Merci pour la proposition... Et dîtes-moi, vous avez œuvré à une vitesse folle, mesdames Embellie et Myndie !!
Les rimes sont un véritable guide, ici, difficile de s'écarter du chemin. Alors bravo à vous deux et voilà aussi mon bout d'essai :


Comme au matin la belle d’ancolie
Fait un délit des moires du jardin,
L’astre déteint sur la mélancolie,
Le mal s’oublie dans le puits du dédain.

Les droséras déposeront leurs ombres
Quand la pénombre se dissipera ;
Le mascara de leurs pétales sombres
Ouverts en nombre, au jour disparaîtra.

Comme un aveu de blessures trop vives,
Une incisive pince en mes cheveux,
Faut-il rêveusement que tu poursuives
Ce qui me prive et que toujours je veux ?

Myndie c’est très joli … En effet, le vers 6 est un peu déséquilibré ; en toute modestie, je te propose : " L’abandon souverain qui tôt dissipera " mais peut-être n’est-ce guère mieux.
Roxane, bienvenue sur les bouts rimés. Très chouette ton jeu de paupières vives !
Cyrill ta participation est poétique, j’en suis charmée, mais pas étonnée, merci.
J’attends encore un peu pour donner l’original.
J’espère qu’on sera de plus en plus nombreux sur ce forum aux " bouts charmants " que je trouve très attractif.

je suis ras les paquerettes mais je participe !!! l'important c'est de participer ( cimer Coubertin ! )


Plantée comme une morte l’ancolie
Cesse le bleu d’éden en mon jardin
Qui n’est que limbes et mélancolie :
Des enfers je me réclame avec dédain ;

La lune dans mon âme forme en ombres,
Qu’a jamais le temps ne dissipera,
L’ancolie qui se projette en lueurs sombres
Faire qu’en mon for son bleu disparaîtra

Sur sa carcasse glissent les eaux vives
Et ses pétales pareils à mes cheveux
Tombent tous et me poursuivent
Une greffe d’horreur voila c’que j’veux !!

Citation :

Ah oui, c'est beaucoup mieux ainsi! On garde. Merci Embellie!

J'ai trouvé qui a écrit quoi

Merci à tous les participants
Voici l'original :

Clotilde

L’anémone et l’ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l’amour et le dédain.

Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera,
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra.

Les déités des eaux vives
Laissent couler leurs cheveux.
Passe, il faut que tu poursuives
Cette belle ombre que tu veux.

Guillaume Apollinaire

Merci Embellie. J'ai fini par le trouver en proposant les rimes à google
Nous n'avons pas démérité, je trouve.

Et maintenant, je vous propose (je ne doute pas que vous trouviez la source) :

Filles – nu – plus – manille –
deux – tonnerre – légionnaire – yeux –
rêve – feu – jeu – relève –
lueurs – secouent – cou – sueur –
destinées – douleurs – pleurs – condamnées –
inscrit – places – efface – péri –

Merci pour votre accueil, Embellie, Myndie et Cyrill.
Je reviendrai avec plaisir à l'occasion car mon quotidien ne me permets pas de suivre le rythme si soutenu que vous imposé mais l'exercice est des plus intéressant et formateur.

Roxanne

Rien d'obligatoire, Roxanne. Le plaisir comme boussole me paraît un bon plan !

J'ai bien sué pour cette proposition :


Voici la procession des jeunes filles,
La marche alerte, alors que d’un chœur nu
S’élève une onde, un friselis, pas plus,
D’habits froissés de chanvre ou de manille.

Toutes en rang, alignées deux par deux,
Leur grâce fait un effet du tonnerre
Sur les passants ; bidasse ou légionnaire
Cueille l’esprit des fleurs du bout des yeux.

Chaque pétale épanouit un rêve,
Mêlant fragrance aux chatoiements d’un feu ;
Ce sont folies s’insinuant par jeu
Dans l’air du soir, en sonnant la relève.

Tyrannisant en d’étranges lueurs
Le vieil homme et l’enfant, qu’elles secouent
Au plus profond, les prenant par le cou,
Les suppliciant, les laissant en sueur ;

Ce sont folies, faussant les destinées,
Changeant l’amour en suprêmes douleurs.
Les malheureux, en chagrins et en pleurs
Savent dès lors leurs âmes condamnées.

Pour ces transis l’avenir est inscrit ;
Au cénotaphe ils abdiquent leurs places,
Ternes amants que la vie même efface
Pour n’avoir pas suffisamment péri.