve cet espace de l’obscurité. Ici, le temps a abdiqué.
En haut de l'escalier à droite, se trouve une salle aux murs blancs vaguement décrépis et avec, au fond, une vieille commode. A l’autre bout, une autre porte qui donne sur une pièce similaire : seuls diffèrent les tâches sur le mur et l’absence de commode. Cette salle amène à une autre dont seuls quelques détails la distinguent des précédentes. Puis une autre salle encore, une fois, dix fois, toutes se succèdent, sans fin.
L'une d'elle attire l'attention pourtant, car au milieu trône une télévision. Oui, une vieille télé au coffre ronronnant est posée là par terre. Au-dessus se trouve un lecteur-cassette et une cassette-vidéo. On peut y passer sans la remarquer, mais celui qui s'assoit et insère la cassette, celui-là se verra.
Ce ne sera pas la même personne, pas tout à fait, ce n'est pas un miroir, il ou elle n'aura peut-être pas la même coupe de cheveux, ni les mêmes habits, mais ce sera lui, mais ce sera elle, à n’en pas douter.
A l'étage 107, la certitude de ne pouvoir être en deux endroits distincts peut être piétinée, brûlée. Peut-être est-il possible aussi de danser sur ces cendres.

Citation :

Ce qui nous amène tout naturellement à l’étage quantique, où notre présence physique est sujette à caution.
Quand bien même un cantique interminable et serein accompagnerait nos premiers pas en ces lieux, nous ne serions reconnus par nos pairs qu’à la seule condition de ne pas faire d’impair.
L’étage lui-même se situe autant au-dessus du 107 qu’en dessous de tout, encore qu’aucune réelle certitude ne soit à déplorer.
Autant dire que les doutes s’emparent d’eux-même à la vitesse du vent, le capitaine ayant depuis des lustres fait toute la lumière sur son âge supposé.
Le dédoublement de personnalité étant admis faute de preuves, nous considérerons comme irréfutable l’idée grotesque d’un miroir réfléchissant à l’avenir d’une l’humanité singulière.
L’ubiquité aux trousses, elle semble ne devoir se prolonger qu’en se répliquant. Triste sort que le sien !

L'étage 108 me parle d'amour comme il parle des ratures. Ici, l'écologie a pris le pas sur le bon sens et l'industrie de l'énergie verte n'a pas réussi à rectifier sa ligne de conduite, ayant maintenu son cap millénaire jusqu'à l'exploitation totale des recources en métaux rares. Fini la Skoda qui trottait allègrement sur les collines, dans l'univers 108, la terre entière est labourée de la corrosion toxique de la folie humaine. Les cinq continents ne sont plus qu'amoncellement des rejets contaminés par l'extraction minière, de la boue radioactive s'entasse sur des myriamètres carrés de zone agricoles, des mers de sulfate qui en sortent peuplent progressivement cet espace vital. Si vous rencontrez quelqu'un à cet étage, prière de bien vouloir le diriger vers le centre cryoA00 coordonnées 42°nord, 103°est, il en va de la perpétuation de l'espèce autochtone.

L'agence d'exploration des étages remercie Sarah Murmur et jeanphi pour la découverte et l'exploration des étages 107 et 108.
Dans un souci de complétude, nous revenons à l'espace situé entre l'étage 81 et l'étage 82, afin de n'oublier aucun niveau du Multivers.
Car en effet l'agence d'exploration des étages considère comme extrêmement important d'archiver l'ensemble des lieux.
L'agence d'exploration des étages est composée d'individus probablement très passionnés.
Allez, une gorgée d'eau et c'est parti.

Note météorologique :
Il pleut / Il ne pleut pas
à l'étage quantique.

Une question d’un explorateur à propos de la cassette-vidéo de l’étage 107 :
Dans le cas où un individu visionnerait plusieurs fois d’affilée le contenu de la cassette vidéo, y aurait-il des différences d’un visionnage à l’autre ?

Réponse du Collectif « Les Voix d’ascenseur » :
L’artiste Sarah Murmur de la Terre d’Oniris pourra peut-être répondre à votre question si vous la croisez dans les Étages.
Faites attention quand même à ne pas trop rester devant la télé. Il fait toujours bon dehors.

L’étage 82 est l’un de ces labyrinthes impossibles à arpenter de part en part en une seule vie.
Nous voici dans une ville de pierre totalement vide de toute présence humaine, hormis la nôtre.
Un espace fini de 420 093 089 044 404 776 024 111 033 204 kms2.
Divisé par secteurs.
Parsemé de zones forestières bordées d’étangs.


Une grande cité
dont le seul habitant est le silence.
De jour comme de nuit, le temps suspendu dans l’espace,
pendu à des lèvres muettes, dépouillé de tout et au rebord du rien.


À l’orée de chaque zone forestière, un télescope plus ou moins grand est entretenu
par des robots de maintenance pour l’observation des astres.

.
Au hasard des mots
,
là-haut
.,
dans la syntaxe céleste
..,
une étoile filante
...,
semble souligner
..,
une
.,
simple
,
tournure de phrase
.


Au centre du labyrinthe, l’on trouve ce complexe abandonné.
Au cœur du complexe, ce cabanon.
Et dans ce cabanon, un livre.


Et maintenant voici réellement l’histoire
de cette ville de pierre.

Voici réellement le poème
de ce temps suspendu dans l’espace
dépouillé de tout et au rebord du rien.

Voici la porte qui s’ouvre sur l’infini,
même ici
toujours ici
sur ce chemin vers
là-bas…

là-bas… là-bas…

là-bas…

là-bas…

…

Objet sonore enregistré à l’étage 83 : AalthY_15-rayondelune/versionSand.mp3
Document sauvegardé à l’étage 83 tiret 5 : art_2011_cosmos_C-laa.r_24.doc

Étage 83 suite et 84⁴

83 : un grésillement, l'idée de vérifier la connexion, une ampoule grillée dans un seau d'eau comme disait C. Rosie dans la cassette.
~Interstice de félicitations 83-84, bravo au fameux trouveur de vers qui ne riment pas, bravo au groom et grand créateur qui entre autres découvertes non universelles ou plus simplement unies vers celles - mauvais mots à part - nous a récemment gratifié d'une météo schrödigerienne, j'ai nommé le bien loti à tous les étages Tom A. vraiment ~
84⁴ : l'étage 84 est un cube, le cube des nuls en math.
Mais Silence ! ils reprennent la leçon en chœur : " 2⁴ = 32 ; 3⁴ = 243(alias81) " L'un s'exclame : J'ai trouvé. C'est 243 234 243, je parie que le prochain sera 322 ou 324, à deux près dans le mille !..
La suite de cet univers se compose principalement de milliards d'années d'oreilles d'ânes donnant des châtiments, de reprises des cours, et ainsi de suite.