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2 Utilisateur(s) anonymes
Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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31/01/2014 22:04 De quelque part entre ciel et terre
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A la traine!
Voici la mienne: Dans le trait bleuté d'un sillon de lune Le taillis revêt de frileuses brumes. Quand l'albe glacé, promesse de l'aube, Epand son halo, le temps se dérobe. La brise s'épanche en frissons de plumes. Un fragile esquif, au môle amarré, Houle sur les flots, tristes catacombes, Rêve à l'océan, voudrait s'évader Se jouer des vents, divaguer sur l'onde, Couper le cordage et sortir de l'ombre. De douces rumeurs parcourent les haies. La lune pâlit ; l'obscure vallée Brûle encore sous l'assaut de l' hiver. Un spleen envoûtant prend son envolée, Cisèle la nuit en précieux vers, Trouble mon esprit plus que de raison. Mon cœur plein d'ennui rêve d'évasion, Et l'esprit s'endort, déjà bleu de givre. Voir filer les trains et tous leurs wagons , Vers des lieux pimpants où l'on aime vivre, Où les ciels changeants jaspent les étangs ! Car ici jamais de musique ailée, Juste le fracas de la giboulée. Quand l'hiver se moque des éléments, Comme il me paraît de longue durée ! Au fil du torrent, je cherche le gué ; Mon style est bien piètre et mes mots rouillés. Aurais-je perdu la saveur des rimes ? Cet émoi qui me relie au passé Est le précipice où l'âme s'abîme. à qui le tour?
Contribution du : 27/01 16:20:20
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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T'as pas trouvé plus long Myndie ?
J’étais tellement dans la Lune, Dimanche sur le quai des brumes, J’ai pensé que, demain dès l’aube, À l’heure où mon amant se dérobe, Je lui arracherai les plumes. Dans son bateau mal amarré On se croirait aux catacombes, Impossible de s’évader De cette étuve en micro-onde Sans y dégueuniller son ombre. Autrefois je sautais des haies Je galopais dans la vallée Printemps automne été hiver Je croyais bien m’être envolée Avec ce créateur de vers. Mais j’avais perdu la raison Rien ne permet l’évasion ; Mon front sur le hublot de givre Je vois défiler les wagons ; Ailleurs là-bas il fait bon vivre. Où sont les mares, les étangs Où dort la demoiselle ailée Fuyant la moindre giboulée ? J’ai glané tous les éléments Rien ne vivra dans la durée. Dans la cale où je fais le gué Il y a des claviers rouillés : Je me suis souvenue des rimes Qu’il m’écrivait par le passé Son coeur m’est un profond abîme.
Contribution du : 27/01 19:11:37
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Cristale, j'ai bien souri à cette rupture.
Myndie ! Des hexasyllabes en 5/5 de bout en bout et revoici l'albe, cher à ton cœur qui se fait esquif. Vous lire m'a fait m'apercevoir que j'ai transformé ailée en allée... je remets pas sur le métier, à moins d'un éclair de génie
Contribution du : 28/01 06:31:00
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Maître et Talons |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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31/01/2014 22:04 De quelque part entre ciel et terre
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Citation :
A vrai dire, j'ai l'impression de m'être punie moi-même! La prochaine fois, ce sera un haïku! En tout cas je me suis bien amusée avec ton poème; c'est toujours un plaisir de retrouver ton humour mis en vers!
Contribution du : 28/01 06:38:03
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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31/01/2014 22:04 De quelque part entre ciel et terre
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Citation :
Hélas, Cyrill! Pas 5/5 de bout en bout! j'ai failli ici : "Quand l'hiver se moque des éléments," Mais je suis comme toi, j'ai trop galéré pour m'y remettre En tout cas j'applaudis de toutes mes mains vos participations, toi, AxelDambre et Cristale, il fallait le faire quand même ! Faut-il révéler la source à présent ou on attend un peu? (Embellie peut-être?)
Contribution du : 28/01 06:44:13
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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De derrière mes lunette, j’aperçois Embellie qui planche. Attendons-là encore un peu !
Allez, vite fait mal fait mais tant pis : Voilà qu’un demi-sou de lune Perdu dans son halo de brumes Tinte argentin dans le clair d’aube ; Puis du ténèbre se dérobe Jetant ça et là quelques plumes. Un nuage à elle amarré Tout droit venu des catacombes Songe avec elle s’évader ; Leurs reflets labiles sur l’onde Se jouent des clartés et de l’ombre. On les a vu d’entre les haies Gagner le fond de la vallée, Traversant l’automne et l’hiver. Je compte bien que l’envolée M’inspire encor un peu de vers. L’exode défie la raison. Ainsi se poursuit l’évasion : Enfin désencastrés du givre, Ils filent à fond les wagons vers des lieux où il fait bon vivre. Ils ont traversé les étangs, Puis de leur petite âme ailée Ont surfé sur la giboulée. Ils ont bravé les éléments, Défiant du printemps la durée. Las ! Le dit désormais à gué, J’écris sur des mètres rouillés Les vestiges de quelques rimes ; Le quintil se conte au passé, Ma mémoire effleure l’abîme.
Contribution du : 28/01 06:49:09
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Maître et Talons |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Et paf dès le lever de rideau le beau langage poétique est servi avec talent :
Myndie : Où les ciels changeants jaspent les étangs ! Cyrill : Leurs reflets labiles sur l’onde Axel : Doux fresquiste des éléments Bravo à vous trois ! Myndie "La prochaine fois, ce sera un haïku!" Hihihi ! Avec des rimes ?
Contribution du : 28/01 08:24:13
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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28/12/2008 14:27 De Toulouse
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Que c'est sympa, les amis, de m'attendre, mais aujourd'hui je n'ai pas le temps ! Concluez sans moi. Je participerai au prochain, si je peux.
A+.
Contribution du : 28/01 15:49:41
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne. Colette |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Hello Embellie!
merci de ton passage et rendez-vous à la prochaine fois donc! En attendant , voici le poème source de tous nos tracas :D il s'agit de Sauvagine de Robert Goffin, un poète belge que j'affectionne particulièrement, malheureusement pas aussi célèbre que ses pairs et que je vous encourage chaudement à découvrir si vous ne le connaissez pas déjà. Dans l'eau du lac laqué de lune Se dénoue un rouet de brumes Des margelles fraîches de l'aube Une sauvagine dérobe Au ciel des aurores de plumes Un sphérique saule amarré Au bord de glauques catacombes Délivre pour mieux s'évader Parmi les fleurs fluides de l'onde La rime riche de son ombre Torpeur des combes et des haies Dans l'inhabitable vallée Où mûrit un fertile hiver Dont vibrante s'est envolée La sauvagine d'un beau vers Mon imperceptible raison Tâtonnante d'évasion Frémit aux frontières du givre Un train bat de tous ses wagons Nos lentes vitesses de vivre Ombre sur le ciel des étangs Plumes bleues de l'aurore ailée Poème jazz ou giboulée Je retourne à vos éléments Projectiles de la durée Vers l'eau du soir veuve de gué Par l'aube de tes yeux rouillés Dans des vers ceinturés de rimes J'entends je vois je sens passer Les sauvagines de l'abîme. merci à vous d'avoir relevé le défi!
Contribution du : 29/01 06:42:29
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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08/06/2013 21:10 Groupe :
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Superbe poème ! Ça commence très fort avec le premier vers. Je m'en vais aller découvrir de plus près ce poète. Merci Myndie.
Contribution du : 29/01 06:58:43
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Maître et Talons |
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